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jeudi 31 mars 2011

Coincés !

Nous devions passer la voûte demain, mais l'écluse n° 2 côté Saône, qui est en réparation, a des problèmes et doit être démontée de nouveau. Ce qui est plutôt compliqué quand on pense à la situation, à l'eau autour etc. Et personne ne sait ce qu'on va trouver ni le temps nécessaire à la réparation.

Très gentiment les agents de la VNF nous ont proposé de passer tout de suite. Ils attendraient notre passage avant de reprendre les travaux. Mais Fabi n'était pas prête.

Non, non, n'allez pas penser que la voûte lui fait peur, l'impressionne ou je ne sais quoi. Non, c'est seulement que nous n'avons pas assez de pain et que de l'autre côté nous serons dans de tout petits villages avec, sans doute, peu de commerces…

Donc, voilà. Nous restons à Pouilly quelque temps. Le capitaine doit faire un rapide voyage à Blois. Il sera parti trois jours. Ici, nous avons l'électricité sur le quai, c'est un gros village (1600 habitants environ), il y a une grande surface tout à côté, une Maison de la Presse dans le village. Je n'aurai pas l'impression d'abandonner le mousse dans la nature !

Une carpe qui fut superbe rencontrée dans une écluse

Notre centrale électrique sous la pluie !

Le château de Marigny-le-Cahouet, origine XIIe, mais aussi XVIe et XVIIe, restauré au XIXe.

Expérience : une papillotte en silicone… Hummm !…

Quand les violettes se plaisent…

mercredi 30 mars 2011

Pouilly, Pouilly !…

 Ça y est, nous y sommes : nous avons terminé la première partie de notre voyage prévu.
Partis de Migennes, nous avons parcouru 155 km et passer 114 écluses. Le tout en 11 jours de navigation. J'entends déjà les ricanements de certains, 155 km en 11 jours, ça ne fait pas une grosse moyenne… Eh bien, si ! Parce qu'il ne faut pas oublier les 114 ascenseurs, je veux dire, écluses qui nous ont permis de nous élever à près de 378,50 m d'altitude (en partant de 80 m, quand même !), le plus haut bief de partage de France. !
Le port de Pouilly, avec à droite l'ancien toueur, remorqueur qui tirait les péniches sous la voûte en avançant le long d'une chaîne immergée. Nous sommes au fond, à gauche…



Mais si, regardez mieux : là !…
Après une dernière échelle d'écluses passées en douceur grâce à la célérité des éclusiers, nous nous sommes amarrés dans le bassin du port de Pouilly-en-Auxois, située tout près du «toit du monde occidental » d'Henri Vincenot, où les eaux rejoignent soit la Manche, soit l'Atlantique, soit la Méditerranée, selon l'endroit, à un mètre près, où la pluie tombe.

Maintenant, nous attendons l'autorisation de passer la voûte. Une écluse restaurée de l'autre côté n'est pas encore ouverte. On nous parle de vendredi 1er avril. En attendant, nous avons essayé un restaurant qu'on nous avait recommandé. Pas mal mais un peu cher pour ce qu'on vous y donne.
Nous avons de plus en plus de mal à apprécier les restaurants. Faut dire que Pierre a une cuisinière incomparable, aussi…

Cette allée bucolique où s'égosillent les corneilles, où s'épanouuissent les primevères et les violettes, c'est l'entrée de la voûte de Pouilly…  
































 



Construit en 7 ans, au prix de 200 morts, cet ouvrage mesure 3 348 m de long. Le mot tunnel étant encore anglais au début du XIXe siècle, on l'appela la voûte.















lundi 28 mars 2011

un barreau, plus un barreau, plus un barreau…

Ou si vous préférez, une marche, plus une marche, plus une marche…
Dessinez ça en creux, ajoutez de l'eau, des arbres alignés, une foison de violettes parce que c'est la pleine saison, des oiseaux et vous aurez une faible idée que ce qu'est une échelle d'écluses. Chaque marche fait environ 2,60 m. ce qui fait que peu à peu on arrive à des hauteurs conséquentes.  En quatre étapes nous aurons monté de plus de 100 m , quand même !
Si, si regardez bien : on en voit trois.

