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vendredi 28 août 2009

Pasqueu

Ça y est.
Enfin, on n’y croit pas vraiment, mais si, ça y est.
Nous sommes arrivés à notre destination pour cet été. Nous avons trouvé une place pour un mois dans le port de plaisance (on dit « la marina » quand on veut faire bien) de Joigny. Un peu de rangement par-ci par-là, pas grand chose parce qu’on s’est déjà bien avancé la veille. Un peu de bricolage. Et tout sera prêt pour le départ. Bon, on va pas pleurer pasqu’on est grands… m’enfin, on parle déjà du retour et de la suite du voyage !…
À bientôt !

mardi 25 août 2009

La grenouille

lundi 24 août - Laroche -St-Cydroine

J'ai fait la grenouille. Plongé pour voir sous la coque l'état de la peinture (après avoir raclé quelques morceaux de béton dans le canal à l'occasion d'un croisement avec un autre bateau.) On ne voit rien malgré l'eau claire, la coque est sombre - et elle a l'air d'être en bonne état - mais j'ai pu nettoyer l'arbre d'hélice d'algues qui l'entouraient et constater que l'hélice va très bien. Et Fabi était là pour les photos !



C'est bon, là, je peux y aller ?…


Ce n'est pas drôle du tout : D'abord on n'arrive pas à couler, ensuite on se cogne à la coque, enfin on n'y voit rien…


Croyez-le ou non, là, je souris !…

Cette petite halte, Laroche-St-Cydroine, découverte à l'aller, nous permet de préparer gentiment la péniche à son « hivernage » de septembre. Demain nous serons à Joigny et jeudi matin, dans le train… Vous dire que c'est avec enthousiasme serait un peu exagéré. Mais bon, il faut du mauvais temps pour apprécier le beau, et des retours contraints pour profiter des départs désirés !…

dimanche 23 août 2009

Ça y est !


Le canal de Bourgogne en quittant St-Florentin

Ça y est, nous sommes sortis du canal de Bourgogne et avons retrouvé l'Yonne. L'espace a changé. Plus de lignes droites, plus d'écluses qui se suivent en échelle, plus de rives étroites plus ou moins dégradées. La rivière est large et majestueuse, l'air y est plus vif, le ciel plus grand… mais ce ne sont peut-être que des impressions.

Je vous parlais hier d'une barque à vapeur, «Chantilly ». Construite en 1988 par un Anglais (évidemment !) elle fonctionne à l'aide d'une chaudière bois ou charbon. Silencieuse, rapide et belle, elle fait penser à une libellule. John et Françoise Tilley parcourent avec elle 500 miles par an depuis son lancement ! Là voilà :




Oui, c'est facile de passer le premier quand on est minuscule !

Ce soir, nous sommes à Laroche-St-Cydroine qui possède une belle église romane du XIe siècle. Connexion internet toujours très moyenne, voilà pourquoi les photos sont de taille modeste.

samedi 22 août 2009

Coule Raoul !

En partant de Tanlay, nous sommes arrivés à Flogny. Ne cherchez pas sur la carte, c'est tout petit. Nous nous sommes arrêtés devant l'écluse, il était 18 h 00 et les éclusiers s'arrêtent à 19 h 00. Le coin était sympa : des arbres, la maison éclusière, le canal, l'écluse, des canards gourmands et les petits poissons qui sautent pour ne pas se faire bouffer par les gros. La nuit fut aussi tranquille que noire.
Au petit matin l'éclusier (qui avait débauché à moins le quart) n'est pas arrivé avant 09 h 15. Tranquille. À midi nous étions revenus à Saint-Florentin. Pendant tout le trajet nous étions devancés par « Chantilly » une barque à vapeur adorable. Les photos suivront.
À 12 h 15 la fille de Pierre appelle. Elle vient de faire avec son compagnon six cents km en sept heures. Nous avons fait douze km en trois heures (dont sept écluses).
PROBLÈME n° 1 : combien de jours avant eux aurions nous dû partir pour arriver en même temps ?
PROBLÈME N° 2 : Combien d'écluses auraient-ils dû passer pour arriver en même temps que nous ?

mercredi 19 août 2009

Tanlay-Tanlay !

Non, ce n’est pas le cri de guerre du kamikazé bourguignon se précipitant sur les murailles royales et françaises de Villeneuve-sur-Yonne, mais seulement le trajet que nous venons d’accomplir.


