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samedi 30 juillet 2011

Deluz > Baume-les-Dames




Deluz, halte tranquille.














     Nous sommes partis du petit village de Deluz, charmant quoiqu'un un peu perdu (aucune connexion internet !) dont les anciennes papeteries ont été transformées en un micro-centrale électrique en utilisant un des nombreux barrages du Doubs. En voilà une idée qu'elle est bonne ! Si chaque barrage qu'on trouve par milliers sur les rivières de France était transformé en micro-centrale, ce serait sans doute intéressant pour l'économie et l'écologie !
    Écluse, canal, écluse, rivière, vous connaissez le programme maintenant. Nous sommes partis un peu tard pour attendre que le brouillard se lève. Il eut été dommage de ne pas découvrir les splendides paysages que la rivière nous offre !
Vue sur les falaises depuis l'écluse de 4 m.


Première écluse, tout va bien. Quand on s'approche le feu est rouge, on appuie sur la télécommande et, quand on est assez proche, une lumière blanche scintillante s'allume : on est repéré. Puis les feux rouge et vert s'allument en même temps : préparez-vous. Enfin, l'écluse étant vide (ou pleine, c'est selon) seul le feu vert et le blanc scintillant sont allumés. On entre dans l'écluse et, une fois amarré (il faut parfois grimper à une échelle quand l'écluse est très haute), on pousse vers le haut une tige bleue (attention ! pas la rouge, c'est la sécurité, elle arrête tout !), les portes se ferment et de gros bouillons indiquent que l'écluse se remplit. Une fois pleine les portes amont s'ouvrent et vous sortez en coupant un rayon qui indique à l'écluse qu'un autre cycle peut commencer. Nous continuons à remonter le Doubs entre des falaises impressionnantes et couvertes de forêts superbes et bien vertes avec la pluie du mois de juillet. Écluse suivante … tiens ! pas de feux du tout. On s'approche. Rien. On téléphone à la VNF et on nous répond qu'on envoie quelqu'un.En attendant, on fait des ronds dans l'eau en faisant attention car le Doubs n'est pas navigable dans toute sa largeur et la rive gauche ici n'offre pas assez de mouillage (= profondeur d'eau). Après dix minutes, l'éclusier est là et enclanche le cycle de l'écluse. Bien sûr, on ne se présente pas vraiment comme il faut, une petite dérivation sur la gauche crée un courant qui nous déporte sur la droite,  et bang, on cogne à babord, un coup de barre et c'est une défense qui se coince dans la porte de l'éclsue. Enfin, on entre et tout se passe bien.

«Liberty » en approche… de plus en plus proche !…



 L'éclusier nous a prévenu qu'un commerce est avalant, c'est-à-dire que nous allons croiser quelque part devant nous une grosse péniche qui transporte des pièces de voitures Peugeot (c'est la région).  Bon pas une grosse grosse, une de taille courante, une freycinet : 5 m de large et 38 m de long. Vu de l'Ivanka c'est quand même impressionnant. Elle a priorité sur les plaisances, bien sûr. J'ai mis la VHF en route, mais le relief accentué de cette région empêche les ondes de passer. Nous ne pourrons nous parler qu'au dernier moment et je lui indiquerai l'emplacement où je me suis arrêté pour la laisser passer : le ponton d'attente de l'écluse dont elle s'approche de l'autre côté.  L'éclusière qui suit cette péniche me confirme que tout va bien, que j'ai bien fait de m'arrêter là. Attendons.
    La péniche « Liberty » entre dans l'écluse qui se vide. Quand les portes aval s'ouvrent je trouve qu'elle est bien basse sur l'eau, ce qui veut dire qu'elle est bien chargée. Or il existe des endroits dans les rivières où l'eau n'est pas très profonde, ce qui permet à des roseaux par exemple de pousser. Comme cette endroit juste par le travers d'Ivanka, à quelques mètres seulement de nous. Quelques mètres, c'est combien ? Je ne sais pas. Cinq, six, sept au maximum. Ce sera serré, la péniche fait cinq m de large… Vouiiii ! ce sera très serré puisque «Liberty » fera une looooongue caresse à Ivanka qui sera protégée par ses seules glissières. J'ai tout filmé ! Je mettrai ça sur Youtube dès que j'aurai compris comment ça marche ! Promis.
     Nous sommes arrivés à Baume-les-dames. Joli cadre. La ville propose une abbaye et quelques maisons anciennes, mais il y a encore beaucoup de travail de restauration pour arriver à enjoliver ces maisons. Nous resterons ici quelques jours. Des démangeaisons de peinture…

