Woodenwidget

images à cliquer

jeudi 20 août 2015

Des couples comme s’il en pleuvait.

Les couples se suivent et se ressemblent… je veux dire les à couple se suivent et se ressemblent : Le Wilco ne s’était pas plus tôt mis à quai dans une place libérée, grâce à un délicat déplacement « à la corde », que le Baroudeur, de Sophie et Patrick, prenait la place toute chaude. Ça faisait un peu place du village, sans la pétanque. La journée se termina par un repas pizza (bof, la pizza) en compagnie de Franceline et Chris et ce matin nous avons changé de place. Deux cents mètres plus loin au pied des silos, nous nous sommes intégrés dans le troupeau des bateaux sédentaires. Ici aussi, accueil chaleureux par Alain, le cheminot du Peter Pan qui vit ici toute l’année avec Fabienne (la sienne, pas la mienne) et par Bente et Kurt, deux Danois amoureux de la France qui vivent sur leur superbe Aslaug de 24 m.

Sans la pétanque.

À couple un jour, ami toujours !

Auquai des silos. À droite l'Auslag. Deuxième à gauche après
l'
Ivanka, le Peter Pan.


Alain s’offrit à nous conduire demain, 20 août, à la gare, dès 7 h 45. La fin du voyage approche, vous dis-je… Et le lendemain matin, il pleuvait. Merci Alain, À bientôt !


Et c’est la fin du voyage de l’été 2015. Merci de nous avoir suivis. Rendez-vous en octobre.

mardi 18 août 2015

Alcedos athis

Petit cadeau, deux jours avant notre départ, ce martin-pêcheur est venu nous souhaiter un bon retour et, surtout, un au revoir. S’il a la goutte au nez c’est que la pluie tombe depuis minuit environ et qu’il fait frais, ce qui explique aussi qu’il soit un peu ébouriffé.

Quand on connaît la furtivité de ce petit bolide, le voir de si près donne comme un frisson. Mais je pris sur moi et ma main ne trembla point en prenant les photos.




Nous avons accueilli à couple un couple sympathique (comme tous les couples qui se mettent à couple), Franceline et Chris sur le Wilco. Gentille soirée de papotage où l’on découvre l’autre, où l’on échange des informations sur les canaux, autour de mirabelles fraîches, de biscuits à l’avoine (très bons), de café ou de jus de fruit. 

Quoi de mieux qu'un chien pour lier connaissance ?
Les très jeunes  enfants peut-être ?
Chris et Franceline avec un de leurs chiens, joueur mais peureux.


Demain, mercredi, dernier jour à bord. Nous bougeons jusqu’à la place où nous laisserons l’Ivanka pendant un mois. Puis rangement et jeudi matin, le train. :-(

dimanche 16 août 2015

Passerelles

Si ce n’est pas le canal, c’est la rivière, si ce n’est pas la rivière, c’est le lac, si ce n’est pas le lac, c’est l’étang, si ce n’est pas l’étang ce sont les hortillonnages d’Amiens : s’il y a de l’eau partout, vous êtes dans la vallée de la Somme. Le paradis des pêcheurs.

Et forcément, dans un tel pays, que ce soit pour rejoindre votre jardin ou votre hortillonnage, vous utilisez votre passerelle. L’arrivée à Amiens est ponctuée de ces constructions qui vont de la plus archaïque à la plus moderne, de la plus modeste à la plus prétentieuse, de la plus élégante à la plus moche. Jugez plutôt.













vendredi 14 août 2015

Back in Corbie


Nous voilà revenus à Corbie.

Notre arrivée fut mouvementée. Passant l’écluse de Corbie, en aval du village, tout le monde : éclusier, spectateurs et l’équipage, se plaint de la chaleur et de la lourdeur de l’air. Sortant de l'écluse, nos yeux nous confirment ce que la rumeur du canal nous avait certifié : tous les quais du camping sont pris, deux vedettes à couple, un grand bateau hollandais, le Geeske (se prononce iiske), déjà rencontré à Jaux et à Longueil-Annel, dont le couple belge, charmant, nous acceptera volontiers à couple, deux vedettes plus une troisième qui viendra ensuite se faufiler dans le peu d’espace qui reste.


