Woodenwidget

images à cliquer

mardi 31 mars 2009

Chez Jeannot


L'intérieur d'un «narrowboat». Étonnant comme volume, non ? Linda et Eric : nous espérons vous revoir bientôt ! :-)


Escale de Dormans. Il y a des jours où l'on a l'impression d'être surveillé...


Châtillon où serait né le pape Urbain II (d'où la statue)... La première croisade avec comme retombée collatérale l'Europe qui commence à se civiliser...


Comme un lourd vol de cygnes
Sur le bleu du canal...

Les jours passent et ne se ressemblent pas. Enfin, si l’on excepte les gelées matinales et la fraîcheur de l’air qui sait devenir carrément froid dans les risées. Sinon, une écluse chasse l’autre. On se souvient des originales, celles qui ont les bajoyers (murs) en pente (drôle d’idée !) qui obligeraient à repousser son bateau petit à petit au fur et à mesure que l’eau descend si les VNF (Voies navigables de France) n’avaient eu la bonne idée d’y installer des pontons flottants sur lesquels on peut s’amarrer. Sinon, ça devient la routine, la vie des bateliers, écluses en montant, écluses en avalant (descendant)... il faut viser au milieu, aller lentement mais pas trop pour pouvoir manœuvrer, le vent pouse ici, le courant là. On s’amarre (une seule suffit à la descente), on pousse la barre bleue vers le haut, les portes se referment et l’eau descend (ou monte). Puis les portes en avant s’ouvrent et hop ! en route pour la prochaine. Je l’avais promis à Fabi qui appréhendait un peu les écluses : tu verras, un jour on ne se souviendra même plus combien on en a fait dans une journée ... On y est.

Depuis hier nous sommes à Château-Thierry, arrivés par une magnifique journée. Proche du centre ville, calme, c’est une bonne halte. Nous y resterons jusqu’à jeudi. En attendant nous sommes partis à la chasse au port. À partir du 14 avril au plus tard (train réservé le 15 !) nous devons avoir trouvé une place où laisser Ivanka pendant trois mois puisque je travaille jusqu’à fin juin. La plupart des ports de plaisance ont des places libres. Mais tous ne sont pas au même prix !... Y en aurait même des qui profitent...

Nous avons profité d’être dans la ville natale de La Fontaine pour acheter les Fables !... Oh ! la, la, qu’est-ce qu’il écrivait bien le Jeannot !

samedi 28 mars 2009

Tout va bien !


Long dehors !

À Reims nous avons rencontrer Linda et Éric.
Nous avions déjà remarqué leur bateau, amarré à couple d'un freyssinet, un de ces bateaux si typiquement anglais qu'ils appellent des « narrowboats », des bateaux étroits. Puis hier matin ils sont arrivés et nous les avons invités à boire un thé.

Alors ce matin, avant de quitter Reims et son port bien trop bruyant mais dont les « habitants » (ceux qui vivent à l'année sur leur bateau) sont si accueillants, nous sommes allés dire au revoir à Linda et Eric. E nous avons découvert le monde des bateaux étroits.

Comme ça, de l'extérieur, on dirait un cigare. Long (17 m) et étroit, vraiment étroit (2,10 m). Bas sur l'eau. On se demande comment on peut vivre « là-dedans » !... Et puis, c'est la surprise. On entre dans un volume, tout en longueur certes, mais spacieux, avec une hauteur sous barrot (plafond) importante : plus haute que celle d'Ivanka qui est déjà très confortable ! Avec en plus le confort anglais. Un petit nid. C'est vrai que Linda et Eric naviguent sur ce narrowboat depuis plus de quinze ans, de vrais « loups de rivière ».

Après un bon café et quelques souvenirs, quelques recommandations (il faut absolument aller voir... et n'oubliez pas...) nous nous sommes quittés en promettant de nous revoir. Les Chamberlain trouvent superbes les canaux français et adorables les Français. Et ils ont du mérite : Les pauvres ont eu leur voiture brûlée le lendemain de notre départ !...

Ce ne sont pas les giboulés froides et les rafales de vent qui nous ont poussé à nous arrêter à Sillery, à 10 km au sud de Reims, mais une écluse sur notre route est en panne jusqu'à demain.

Ensuite nous avons continué vers la Marne en traversant un tunnel de 2,3 km sans éclairage... Puis la Marne, dans un bon coup de vent et de pluie.
Finalement nous nous sommes arrêtés à Mareuil-sur-Aÿ. Nous cherchons un port où arrêter Ivanka pendant les quelques mois qui viennent.