samedi 23 juillet 2011

Jusqu'à Besançon

    Ce fut une belle et longue journée. Très longue. Départ 8 h 30 et arrivée à 17 h 00. Certains appellent ça des vacances !…
    Toujours en remontant vers Besançon nous traversons des paysages verdoyants, forestiers, luxuriants parfois. Les collines, de plus en plus hautes et escarpées sont couvertes d'une forêt qui les cachent, à l'exception parfois d'une falaise abrupte, blanche et audacieuse qui exhibe sa blancheur verticale au milieu du moutonnement vert. C'est très beau. Ça rappelle certains paysages de la vallée de la Dordogne aux environs de la Roque-Gageac, mais en plus massif, plus étendu, plus vert.
    Plus vert ? à cause du temps, peut-être !… Il pleut, ça s'arrête, il pleut, ça s'arrête, etc. Le capitaine est content parce qu'il n'a pas chaud, mais quand même, dormir avec une couette d'hiver fin juillet !…
Alors, pour ceux qui connaissent, la Roque-Gageac rive gauche, en amont du village ?

Voilà pourquoi nous passons des écluses !


Que c'est beau un beau canot' (prononcez « canote », SVP !)

La pause de midi – obligatoire ici puisque les écluses ferment entre 12 h30 et 13 h 30 sur ce canal – se fait à Thoraize, juste avant un petit tunnel. Ô, un tunnel,  à peine : quelques centaines de mètres ; nous avons connu pire !… Nous nous sommes amarrés sur un ponton flottant, juste derrière un curieux bateau qui porte à l'arrière, comme annexe, un superbe canot en bois. Le propriétaire arrive en voiture pour vérifier sans doute que tout va bien après les fortes pluies de la nuit et je sors pour le féliciter de son canot.
    Il se trouve que c'est lui-même qui l'a construit ! De fil en aiguille, il me parle de son projet actuel, un voiler d'environ 9 m, sur plan norvégien, qu'il restaure complètement : c'est un fervent des vieux gréements et des coques en bois. Très vite nous sommes invités à venir découvrir son trésor et il nous conduit en voiture à Boussières – belle église avec un porche massif et un clocher très élégant, romans comme ça à l'œil, en passant vite – découvrir sous un hangar une coque superbe, un bijou qu'il reconstruit amoureusement. Nous sommes partis si vite que j'en ai oublié l'appareil photo, dommage ! Pour ceux qui connaissent, c'est une coque du genre Colin Archer pour la forme. C'est surtout la vie, le rêve de cet amoureux de la mer qu'il nous a fait visiter. Pierre s'est régalé et Fabi est repartie avec quelques tomates du jardin qu'il a aussi le temps de cultiver !

Une fois la rivière


     Ce qui est bien avec ce canal du Rhône au Rhin, c'est que c'est autant une rivière qu'un canal. Un kilomètre de canal, cinq km de rivière. Ça permet de varier  les plaisirs et d'aller un peu plus vite puisqu'en rivière on peut accélérer. C'est ce qui explique que hier nous avons pu parcourir en tout 34 km. Notre record de cette année.

Une fois le canal, avec ce petit tunnel et, au fond, une « installation » : l'eau s'écoule mais s'arrête au passage des bateaux.
La Citadelle de Besançon
L'arrivée à Besançon est très impressionnante. La forteresse de Vauban nous surveille du haut des rochers et l'entrée dans le port se fait par l'intermédiaire de deux écluses successives et d'un tunnel (court lui aussi). Bien sûr, entre les deux écluses nous avons créé un petit embouteillage en nous trouvant nez à nez avec un « bateau-mouche » bisontin alors que nous avions dérivé un peu en attendant l'ouverture de l'écluse…

mardi 19 juillet 2011

De l'autre côté

Ça y est, nous sommes passés de l'autre côté.