Des œufs de caille, si !
Pendant la manœuvre qui nous met à couple, la pluie commence à tomber et le vent se lève un peu. Évidemment, pense le râleur qui loge dans mon oreille gauche, il se met à venter juste au moment de la manœuvre. La dite manœuvre, un peu laborieuse, terminée, la pluie augmente ; le vent augmente ; la pluie redouble suivie par le vent, et soudain une avalanche de grêlons s’abat sur nous. Une avalanche d’œufs de caille ! Imaginez le bruit sur la toile du cockpit. Regardez la surface bouillonnante du canal. Impressionnant.

Nous aurions eu ça pendant la manœuvre… Je préfère ne pas imaginer ! Tu entends, Oreille-gauche, alors arrête de râler !
De l'eau qui bout ? Non, des grêlons.

On est bien avec un toit en acier sur la tête.



jeudi 13 août 2015

Tourisme à Amiens

La plus grande cathédrale gothique du monde est vraiment impressionnante, tellement bien conçue que sa hauteur n’en est pas écrasante. On pourrait y glisser la cathédrale de Sarlat presque trois fois (en râpant un peu pour la dernière couche) et pourtant on s’y sent bien. Le gothique n’est pas prétentieux.

On ne peut que lever les yeux !
Bon, celle-là, ce n'est pas moi qui l'ait prise !
La ville elle-même a beaucoup souffert des deux Guerres mondiales et les vieilles maisons pittoresques y sont rares.

La plus drôle est celle de gauche, on la dirait en guimauve !
Quant au musée de Picardie, disons qu’il est éclectique.
Depuis l’Acheuléen (Saint-Acheul est un quartier d’Amiens) du paléolithique archaïque jusqu’aux artistes contemporains (Sol Lewitt et Daniel Buren) en passant par une ravissante madone du XVe siècle qui nous montre un Jésus trop mignon. 

Non, ce n'est pas un bout de papier d'emballage oublié, c'est du Buren.
Je me demande si ça aide les enfants à apprécier l'art…

Lewitt était en noir et blanc à Metz. Je n'aime pas plus ses couleurs ici,
mais bon, des goûts…


Un Jésus jovial. Rare !








Amiens

Que ne nous a-t-on pas dit sur l’escale d’Amiens !

Attention ! le ponton du port d'amont (par où nous arrivons) est très tentant mais trompeur. C’est vrai qu’il est bien équipé : eau , électricité… tout ce qu’il faut pour rendre le plaisancier heureux (!), mais il voisine avec un pub anglais. Or, les pubs anglais ne sont pas amicaux envers les bateaux, ou peut-être le sont-ils trop ? La mode étant de nos jours à s’amuser en s’oubliant dans l’alcool (je sais, ce n’est pas si nouveau que ça, mais on aurait pu penser que l’expérience des uns, qui montre que, même noyés, nos problèmes surnagent et sont toujours là le lendemain, la gueule de bois en plus ! aurait pu servir…), la sortie de ce pub est parfois mouvementée au point où certains bateaux se sont vus pris à l’abordage !… Le plus calme, nous répéta-t-on, c’est en face de l’école d’ingénieurs au port d’aval.
Coup d'œil à gauche : l'Amiens moderne.