À midi, les éclusieurs vont déjeuner, jusqu'à treize heures. Nous aussi !


Faut ce qui faut. On s'arrête et on s'installe ! À l'ombre, vu la chaleur.

De Tanlay avec son château XVIIIe s. aux ornements excessifs de style rococo, avec sa marchande de jattes en grès à 3 euros pièce qu’on ne trouve plus ailleurs (les jattes), son allée de tilleuls centenaires et ses rues désertes, jusqu’à Ancy-le-Franc avec son château Renaissance, le seul en France dessiné par Serlio avec une sobriété et une rigueur toute italienne (si, si, pour l’architecture Renaissance !…), il y a 21 km et 9 écluses que nous avons parcourus, en montant, en 6 heures 30 et que nous avons refaits, en avalant, en 5 heures. Temps d’arrêt compris. C’est comme ça.


Le château d'Ancy-le-Franc, de jour.


Le même, de nuit. Dernière vision avant de fermer les yeux !…


Ancy est superbe, un peu minéral et un peu cher à visiter : 9 € par personne. Mais à cause d’une péniche-hôtel (40 m de long !) nous avons dû déménager et nous nous sommes installés de l’autre côté du pont, le long du canal, pile en face du château blotti là-bas au creux du parc. Un décor de rêve, un papier peint hollywoodien, une vue imprenable. Nous avons admiré, hier soir, la nuit noyant peu à peu cette belle architecture et ce matin, nous avons déjeuné en réalisant une vérité profonde : quand on habite dans un château on ne peut pas l’admirer !
Comme je sais que tout le monde souffre de la chaleur, je ne dirai pas à quel point je hais l’été.



Et au matin, pour un petit déjeuner princier…


lundi 17 août 2009

Terminus… quoique…

Nous sommes arrivés à Ancy-le-Franc. Notre prochain départ se fera dans l’autre sens. De « montant » nous deviendrons « avalant » et, pour ne pas avoir l’impression de repasser aux mêmes endroits, depuis plusieurs jours je ne tourne pas la tête. Ainsi, je verrai les choses pour la première fois tout en étant déjà passé par là…

Ce matin, nous rattrapons une péniche-hôtel qui a le gabarit freycinet (vous connaissez maintenant) et qui donc prend toute la place dans une écluse. Ce qui veut dire que si vous êtes trop près derrière, vous devez à chaque fois attendre qu’elle entre dans l’écluse, qu’elle monte, que l’éclusier ouvre les portes amont (à la main, en poussant la queue-de-vache : tranquille), que la péniche-hôtel sorte, que l’éclusier referme les portes, qu’il fasse une bassinée : vide l’écluse, qu’il ouvre les portes aval. Nous rentrons et le cycle recommence. Mais à toujours attendre, ce n’est pas qu’on est pressé (!) pourtant ça gâche un peu le plaisir… Nous décidons donc d’accoster. Nous sommes sur un canal : si vous ne gênez pas le passage vous pouvez vous arrêter où vous voulez. On s’approche de la berge, Fabi saute à terre avec une amarre, je la rejoins avec les piquets et la massette, j’enfonce un piquet, on y tourne l’amarre, idem pour l’autre et nous voilà parés pour attendre tranquillement à l’ombre de marronniers bien malades, tout rouges déjà comme en fin d’automne.
Fabi aperçoit un couple qui décharge une remorque de bûches. C’est pour le chauffage cet hiver ? leur demande-t-elle en haussant la voix au-dessus du canal… patin-couffin, ils sont venus boire un café avec nous, en nous apportant un bocal de confiture maison, puis nous ont invité à visiter leur maison qui est en travaux : treize pièces, ils font tout eux-mêmes, bravo ! Et merci pour cette charmante rencontre.
Pour tout vous dire, ce soir, à Ancy-le-Franc, nous avons fait vingt-et-un km, passé neuf écluses et nous sommes crevés. C’est surtout la chaleur orageuse qui nous assomme. Je crois que c’est partout pareil en France et on m’a dit que certains aiment ça !…
La connexion étant inexistante, vous serez encore privés de dess… d’images !

samedi 15 août 2009

Tonnerre, le 15 août.