Après un arrêt d'une journée à Saint-Jean-de-Losne nous avons remonté la Saöne sur 4 km pour embouquer le canal du Rhône au Rhin qui suit la vallée du Doubs. Nous sommes passés à l'est de la Saône. Nous avons décidé d'y aller parce que nous n'avions rien à y faire et parce que cela aurait été dommage de rater ce qui est un superbe parcours de l'avis unanime de ceux qui l'ont entrepris. Donc nous avons prévu (souvenez-vous de l'importance de ce verbe : « prévoir » ) d'aller jusqu'à Mulhouse, ou jusqu'à Belford, en tout cas jusqu'à Besançon.

Le voyage projeté, c'est-à-dire « prévu ».


 Le canal nous semble beaucoup plus boisé ici que celui de Bourgogne, mais c'est une toute première impression. Les écluses sont automatiques, ce qui n'est pas désagréable sur le plan efficacité mais qui manque un peu de chaleur humaine.


Aujourd'hui, 19 juillet, la France est sous la pluie, Dole aussi. C'est jour de marché. Entendu à la radio : « Il pleut aujourd'hui, la nature n'est pas parfaite. » Ils font des études pour devenir journalistes ?…

L'arrivée à Dole. Impressionnante

dimanche 17 juillet 2011

Longecourt

Quittons Dijon pour atteindre enfin l'extrémité est du canal. On nous a prévenu : après Dijon, c'est tout droit ! C'est vrai. Pas une courbe, pas un coude. C'était peut-être pour encourager les mariniers à s'engager en oubliant de les prévenir qu'après Dijon c'était tout autre chose… Ici, nous découvrons ce qu'est un canal de plaine.

Car depuis Dijon, c'est la plaine ; la morne plaine de l'ami Victor, la plaine plate, plate jusqu'à l'horizon. Tellement plate qu'on se demande comment ils ont fait pour construire des écluses sur ce canal !… Et pourtant, des écluses il y en a, une tous les km en moyenne (c'est comme ça depuis la voute de Pouilly) : ça fait tomber la vitesse malgré le caractère strictement rectiligne du canal. Ça ne fait pas route, cette rectitude, mais plutôt escalier, un long escalier aux marches démesurées, mais escalier surréaliste : comment descendre un escalier dans une plaine plate ?
 
La plaine, vous dis-je, la plaine plate comme est raide un lacet. On y voit si loin qu'à l'horizon on confond les arbres et les (petites) collines.Une plaine si plaine que même les villages s'appellent comme ça : Longecourt-en-plaine, par exemple, où nous avons passé la nuit du 15 au 16. Un village tellement isolé du reste de la planète que la Maison de la Presse ne reçoit pas « Le Monde »… mais qu'orne un beau château décrépi, décor idoine pour la Belle au bois dormant.
Le crépi décrépit découvre un décor de briques somptueux.  

Cette extrémité du canal est plus animée que l'autre
La cent-quatre-vingt-neuvième écluse !
     Puis nous sortons enfin du canal de Bourgogne. Ça y est, nous l'avons «fait » ! En 242 km et 189 écluses (sans oublier la voûte de Pouilly !) nous sommes passés du bassin de la Seine au bassin du Rhône. Impressionnant, non ? Impressionnants surtout les travaux pharaoniques qui ont permis ce voyage.


Enfin de l'espace, du large : la Saöne à Saint-Jean-de-Losne

mercredi 13 juillet 2011

Dijon, enfin ! (11 juillet)

Yapakedébato dans la vie

Notre premier faucardeur… séquence émotion…
 La routine, écluse après écluse, nous descendons vers Dijon où nous passerons le 14 juillet (jour férié et chômé). En route nous avons croisé un faucardeur qui essaie de débarrasser le canal des algues qui commencent à l'encombrer. C'est la même chose tous les ans paraît-il et je ne crois pas qu'une seule machine, même aussi impressionnante que celle-là, suffise à résoudre le problème.
    À l'arrivée, un fuligule milouin et curieux nous a souhaité la bienvenue.