Si vous ne bénéficiez pas d’images ni de texte de nous c’est que l’accès au réseau internet est parfois difficile quand on voyage. La mise en image sur le blog est longue et fastidieuse, surtout quand on est au coin d’une rue venteuse, le MacBook posé sur la selle du vélo, coincé entre des voitures qui vous rasent les fesses et des passants qui vous dévisagent en se demandant...

dimanche 22 mars 2009

Le canal de l'Aisne à L'OIse

Un petit temps froid nous a poussé loin de Bourg-et-Comin. Nous avons remonté l'Aisne jusqu'à Berry-au-bac pour embouquer le canal de l'Aisne à la Marne : vers le sud !...

Cachée sous un pont, on découvre au début
du canal ce bel exemple d'art populaire...



Et voici la photo que vous attendez tous depuis si longtemps !

Le laborieux travail des mariniers ne peut inspirer que le respect...

Mais aussi, quel plaisir d'arriver à Courcy, petite halte champêtre où nous passerons la nuit. Entretemps nous avons découvert un problème sur l'alternateur qui est censé produire du courant pendant que nous naviguons et ainsi recharger les batteries. C'est une histoire de courroie. Nous verrons cela la semaine prochaine. Aujourd'hui, dimanche, nous sommes à Reims. Découverte : ce matin la cathédrale : Waooooo ! et cet après-midi le musée : Corot, etc...

vendredi 20 mars 2009

Péniche vole !

Finalement, un voyage en péniche c’est un peu monotone, non. Vais-je vous parler encore des canaux aux biefs rectilignes ? des écluses qui se suivent en gigantesques marches d’un escalier gargantuesque (15 m de dénivellé en quatre écluses sur deux km) ? des canards cancanneurs, des poules d’eau timides, des mouettes criardes ?... Non ! vous finiriez par en avoir assez, vous pourriez abandonner la lecture de notre blog, vous replonger dans la noria de nouvelles nationales et internationales toutes si réjouissantes, reprendre la lecture d’un livre délaissé ou même, à Dieu ne plaise, regarder la télé !...

Non ! je vais vous parler d’un tunnel.

Nous venons d’arriver à la halte fluviale de Bourg-et-Comin, où nous étions déjà en novembre, mais en venant cette fois du canal de jonction de l’Oise à l’Aisne. Comme son nom l’indique un canal de jonction rejoint les bassins de deux rivières différentes. C’est-à-dire qu’il faut monter, dépasser les collines avant de redescendre de l’autre côté. C’est pourquoi ces canaux de jonction sont très riches en écluses. Souvent, la dernière colline est vraiment haute et, pour la passer, on a préféré creuser un tunnel. C’est le cas pour le canal que nous venons de suivre.

La colline que ce canal nous permet de passer est devenue tristement célèbre pendant le Première guerre mondiale puisqu’elle s’appelle « Le chemin des Dames ». Des milliers, des centaines de milliers d’hommes sont morts dans ce lieu, victimes de la bêtise méprisante de leurs dirigeants et de l’incurie de leurs officiers. Ils espéraient en mourant que cette guerre-là serait la dernière... Passons. Nous finirons bien par y arriver, mais ce sera plus long qu'ils pensaient.
L'entrée du tunnel.

Curieusement les entrées de tunnel sont toutes les mêmes. Et pourtant on n’entre pas dans le tunnel d’un canal comme dans un tunnel d’autoroute !... Celui-là fait deux km 300 sur une largeur de 6 m au maximum (les péniches de commerce freysinnet font 38, 5 m x 5,05 m). Il est rectiligne, on en voit donc la fin, la sortie, mais elle sera longue à venir puisqu’on n’a pas le droit d’aller vite, enfin, vite pour une péniche, bien sûr. Les freyssinet doivent avancer à 5 km/h. Nous qui sommes plus petits nous iront un peu plus vite. À babord, un quai, à tribord le mur du tunnel. Devant, tout là-bas, la lumière du jour. En avant !... Nous passons du soleil à la demi-obscurité. Soudain, impression curieuse, désagréable, d’être dans un tube sans eau ! Ivanka flotte, que dis-je, Ivanka vole !... Pourtant, ce n’est pas son genre... Bien sûr les lumières parcimonieuses éclairent mal la voûte qui se reflète sur l’eau très lisse du canal.

La photo ne rend pas justice à l'effet réel.

Au fond, la colline du Chemin des Dames que nous venons de traverser.

