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vendredi 2 août 2013

Une coutume

     Le plaisir du voyage c’est de découvrir des lieux différents, certes, mais aussi de rencontrer des gens différents. Et parfois très différents.
     Dans le port de Ligny-en-Barrois il y avait un luxemotor de vingt mètres de long amarré le long du quai. En nous voyant arriver, Phil, l’homme du De Volendammer, sauta sur le quai, prêt à recevoir notre amarre, ce qui est une coutume polie du milieu maritime en général et fluvial en particulier. Surtout que nous allions tenter de nous insérer à une place qui s’avéra trop courte de… quelques centimètres. Tant pis, nous dit-il tout de suite, mettez-vous à couple avec nous, invitation qui est une coutume polie du milieu maritime en général et fluvial en particulier. Ce que nous fîmes.
Phil et Helen sont un couple de (très) jeunes retraités qui habitent à l’année sur leur bateau, ayant abandonné leur appartement londonien depuis six ans, et qui vivent entre la France, la Belgique et la Hollande. Charmants.

On n'est pas mignons tous les deux ?

     Le soir, dans la tranquillité habituelle du port, tranquillité qui est une coutume… vous m’avez compris, soudain jaillit un vacarme étonnant, une sorte de musique poussée au maximum qui venait, nous le découvrîmes rapidement, d’un gros voilier amarré dans le coin opposé du port. Après quelques minutes, et voyant que ce programme musical ne diminuait pas d’intensité (et que ce n’était de la musique que j’aime), je me dirigeai vers ledit voilier et frappai poliment sur la coque. Le propriétaire en jaillit comme diable en boîte. Pouvez-vous baisser un peu votre musique, s’il vous plaît, lui demandé-je en français et en anglais. Il me répondit en allemand. Ne comprenant pas cette langue, qui sait être agréable lorsqu’elle est parlée agréablement par une personne agréable, je lui répétai ma demande avec force signes. Il me fit comprendre, avec autant de signes, que le quidam qui téléphonait, assis sur le banc proche, ne semblait pas être gêné par le bru… pardon la musique. Et – à son visage que je traduisis ses sentiments – d’ailleurs qu’il n’en avait rien à faire et qu’il ne voulait pas diminuer le son. Abasourdi par tant d’aplomb et d’impolitesse, je réitérai ma demande et, devant son refus évident de faire attention à ses voisins, ce qui est une coutume, etc. je lui dis, en français, puis en anglais, puis, pour bien me faire comprendre, en allemand : voulez-vous que j’appelle les gendarmes ? – en allemand c’est polizei – Il me répondit en gros : M’en fous ! (c’est curieux comme après un certain temps et à l’aide de quelques gestes et grimaces, le barrage des langues s’écroule !). Je le quittai étonné de voir un tel sans-gêne sur un bateau, un voilier qui plus est ! Mais en retournant sur l’Ivanka, comme par miracle la musique avait cessé !… Incroyable, non ? C’était pourtant un grand garçon, dans la cinquantaine !… Le soleil, peut-être ?…

"L'amateur" de musique.

     Heureusement, nous nous souviendrons surtout de Phil et de Helen sur leur grand bateau, serviables, souriants, toujours prêts à aider l’autre, ce qui est une coutume polie du milieu maritime en général et fluvial en particulier. Merci !

Helen ,cachée sous son chapeau de paille, au départ.
Un beau bateau, un charmant équipage.

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