Évidemment, il faut oublier les pointes de vitesse. Aujourd'hui, entre Poulllenay et Marigny-Le Cahouet nous avons parcouru 6 km, en 4 heures… Il faut choisir que voulez-vous : soit aller à l'horizontale soit à la verticale !… La photo jointe vous explique pourquoi on ne va pas vite (je rappelle que "vite" sur un canal c'est entre 6 et 8 km/h… À peine sortis d'une écluse que nous entrons dans une autre et la troisième se profile déjà là-bas.
 
Aujourd'hui nous nous arrêtons à Pont-Royal. Le canal, une route et dix maisons. Ah ! si, un bar-restaurant et une «Maison du canal  qui fait chambre d'hôte et gère les passages des péniches. Nous avons parcouru 12 km ce matin. Une petite échelle d'une dizaine d'écluses, inutile d'en parler.

Demain, nous arriverons au sommet du canal de Bourgogne, à son acmé, à son Everest : la voûte de Pouilly, un tunnel fluvial de 3 300 mètres dont chacun fait frissonner Fabi !
 
À suivre !…

jeudi 24 mars 2011

Concours de pêche et tentative d'empoisonnement

Oui, je sais, nous avions choisi ce coin pour sa tranquillité… et dimanche matin…

Le 21 mars Pierre fête le Nôrouz et Fabi le Printemps : nous sommes faits pour nous entendre !… Pour changer un peu, et sans vouloir faire d'excès, nous décidons d'aller prendre un plat du jour chez Flunch (Auchan) de Tonnerre qui a pour nous attirer un point WI-FI. L'histoire sera courte : voici ce que Flunch appelle des canneloni !… C'est là que je regrette de ne pas être inspecteur de l'hygiène, de la concurrence ou  spécialiste des coups de pied kekpar !…Il y a vraiment des gens qui ne méritent pas l'argent qu'ils gagnent !…


si, si, si, se sont vraiment des cannelloni…


bon, pas des jeunes cannelloni, peut-être,
mais des cannelloni néanmoins…
Enfin, retapés, nous avons quitté Tonnerre. Suites d'écluses tranquilles, une dizaine par jour, en attendant les "échelles"…Ancy-le-Franc. Ouf ! le château est toujours là et nous nous souvenons avec émotion du petit déjeuner pris, un matin d'été, avec étalé sous nos yeux, le paysage sublime de l'œuvre de Serlio, grand architecte italien, serti dans un parc à l'air sauvage éclairé par les rayons rasants d'un soleil estival. Ce soir le château est aussi beau, le pavillon aussi. Les arbres noirs donnent des coup de fusain sur les pierres blanches…
Pour un reflet comme ça, je me lève encore plus tôt !… Avec la lune en prime !

Belle halte de midi (les écluses ferment entre 12 et 13 heures).Au fond, falaise découpée par une carrière de pierre.

halte du soir

La même au matin frais.
Ce matin, à Ancy-le-Franc,  deux alouettes et un gros-bec sont venus picorer sur le quai sous notre nez. J'en ai oublié de les prendre en photo !
Et c'est de Montbard que nous vous envoyons cette page.

mercredi 23 mars 2011

Un démarreur qui crache et un capitaine qui tombe… malades !