Cop d'œil à droite : l'Amiens ancien. 
Première chose, sur un quai qui n'a pas de prise électrique :
recharger les batteries. ah ! vous croyez qu'on s'amuse !
Nous y sommes. Plutôt calme, en effet, si l’on excepte les deux artistes en herbe qui vinrent, la première nuit, vers 00 h 30, s’exercer à chanter du rap en hurlant. Ils étaient assis juste à la proue, à la hauteur de notre lit… Puis ils bougèrent et vinrent à la hauteur de la poupe. Je me levai. L’un des deux me remarque : 
– Euh… On vous dérange, chef ?
– Ben, vous m’avez réveillé.
– Oh ! bon. On va se bouger alors.
Et ils se remirent à la proue, d’où ils partirent vers 02 h 30 sans avoir su nous donner le goût du rap.

La deuxième nuit fut plus calme.

dimanche 9 août 2015

C'est pas juste !

Nous sommes venus ici exprès, nous avons choisi la Picardie au mois d’août volontairement, personne ne nous a forcés à aller vers le nord plutôt que vers le sud en cette période de migration intense. Et ceci pour avoir moins chaud. 
     Or, aujourd’hui, si vous coupez la France verticalement en deux parts égales, dans la partie ouest, la météo indique que c’est ici qu’il fera le plus chaud car dans le Sud-Ouest frappent les orages. C’est pas juste ! 

Une chaleur d'Aquitaine en Picardie ! 

Incident : cette nuit, un beau bateau de mer, le Jedamyric, 15 m sur 5m, qui vogue aussi sur les eaux intérieures, s’est retrouvé au milieu du canal parce que des plaisantins avaient largué leurs amarres. Ce matin l’équipage, jeune couple de notre âge, s’est réveillé, surpris de ne plus être au même endroit ! Ce n’est pas dramatique en canal : on ne peut pas aller très loin, il n’y a pas de courant, et seul un vent fort pourrait causer des problèmes un peu sérieux. Quand même… Qui peut être assez con pour trouver ça drôle ? L’ennui, c’est que c’est arrivé sur le quai où nous avons prévu de laisser le bateau en septembre… j’ai soumis le problème à l’autorité du canal. 

Un authentique faux château, mais pas désagréable, finalement.
Un peu comme à Cluny : le peu qui reste rend difficile
d'imaginer le bâtiment en entier
Corbie est une charmante petite ville, avec sa mairie en chateau de la Belle au bois dormant façon Walt Disney et ce qui reste de son abbatiale (détruite à 75 % à la Révolution) qui eut la gloire d’inventer l’écriture caroline, superbe ancêtre de nos lettres minuscules. Le quai du camping est très agréable, on voit passer tous les habitants, soit à pied soit en vélo et tout le monde se dit bonjour. Les conversations pourtant sont courtes : ici, ils suppriment des « e » là où nous en rajoutons ! Certains ont un accent que je qualifierais d’épais. Nous avons parfois du mal à suivre, mais vive le Picard !

vendredi 7 août 2015

En Somme, enfin !

Non, non, je ne dis pas enfin ! parce que le chemin fut rude, le temps maussade, la circulation excessive, les pannes nombreuses, les écluses innombrables, les éclusiers acrimonieux et atrabilaires (quoiqu’il y en ait un…), pas du tout.

Au contraire, la voie fut douce de Rouen jusqu’à Péronne, le temps plutôt agréable si l’on excepte une ou deux journées excessivement chaudes comme les aiment le Parisien à la plage, la circulation tranquille et les grosses péniches de transport ou de passagers de la Seine ne nous gênèrent jamais vu la largeur du fleuve, les ennuis mécaniques furent absents (… un instant : je touche du bois du fer et du singe pour conjurer le mauvais sort – recette haïtienne éprouvée), les écluses largement espacées comme toute écluse de rivière qui se respecte, les éclusiers invisibles et polis, agréables parfois (quoiqu’il y en ait un…) et nous avons toujours trouvé une halte où nous arrêter quand nous le voulions. Ce fut un beau voyage, en somme.