Nous sommes à Tonnerre. La Fosse Dionne, une source vauclusienne, aménagée en lavoir au XVIIIe siècle est superbe, au cœur de la vieille ville, entourée de maisons qui doivent être belles (toujours le ciment gris, grrrrrrr !).
Il fait trop chaud pour bouger. Nous comptons repartir demain. La connexion internet n’est pas assez bonne pour envoyer des photos. Patience !

mercredi 12 août 2009

« LE » Bourgogne.

Ça y est, nous sommes entrés dans le canal de Bourgogne. C’est vraiment le canal historique, décidé par Henry IV (!) etc. première jonction entre le bassin de la Seine et la Méditerranée (par la Saône et le Rhône). C’est vous dire si nous sommes impressionnés !… D’ailleurs, l’entrée en est impressionnante : une première écluse de 5 m de dénivelé.


Là-bas, au bout, ce carré noir, l'entrée de la première écluse


D’ailleurs, des écluses, on va s’en voir !… La moyenne est d’une écluse tous les kilomètres 200. Tout le canal fait 242 km… Faites le compte si vous avez peur de vous ennuyer.
Mais nous ne les passerons pas toutes car nous ferons demi-tour quelque part pour rentrer à temps à Joigny où nous laisserons Ivanka se reposer en septembre.
Ce sont des écluses « normales », c’est-à-dire au format d’une péniche comme vous en connaissez : 40 m de long sur 5 m de large. Mais là, nous sommes vraiment dans l’Histoire : les portes se ferment… à la main en poussant ce qu’on appelle une « queue de vache ».


Mouais, y en a qui sourient en poussant la "queue-de-vache", mais c'est pour la photo !

Puis l’éclusier, ou l’éclusière puisque ce sont souvent des étudiants, ouvre les vantelles (toujours à la force des bras) et l’eau s’engouffre dans le sas. Simple comme Léonardo da Vinci (l’inventeur officiel du système).
Les écluses rythment donc le canal qui peut sinon être monotone, lorsqu’il est rectiligne sur plusieurs kilomètres.
Variation : On peut arriver devant une écluse déjà occupée par un « avalant » (un bateau qui descend vers l’aval). Pour lui laisser la place, on se sert un peu croyant, toujours optimiste, que devant une écluse les rives sont claires de tous dangers et Rrrrrack ! on mange les moules ce qui veut dire qu’on racle le fond de la coque contre des pierres immergées. On n’allait pas vite, heureusement. Au retour, nous nous arrêterons sur l’Yonne à une escale où l’eau nous a paru très claire et le plongeur du bord ira faire un tour là-dessous, pour voir…


Le canal se dirige vers Saint-Florentin.

Saint-Florentin, le mardi
Comme on vous aime, un conseil : n’arrivez pas à Saint-Florentin le mardi. C’est le jour de fermeture des boutiques. Pour ceux qui connaissent, on se croirait à Sarlat un lundi de janvier. Personne dans les rues, ni locaux ni touristes. Nous sommes vraiment en Bourgogne ? Au mois d’août ?
Encore un bourg qui mériterait mieux : énormément de maisons qui, on le devine, sont en pans de bois : colombages et torchis ou briques. Certainement très belles mais cachées par cet horrible crépi de ciment gris dont l’inventeur doit séjourner dans le septième cercle de l’enfer à engloutir pendant l’éternité un flot ininterrompu de ciment Lafargue liquide !… Moche ! Mais quel dommage !… Avec le coût d’un avion « Rafale » on ferait des merveilles…
L’église est très originale. De style Renaissance, avec les voûtes en croisée d’ogive flamboyantes, elle a un transept, un chœur et pratiquement pas de nef (l'argent vint à manquer) ! Mais un superbe jubé sculpté et des vitraux époustouflants.


Jubé et chœur de Saint-Florentin, XVIe siècle. Une église très originale qui vaut le détour.


Extrait d'un des magnifiques vitraux du chœur : la création du monde. Superbe ! Je sais, je sais, Dieu ressemble au pape, c'est un peu gênant, mais bon, c'est l'époque qui veut ça !

Aujourd’hui, mercredi 12 août, nous restons ici. Bricolage, lessive (au fait ! la machine à laver fonctionne ! C’est un grand jour pour la préposée !… Il semble que tous nos problèmes venaient de notre Victron qui est à l’usine, j’espère !…) et balade. Je retournerai m’installer sur un pot de fleurs de la grand-Rue d’où je capte une bonne connexion pour vous envoyer tout ça.

samedi 8 août 2009

Voilà ! voilà !