Mais commençons par le commencement. (Ouaaah ! le suspense !…)
Un rappel pour ceux qui nous croient en vacances…


Dès le 15 mars, jour où les VNF ne pouvaient plus nous refuser le passage (dixit la subdivision)  nous sommes entrés dans le port de Migennes et notre voyage a vraiment commencé. N'imaginez pas un port maritime avec fouillis de grues et de mâts, de containers et de dockers infatiguables et grandes gueules. Le port de Migennes est un grand rectangle d'eau, avec dans un angle de grands bateaux blancs en fibre de verre, des locations, qui font pendant à une troupe de mouettes réfugiées ici pour l'hiver. Des canards et des cygnes. Point. D'ailleurs, pour nous, Migennes restera surtout des grandes surfaces bien pratiques et l'office de tourisme où règne Valérie, avec compétence, serviabilité et surtout sourires. Grâce à elle nous avons pu avoir régulièrement des contacts internet dans un environnement chaleureux. Merci Valérie !

Nous sommes le premier bateau à remonter le canal de Bourgogne de la saison 20211. Certains éclusiers ne croyaient même pas que la saison était ouverte, c'est vous dire si nous sommes printaniers ! Mais nous ne pouvons pas vous refuser de passer l'écluse !
- Mais c'est vous qui choisissez votre heure de départ.
- J'espère que les éclusiers vous traitent bien ? (ça, c'est le chef d'équipe).
- Et vous allez jusqu'où ? 
- Et vous repassez quand ? 
- Et vous en avez un beau bateau ! Etc. etc. 
Il ne manque que la fanfare sur le quai d'arrivée pour faire ambiance La Remontée du Mississipi, à la MarK Twain. Tous les copains de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn apprécieront.

Migennes, Saint-Florentin, Tonnerre. Avancée sans problème dans un paysage connu-inconnu puisque la dernière fois que nous le vîmes nous étions au mois d'août.
La dernière fois, le feuillage du port de Tonnerre nous parut trop épais !…
Depuis quelques le capitaine commençait à ressentir les effets pernicieux d'une infection maligne qui le terrassa à Tonnerre. Les conditions météos subitement dégradées, la présence d'un hôpital et un amarrage tranquille nous on convaincus : nous resterons là trois jours (en plus, ça arrange les éclusiers !).

dimanche 13 mars 2011

Voici la Syonne dans la traversée de Lutèce. Au premier plan, quelques cadenas,
gages d'éternelles amours touristiques.

En attendant l'ouverture du canal, nous avons décidé d'aller à Paris jouer les touristes pendant deux jours. Comme il faisait beau, au sortir de la gare de Bercy nous sommes partis à pied, le long de la Seine. Puis, remontant le port de l'Arsenal sans y reconnaître un seul bateau connu, nous sommes allés jusqu'à la Place des Vosges où je voulais découvrir une exposition de peintures exposées dans une des nombreuses galeries du lieu. Ce n'était plus le même peintre, les bateaux étaient moins pittoresques à mes yeux, mais c'étaient de belles peintures quand même. Dans l'après-midi, après cette petite mise en bouche, nous souhaitâmes voir l'exposition sur les paysages romains du 17e siècle proposée au Grand-Palais. Superbes peintures peu connues, juste assez de monde pour que ce soit vivant sans être dérangeant. Pour illustrer ce blog j'ai tenté de prendre quelques photos avec l'iPhone mais très vite un gardien m'a sermonné en me faisant les gros yeux : interdites, les photos sont interdites ! Elles étaient toutes floues d'ailleurs mais je n'ai pas acheté de cartes postales pour autant.
Zut ! on n'en connaît pas un ! ;-( … On a cherché à quelle place on se mettra
le jour où nous viendrons passer quelques temps à Paris.

Même petit on s'méfit à Paris !

Aaaaah ! Un escalier comme ça sur Ivanbka, mon rêve !