Je dis En Somme, enfin ! parce qu’il nous a fallu six ans pour y arriver. C’était notre deuxième année de navigation. Après un hiver un peu rude où la glace avait enserré dans ses bras frigides la pauvre Ivanka qui patientait dans le port de Cergy-Pontoise, nous étions impatients de repartir au gré des méandres. Direction : la Somme ! J’avais téléphoné au numéro indiqué pour demander des instructions ; sans succès. Préparatifs rapides (je crois que c’est cette fois-là où j’ai oublié la clé pour démarrer et qu’il a fallu les doigts magiques de l’ami Philippe – toujours le même dans ce coin-là et toujours là quand il faut – pour arriver à démarrer !) et nous voilà partis. Je téléphone illico derechef. Toujours rien, pas de répondeur. Donc je me tourne vers ma documentation et découvre que la Somme n’ouvre qu’un mois plus tard !… Et voilà pourquoi nous allâmes découvrir Reims et la Marne.

C'est à ça : la forme des bollards, qu'on reconnaît qu'on est sorti
du domaine de la VNF !
Voilà pourquoi aussi, ce matin 5 août 2015, je peux écrire, enfin ! car, partant de Péronne qui expose les horreurs de la Grande guerre dans les restes d’un château médiéval, nous sommes arrivés devant la première écluse de la Somme et, pour la première fois depuis toujours, nous entrons dans un canal français qui ne dépend pas de la VNF. Émotion. Nous voici arrivés à Cappy, notre première étape. Vaches beuglantes, coq chantant, pêcheurs concentrés, lacs mystérieux. La campagne picarde. En Somme, quoi, enfin !

lundi 3 août 2015

Monsieur l’éclusier

Le canal du Nord a mauvaise réputation chez les plaisanciers, surtout parce qu’il n’y a aucune halte de prévue pour eux. Nous allons bientôt savoir pourquoi.

On entre dans le Canal du Nord. "En pays ennemi", dit le matelot !
Mais d’abord je dois expliquer aux gens daterre l’usage de la VHF. C’est une sorte de téléphone à bouton : on appuie pour parler, on lâche pour écouter. Avant, on choisit la voie sur laquelle on veut parler. Le règlement nous dit que pour parler à un autre bateau (s’il n’est pas trop loin) on passe sur le 10. On se dit bonjour et si la conversation risque d’être longue, on change, sur le 8 par exemple, parce que le 10 ne sert qu’à appeler d’autres bateaux. Le 10 est aussi le canal qui sert aux annonces : dangers, problèmes nouveaux, etc.
Pour les écluses, ça varie. Pour qu’elles ne se mélangent pas les pinceaux, elles alternent : une écluse s’appelle sur le canal 18 et la suivante s’appellera sur le canal 22. C’est le cas sur le canal du Nord contrairement à ce qu’indique le Navicarte (édition 2007) qui prétend qu’on les appelle sur le 10 (n’importe quoi !). Vous ne m’entendrez pas appeler l’éclusier, mais vous entendrez sa réponse, si vous êtes aussi sur le 18. D’accord ?

Donc, après avoir passé sans encombre la première écluse du canal du Nord, nous approchons de la suivante (Noyon) et je m’apprête à l’appeler sur son canal, le 18. Soudain une voix sort du haut-parleur :
– Ouais les plaisanciers nous font chier ! Ils n’ont rien à faire ici, c’est un canal de travail ici, ils n’ont qu’à prendre le Saint-Quentin !…
(moi) – ?…
– Ah ! oui, ils n’ont pas à être là. Il faudrait faire circuler un papier, moi je le signe !… 
(moi) – Euh… Noyon ?…
– Noyon, j’écoute…
– Bonjour. Je suis un de ces malheureux plaisanciers… je m’excuse (je n’allais pas lui demander de m’excuser !)… Je suis montant…
– Oui, bien, j’aime pas les plaisanciers ! Mais dès qu’elle est libre vous pouvez y aller. Je fais bien mon boulot même quand j’aime pas les gens ! (énorme, non ?).
La bassinée terminée je l’appelle :
– Noyon, merci pour cette bassinée et… pensez à vos collègues des petits canaux, sans nous, ils passeraient leur temps à tondre le gazon !
– Ouais, ben, c’est toujours du boulot !… 
– Oooookay ! Bonne journée !
Manifestement, il était inutile d’insister. J’aurais pu lui expliquer que si les plaisanciers passaient par le Canal du Nord ce n’était pas pour l’ennuyer, mais parce que VNF ne juge pas bon de remettre en état un petit bout (16 km) du canal de la Somme qui relie le canal de Saint-Quentin au Canal du Nord. Il nous faudrait donc monter beaucoup plus haut pour redescendre ensuite et rattraper le canal de la Somme (une carte vous aidera à comprendre). Or, quoiqu’en pense Monsieur l’Éclusier, les plaisanciers aussi ont des obligations, des dates à respecter, etc.