C'est le fuigulu, le filugili, le milouin !…

Gissey-Velars (10 juillet)

Toujours dans la vallée de l'Ouche qui s'ouvre peu à peu et devient moins sauvage. Voyage routinier, une écluse tous les kilomètres, kilomètres et demi… ça ne va pas vite, mais elles ont toutes la même profondeur : 2,60 m et quand on est avalant ça se passe en douceur. Arrêt pour la nuit à Velars, repéré surtout pour sa station service proche du canal qui nous permet d'acheter du gazole de réserve. C'est ça la navigation : comme on ne sait jamais vraiment quand on pourra faire des courses ou s'approvisionner en carburant, on fait des réserves dès qu'on peut.
    À Velars nous avons assisté à un numéro de ballet entre deux freycinets… éblouissant ! J'espère arriver à placer le petit film que j'ai fait sur Youtube pour que vous puissiez apprécier !

On se demande vraiment comment elles vont pouvoir se croiser,surtout quand on sait que la première sort d'une écluse donc ne peut pas encore tourner même un peu !

C'est reparti (9 juillet)

Repos avant le départ demain.
 Donc nous avons quitté Pont-d'Ouche et la rubiconde Mme Bryony, la cantinière du lieu, en direction de Dijon. Première journée, 13 écluses, 14 km, de 9hOO à midi et de 13h00 à 14h30. Je sais, ça fait une petit journée, mais nous avions décidé de nous arrêter à Gissey-sur-Ouche et c'est là que nous sommes.
    Nous nous sommes arrêtés d'autant plus volontiers que nous avons partagé les sassements (passages d'écluse) avec un petit voilier dont le propriétaire était un grand râleur. Temps qu'il prenne ses vacances ! avons-nous pensé in petto.

Petit bateau grand râleur !
C'est un petit vallon…
  
Ce matin, vers 4 h 00 le ciel était superbe, blanc-bleu avec quelques petits nuages rouges et gris, une belle carte postale; c'est d'ailleurs pour cela que je ne l'ai pas prise en photo. Et les heures passant le ciel s'est couvert. Nous sommes partis à 09h 00, il pleuvait. Normal me dit Fabi : nous passons des écluses. C'est que la pauvrette, sur la plage avant, est soumise aux aléas des conditions climatiques alors que le capitaine est, lui, à l'abri dans la marquise (timonerie d'une péniche qui compte une femme dans l'équipage). Bon, le capitaine à l'abri, quoi de plus normal me direz-vous et je vous répondrais : quoi ?
    Nous sommes amarrés au bord du canal, près de la rivière qui nous sépare du village. Très beau cadre, des collines élevées, des forêts sombres, des villages qui pourraient être plus beaux si l'architecture avait été préservée et l'Ouche qui coule dans un petit vallon bleu de fraîcheur, glisse sous un pont qui semble très ancien et arrose des reines des prés dont les inflorescences, une fois séchées, feront de bonnes tisanes. Nous sommes à Gissey. Et sans doute parce que c'est la première journée  et que nous avons perdu l'habitude de passer des écluses, nous sommes crevés. Demain journée jumelle.

dimanche 3 juillet 2011

Le retour.

Comme le temps passe vite une fois qu'il est passé ! En arrivant à Sarlat il y a deux mois je me faisais un monde de toutes ces journées à survivre au milieu d'un univers minéral asséchant. Et voilà : c'est passé. Je ne suis pas plus sec qu'avant (j'espère), et Fabi est revenue me chercher (ouf !). 
     Tout ça pour dire que nous partons demain.
      Nous allons vous éviter les éternelles photos de voyages ferroviaires (sauf si nous rencontrons de pittoresques têtes à BD ) et nous commencerons ce nouvel épisode des aventures d'Ivanka et de son équipage depuis Pont d'Ouche où elle nous attend.
     À suivre, donc…