    Nous nous sommes lancés ensuite dans l'escalade des Champs-Élysées. Étonnants trottoirs plus larges que bien des boulevards et noirs noirs de monde. Épuisés par ces longues marches et ce bruit constant, nous avons quand même passé une belle journée.
    Le lendemain nous sommes allés au musée du Luxembourg pour y admirer les peintures de Cranach. Peintures de petit format, foule serrée plus que sur les Champs-Élysées, les conditions étaient moins agréables. Et je trouve que ce genre de peintures s'apprécie tout autant dans un livre avec de belles reproductions. Non, je n'ai même pas essayé de prendre en photo interdites, d'autant moins que Fabi me fit remarquer que les robes étaient toujours les mêmes et que c'était le même collier qu'on voyait reproduit partout !
    Après être tombés par hasard dans un restaurant néo-zélandais – non, nous n'avons pas choisi le steack de kangourou et la cuisse de kiwi n'était pas au menu – nous avons continué à pied jusqu'au Louvre, où la pyramide est toujours aussi belle, pour nous jeter à corps perdu dans la modernité d'un Apple Store !
    Eh bien, croyez-le ou non, nous étions heureux de revenir à Migennes et de retrouver noter petit havre flottant.  Fa-ti-gués !

mardi 8 mars 2011

Premiers jours à Migennes

Un voyage de neuf heures (en comptant le changement de gares) c'est un voyage de neuf heures. Arrivés à bord d'Ivanka qui nous attendait avec impatience (si, si, elle avait même branché l'électricité) nous avons rapidement retrouvé nos marques et, comme dit le matelot, c'est comme si on n'était pas partis !


 
Et ne croyez pas qu'on sourit parce que c'est drôle : c'est pour la photo !…


Malgré tout, le temps de trouver les bons réglages, les bonnes prises sur le quai (certaines sautent pour un rien, d'autres non), les premiers matins furent frais… mais tout finit par s'arranger.

On nous rappelle rapidement que la VNF n'est pas une administration peuplée d'excités. Comme certaines écluses sont en chômage sur le canal de Bourgogne (c'était prévu et annoncé) Les cent premiers kilomètres du canal, qui nous séparent des dites écluses, sont… fermées aussi, – en attendant ! (le contraire est annoncé sur la carte officielle des chômages…). De plus,  on a fait une erreur,  dit le responsable, dans l'avis à la navigation on a mis qu'on n'ouvrait que le 25 mars, mais on ouvre le 15 ! Alors tous les bateaux qui se présenteront le 15, on les prend.
 
Chouette !…

En attendant on prépare Ivanka pour le grand voyage, 215 km jusqu'à Dijon. Niveaux à revoir, réserves à faire, lessives à sécher, etc. etc. On vous le répète et on vous le répètera encore : c'est pas tous les jours qu'on rigole, parole !…




 
Nous retrouvons Julie, notre oie solitaure qui joue au Rantanplan :
je les connais ceux-là, mais d'où…

Elle ne s'est pas ennuyée cet hiver, avec toutes ces copines !

 Tenez, pour le poêle à mazout on a besoin de fioul (eh ! oui, c'est comme ça). Mais bien sûr, 100 ou 120 litres de fuel, personne ne voudra vous les livrer. En plus Ivanka est à couple d'autres bateaux, en quatrième position, donc trop loin du quai. Pour faire l'histoire courte, il faut transporter six bidons de 20 l, à la main forcément, descendre avec l'un du quai sur le premier bateau, enjamber le bastingage, poser le bidon sur le deuxième bateau, refaire la manœuvre pour le deuxième bateau, puis ce sera pour le deuxième bidon… vous avez compris le topo… Heureusement que l'hiver on n'oublie pas de s'entretenir et de faire un peu d'exercice pour éviter les courbatures.
     Ça me rappelle l'époque lointaine où je vivais dans une maison chauffée au bois. Le camion-remorque apportait ses stères et stères et stères de bois en 1 m de long (taille de la chaudière, une erreur !) les déposait sur la rue et… je passais  le reste de la semaine à rentrer le bois à la brouette. Exercice…


 En parlant d'exercice : Soit 6 bidons de 20 l. Soit quatre bateaux. Si un bidon doit faire deux mouvements pas bateau, calculez combien de kg  j'ai soulevé. On estimera le poids du fioul à celui de l'eau, et on oubliera le poids du bidon vide.