À partir de Noyon, il faudrait aller par Chauny,
remonter jusqu'à Cambrai, tourner à gauche,
puis redescendre, par le Canal du Nord, de toutes façons.
Ah ! ces éclusiers, calés dans leur fauteuil…
Cela dit, même si je laisse le droit à ce monsieur d’avoir ses opinions d’un autre âge, je me demande s’il peut le faire dans le cadre de son travail et aux oreilles de tous, car tous les bateaux proches branchés sur le 18 pouvaient l’entendre. Le devoir de réserve s’applique à tous les fonctionnaires, non ? Parce qu'au final, la VNF est payée par nos impôts…

Pour continuer sur notre lancée, la troisième écluse tomba en panne. Il nous faudra attendre deux heures avant qu’elle soit réparée, ce qui est bien si l’on pense qu’on était un dimanche du mois d’août. Et ça nous a permis de papoter avec deux sympathiques frères de l’Octopus, bateliers depuis cinq ou six générations, ils ne savent plus très bien, et qui se souviennent encore du temps où les péniches au gabarit freyssinet étaient 20 000 en France alors qu’aujourd’hui elles ne sont plus que 700… Cette panne cause quand même quelques bouchons.

Ben alors, on passe où ?
La panne de l’écluse nous a retardé et nous ne pourrons arriver à Péronne ce soir. C’est vrai que ce canal, qui est sinon plutôt agréable, n’a absolument aucun aménagement pour la plaisance. Nous cherchons un endroit où nous arrêter pour la nuit. Nous le trouverons enfin au PK 56, un ancien quai abandonné des commerces, près du village de Saint-Christ-Briost. Ce fut une journée de navigation de 9 h 30. Les vacances, dit-elle !…

Les possibilités de halte existent quand même.

samedi 1 août 2015

Retrouvailles

En quittant Jaux, halte sympathique, nous avons traversé Compiègne après nous être arrêtés aux établissements Guerdin qui, de père en fils depuis trois générations fournissent du gasoil aux bateliers. Guerdin, c’est le sourire, l’accueil chaleureux, même pour les petits clients que nous sommes. Après un tour rapide dans leur magasin d’accastillage, nous avons repris la route vers le confluent de l’Oise et de l’Aisne. Nous avons fait le voyage dans un sens (il y a sept ans) puis dans l’autre, l’année suivante, mais nos souvenirs sont flous. L’un se souvient de tel détail que l’autre a oublié, on confond les haltes… Mais on n'oublie pas les vieilles connaissances ! Juste avant d’arriver à l’écluse de Janville qui commence l’Oise canalisée, je remarque un bateau qui me dit quelque chose. C’est un Silure, modèle spacieux et bas sur l’eau. Mais oui ! ce sont eux, les Carrant, rappelez-vous, qui nous avaient dépannés lorsque devant une écluse, sur l’Yonne, le moteur de l’Ivanka avait décidé de s’étouffer. Nous les avons revus l’an dernier à St-Mammès et ils nous avaient parlé de leur projet de changer de bateau pour un plus grand et de vendre leur maison : les anciens mariniers n’arrivent jamais vraiment à devenir des gens daterre. Claude avait un convoi de deux péniches qui dépassait les 90 m de long, alors vous pensez qu’un petit bateau de 22 m comme celui dont il me montrait les photos ne lui faisait pas peur ! Eh bien, il l’a son 22 m. Plus de 4 m de large, très plat, spacieux, un vrai petit appartement, avec deux chambres daterre (c’est-à-dire assez grande pour pouvoir faire le tour du lit, un luxe sur les bateaux !) et une grande pièce à vivre prolongée par une belle terrasse. Nous avons bu le café dans leur nouveau chez eux. En fait, s’ils sont encore à Longueil-Annel, c’est à cause de quelques problèmes mécaniques qui seront bientôt réparés et nous nous retrouverons sur la Somme. Inch Alláh.

