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samedi 5 novembre 2016

Le retour

Un cadavre trouvé sur une voie ferrée, et toute la France est perturbée. La « France SNCF » en tout cas. Parce qu’à moins de prendre une ligne directe, un retard qui dépasse quelques minutes peut facilement vous faire rater votre correspondance. Et là, le retard fut de plus d’une heure. Mais on ne peut pas demander à la SNCF de surveiller toutes ses voies ; donc, nous ne lui en voulons pas et, disons, en résumé, que le voyage s’est bien passé. (Note pour les badauds : non, je n’ai pas vu le cadavre).

Vous qui nous suivez avec tant d’assiduité depuis toujours, vous avez remarqué que ce séjour à Valenciennes fut bref. C’est que son but ne fut pas atteint : la vieille bâche est toujours là et l’ouvrier qui doit nous en faire une neuve est toujours en congé maladie. Inutile de rester à bord, alors que le matelot est toujours handicapé par son bras gauche. Le temps n’allant pas tarder à rafraîchir, nous avons décidé de rentrer plus tôt que prévu.

Pourtant, ce fut loin d’être un séjour inutile.
D’abord, nous avons, enfin, rencontré Antoinette.
Antoinette, c’est notre voisine. Elle possède un house-boat, qui est amarré juste à côté de l’Ivanka et que nous admirons depuis notre arrivée à Valenciennes. Mais nous ne connaissions pas la propriétaire dont tous les autres habitants du port nous parlaient. Voilà, c’est fait, et il semble que nous allons bien nous entendre.

À propos, si vous connaissez quelqu’un qui cherche à acheter un beau bateau dans la Région parisienne : annonce « Fluvial » nº 6939.

Et nous avons rencontré Teddy. Voici comment.
Notre voisin Benoît est la crème des hommes, toujours souriant, toujours serviable. En parlant de choses et d’autres, je lui raconte que le jeune électricien qui a réparé notre éclairage de mât (feu de navigation + feu de mouillage) a utilisé de petites boîtes qui remplacent les dominos du passé. Mais il a utilisé des petites boîtes trop grosses qui m’empêchent de redresser le mât complètement. Ce qui n’est pas un problème sur un canal où les ponts sont souvent trop bas, peut être ennuyeux sur une rivière. Ni une, ni deux, Benoît se précipite au pied du mât et commence à étudier le problème. Premier essai, tout marche. Benoît démonte tout. Et pour vous la faire courte, il n’a pas su remonter l’ensemble. C’est-à-dire que malgré les différentes mesures qu’il essayait de prendre sur les différents fils, son voltmètre marquait zéro : pas de jus ! En désespoir de cause il a fait appel à son chef (il travaille dans une entreprise d’électricité industrielle) et Teddy est arrivé. En moins de deux heures, tout était fini : le courant était revenu, les fils remontés, le mât redressé et les feux allumés ! On raconte dans son usine qu’il a, cachée dans sa poche, une patte de lapin qui lui porte bonheur. Lui prétend que c’est parce qu’il n’adore rien tant que trouver les pannes et les réparer. Je ne me prononcerais pas, mais je crois que nous le reverrons. Et merci Benoît de nous avoir fait rencontrer Teddy le Magicien !
Quant à vous, lecteurs assidus ou irréguliers, nous vous préviendrons de notre prochain départ.

Bon hiver à tous !

La grand place de Valenciennes. Bel hôtel de ville, n'est-ce pas ?