Mais je vous assure qu’avoir la sensation de voler en péniche est une expérience qui vaut son pesant d’œufs de cygnes !


Ces œufs céladon que nous vous offrons en cadeau, Fabienne parce que c'est le printemps et Pierre parce qu'il fête son nouvel an (peut rien faire comme tout le monde !...).

jeudi 19 mars 2009

Oies : 2, hérons : 0 !

Nous étions partis pour aller voir les oiseaux...
Certes, il y a eu cette mauvaise surprise : la Somme ouverte seulement le 1er avril !
Quel poisson pour nous qui ne voulions que des oiseaux !
Bref ! passons. Nous allions nous faire plaisir sur d’autres rivières et canaux.
Eh ! bien pas si sûr...

Tout d’abord notre bernache nonette au Port de Cergy n’était plus là à notre arrivée : elle avait sans doute décidé de remonter vers le Nord, retrouver les siennes.
Nous sommes donc partis, les jumelles aux aguets.
La horde de cormorans (les “morfalous” comme nous les appelons), qui nous envahissait dans le port tous les matins, a commencé à devenir plus rare. Seuls quelques uns, perchés sur de vieux arbres morts, continuent à garder l’eau sombre de l’Oise.

Quelques cormorans égarés loin de la mer...

Les cygnes si présents sur les lacs, nous ne les retrouvons que dans la traversée des villes, agglutinés autour de la nourriture facile donnée par l’homme.
Les mouettes rieuses, déguisées pour les amours de leur petite cagoule noire (pour les messieurs) ou d’une discrète tâche grise sur la joue (pour les dames), résonnent de moins en mois depuis que nous avons quitté l’Oise.

Des oies qui s'y croient.

Les oies? Nous avons dû partager une écluse avec DEUX d’entre elles : elles y étaient quand nous y entrions! Après une inspection en règle du bateau, en cancanant, elles ont fini par sortir les premières de l’écluse, hautaines et râleuses, « ben quoi, ben quoi, c’est pour nous qu’on ouvre ! » (traduction approximative d’une série de coin-coin indignés)

Mœurs de canards...

Mais le clou de notre déception revient aux hérons : zéro! pas la queue d’un! Nous qui faisions concours du nombre décompté cet automne : jour à 9 hérons, jour à 12 hérons...

Bref! où sont-ils tous passés ???
Quelques canards font bien des atterrissages devant Ivanka sur les rivières mais sur les canaux rien... ou presque. De rares poules d’eau se signalent discrètement sous les arbres penchés sur l’eau mais les voir reste une autre affaire.

Tous occupés... à préparer les nids et les nichées?

Enfin, le lendemain du jour où ce message fut écrit : DEUX hérons !...

vendredi 13 mars 2009

Ya pas de fromage !

Pour ceux qui suivent, nous sommes partis de Jaux, petite halte au bord de l'Oise à 8 km au sud de Compiègne ce matin vers 11 h 00. Eh ! oui, c'est dur les vacances !.... Après un arrêt à l'avitailleur pour remplir nos réservoirs : gaz-oil et fuel, nous continuons vers le nord en passant des écluses plutôt grandes et au dénivelé de 3 m sous un ciel gris. Parfois comme un crachin nous rappelle les prévisions météo d'hier : beau temps printanier et ensoleillé...

Une belle rencontre au bord de l'Oise.

Le canal latéral à l'Oise (qui devient ridiculement petite et méandreuse, s'ouvre à Longueil-Annel. C'est un paysage typique des ports fluviaux comme on imagine qu'ils étaient dans les années 50 : péniches de toutes tailles amarrées, petites maisons au bord des quais, bar-tabac-épicerie, boulanger... avec, évidemment, beaucoup moins de monde et d'activité quand même.

Bord de canal à Longueil-Annel.

Chat souple.

À nous le canal, large assez pour que deux grosses péniches se croisent très très lentement, à cause du mouillage sans doute (le mouillage c'est ce que les marins appellent le tirant d'eau). Nous qui sommes petits nous sentons très à l'aise sur ce large canal, et en avant toute !... Soudain, ce pont... il est bien bas !... Marche arrière toute !... Ouf ! à 10 cm près nous perdions le mât et peut-être aussi l'antenne VHF toute neuve. Et pourtant, c'était marqué dans les livres ! Mais quand on lit trop de choses... comme on dit : trop d'infos tue l'info. Bien, c'était la minute émotion.