Il fait petit à côté de son voisin, mais c'est une impression.

En parlant de café, à notre arrivée à Pont-l’évêque (10 km plus loin,  oui bon, ça va, on n'est pas pressé on vous dit !) nous découvrons un grand quai qui, nous l’apprendrons, vient tout juste d’être libéré d’une grande barge qui  y était accostée depuis des semaines. Nous arrivons quand un pêcheur veut s’y installer, depuis le temps qu’il attendait que cette barge parte !… Conciliabule, échange, nous nous installons, le pécheur s’installe et nous finirons par offrir le café à tout ce petit monde ! Nous apprendrons ainsi que ce pêcheur est un artiste.

C'est l'heure du café, cesse de t'ennoblir !



Saint-Leu > Jaux

et ne se ressemblent pas. 

À L'Isle-Adam, les jorus se suivent…


















Au départ de l’Isle-Adam nous avons partagé l’écluse avec l’énorme Magnum qui fait dans les 100 m de long et presque 12 m de large puisqu’il rentrait juste dans cette grande écluse. 

On ne discute pas, là, on laisse passer !

Nous sommes ensuite passés devant plusieurs haltes possibles qui n’étaient ni marquées sur la carte (qui date un peu) ni sur le Guide fluvial, (qui date moins). Nous nous sommes arrêtés à Saint-Leu-L’esserent. Nous nous y étions déjà arrêtés lors d’un précédent voyage mais le souvenir que nous en avions : énorme église abbatiale au sommet d’une falaise abrupte, était complètement faux ! L’église est là, la falaise aussi sans doute mais dissimulées par des constructions (plus anciennes que notre passage !)… Impression étrange d’être dans un lieu connu qui ne correspond pas à ce qu’on en attend…
La halte municipale, indiquée au PK 52, est occupée par des épaves flottantes et nous nous sommes arrêtés, comme précédemment, un peu plus loin le long d’un quai qui appartient à un restaurant, loueur de cannes à pêche, entre autres. Le quai est tout pourri, l’éclairage ne fonctionne pas, mais on est au calme, électricité et eau fournies pour 1€/m la nuit.



Jour anniversaire du décès de Van Gogh, Fabi a cueilli un bouquet de fleurs sauvages et j’ai commencé à dessiner un bouquet de dahlias. 


31 juillet : St-Leu - Jaux.
Nous avons fait 40 km dont trois écluses. Vous voyez, ça nous arrive d’avancer un peu plus de 10 km à la fois. Cette halte qui, à notre premier passage il y a sept ans était vide est aujourd’hui pleine à craquer et nous nous arrêtons à couple pour la seconde fois du voyage. Belle illustration du manque de haltes de plaisance sur la Seine comme sur l’Oise.

La halte de Jaux

Étonnante pierre trouvée dans la région.

En revanche, la circulation sur la rivière est toujours aussi intense à certaines heures et ça fait vraiment plaisir de voir que le trafic fluvial n’est pas mort, au moins sur cet axe. Départ, demain matin.