Nous avons continué sans surprise jusqu'à Pont-L'Évêque qui ne fait pas de fromage. Petit port charmant mais trop encombré. Nous préférons nous amarrer au bord du canal. Demain nous irons jusqu'à Noyon à pieds, c'est à 1 km (ou peut-être 2 ou 3, les informations divergent !...). C'est jour de marché. ensuite, nous nous irons chercher l'entrée du canal de l'Oise à l'Aisne à une vingtaine de Km de Pont-L'Évêque sans fromage.

Petit port de Pont-L'Évêque, sans fromage.

jeudi 12 mars 2009

Le printemps...

Quelques gouttes de pluie dans l'après-midi du premier jour nous firent découvrir que l'essuie-glace ne marchait plus. Nous avons tout de suite appelé notre Docteur Magic, Philippe, et nous en avons profité pour nous arrêter de nouveau à L'Isle-Adam. La courte distance permit à Philippe et à Edel de venir nous retrouver, lui réparant la panne (sacré Philippe : in-col-lable !) puis nous quatre dînant de spagettis fines qui sont plutôt bonnes, je trouve.

Le lendemain, pluie et vent, vent et pluie... Pas un temps pour naviguer, ça. Nous sommes allés au cinéma (comme lors de la première escale à l'aller !) et nous avons vu le dernier film de Clint Eastwood « Gran Torino ». Un bon moment.

Ce matin, 11 mars, la brume couvre la rivière : il fera beau ! Il est presque dix heures quand nous partons. Après deux sassements (passages d'écluse) sans encombre en compagnie d'un « commerce » dont le capitaine me parle hollandais en voyant le pavillon qui flotte à l'arrière d'Ivanka, nous faisons escale au ponton d'un restaurant. Contre 15 € nous aurons droit à l'eau courante et à l'électricité pour 24 h.

Nous décidons d'aller visiter l'endroit : St-Leu-L'enserrent. Le village est dominé, au sens propre, par une énorme église abbatiale datée des XIe et XIIe s. qui est surprenante de majesté.


C'est du Roman, XIIe et XIIIe s. déjà un peu gothique... Superbe !

Pour ceux qui aiment les dessins animés...

Même en temps de crise ?...


Cette nuit, la pleine lune se reflète sur l'eau calme de l'Oise (mais ça ne donne rien en photo). Trois poules d'eau se laissent porter par le courant. Ce sera une bonne nuit. Avec un trè bon nez, on sent le printemps qui approche.

lundi 9 mars 2009

Les oiseaux ? Quels oiseaux ?

Un copain de Fabi vient nous dire au revoir en voisin, et à bientôt !

Lundi 9 mars, 1er jour.

Nous sommes partis ce matin. Pourquoi pas hier, dimanche, quand la circulation sur l'Oise est tranquille ? Peut-être parce qu'il pleuvait, parce que nous nous sentions « mous » parce qu'on n'avait pas envie, quoi !

Et puis hier, ce n'était pas drôle : la sortie du port était libre . Tandis que ce matin, à huit heures, voici ce qui est arrivé, majestueuse, royale : la Dragueuse !
Sachez qu'une dragueuse a besoin d'être tenue aux quatre coins et donc qu'il y a des câbles qui la tiennent, y compris en travers du cours d'eau. Dan-ge-reux ! Mais les zig-zags, c'est pas pour les chiens !...

Ça y est, nous sommes partis, armés de la superbe antenne VHF (vous verrez ça plus tard), du superbe radiotéléphone (vous verrez ça plus tard) qui va nous permettre de communiquer avec toute la gent du fleuve, et affublé du superbe radiotéléphoniste (vous l'avez déjà vu).

Bon, on ne peut pas être tout à la fois : je suis radiotéléphoniste (restreint, je vous rassure), je ne suis pas préposé des postes. Or, les spécialistes des calendriers, c'est qui ?... Moi, je ne sais pas lire les dates. J'avais bien vérifié, pour la Somme, et ça m'avait paru bien, mais ça ne l'était pas, bien : la Somme ne s'ouvre à la navigation que le 1er avril et nous ne sommes libres que jusqu'au 19. Un peu court.

Eh bien ! tant pis, nous irons dans la Somme plus tard, en octobre par exemple, quand les oiseaux et les phoques sont tous là. Le matelot est un peu dépité, mais elle est bien d'accord : c'est en octobre que les oiseaux sont les plus nombreux.

Mais alors, me direz-vous, quel est le programme ?
Euh... nous vous dirons ça demain !