Pas besoin d’aller au fond de l’Amazonie, au sommet de l’Himalaya, dans la jungle africaine, sur le volcan de l’Antarctique ou à Manzac-sur-Vern en Périgord pour ne pas avoir une bonne connexion wi-fi !… Voilà ce qui explique notre silence un peu trop prolongé à notre goût (et, nous l’espérons, au vôtre). Je vais tenter de vous résumer tout ça.
Port de SensAu centre

Cinq jours à Sens
C’était un petit matin brumeux (brumeux, dans ma tête) et je n’y fis pas attention. J’ai appuyé sur la manette, le clapet s’est ouvert et refermé, l’air comprimé a pris le relais et le tout est parti dans les tuyaux jusque dans les profondeurs de la fosse septique fluvial que nous avons à bord pour y vivre son destin écologique. Enfin, ça c’est ce qui se passe d’habitude… Quant vous faites la même chose au petit matin, endormi, brumailleux, vous ne remarquerez peut-être pas ce gant de toilette tombé la nuit dans la cuvette et, faisant scrupuleusement les opérations décrites ci-dessus, vous créerez… un superbe bouchon !
Ce qui nous a valu de reser cinq jours à Sens.
Premier jour : découvrir qu’il y a une fuite et s’apercevoir qu’elle grossit à chaque opération !
Deuxième jour : soulever avec appéhension le couvercle de la bête. Regarder. Réfléchir. Essayer de resserrer quelques vis apparentes qui semblent tenir quelque chose. Ça fuit encore.
Troisième jour : Démonter l’ensemble qui fuit toujours pour le retourner et tenter de resserer les vis inaccessibles la veille. Remonter. Ça fuit toujours.
Quatrième jour : Découvrir que le bateau voisin est l’heureuse propriété de Patrice, un mécanicien de métier qui, à la première demande d’éclaircissement se précipite sur ses outils et, avec l’aide d’Alain, autre spécialiste, commence à tout démonter. Je veux dire : Tout !…

Alors, on a tout refait. On a nettoyé l’intérieur (il y en avait besoin !), replacé le joint en l’entourant d’une couche d’un produit d’un bleu fluo du plus bel effet destiné à prévenir toute fuite future, remplacé quatre vis qui avaient « foiré », remonté l’ensemble, remonté le siège à sa place, attendu le lendemain pour que cela sèche. Et voilà ! Des toilettes comme neuves !…
Nous avons pu partir de Sens (première église à voûtes en croisée d’ogives de France), direction Villeneuve-sur Yonne.

Un vrai Brueghel au musée de Sens !

À la frontière
Dans ce superbe bourg, aux nombreux vestiges médiévaux, vécut et mourut Joseph Joubert, notre moraliste périgourdin bien connu ! L’église est très curieuse, terminée à la Renaissance, et très belle à l’intérieur. Le quai d’attente pour les bateaux de passage est remarquable : tout du long court une bande souple et dure de caoutchouc qui nous permet de ne pas utiliser nos défenses. Petit inconvénient : ni eau, ni électricité, malgré un panneau prometteur. Nous sommes ici aux frontières de la France médiévale.


Église Renaissance de Villeneuve

La rue principale avec la même porte à l'autre bout !

Ah ! ben quand on veut de l'eau…

Bouchons
Pour aller à Joigny, il faut passer trois écluses. Avant d’entrer dans la dernière nous avons vécu un embouteillage digne des grands départs d’août, à notre échelle.
Au bout d’un canal de dérivation plus étroit que l’Yonne elle-même, nous arrivons devant l’écluse qui est pleine avec deux péniches de taille freycinet (40m x 5) et un petit beateau de plaisance en plastique (un « tupperware »).

Le quai d’attente est trop petit et déjà un plaisance y est accosté. Nous reculons jusqu’à pouvoir nous accrocher aux branches et attendons. Il fait une chaleur d’août (c’est dire !). L’écluse se vide, les portes s’ouvrent et… rien ne se passe. Une des grosses péniches est bien chargée et touche presque le fond. Quand elle lance sont hélice, cela attire l’eau qui est sous la coque et, comme il en reste très peu, l’hélice colle le bateau au fond comme par une ventouse !
Pas moyen de démarrer. Finalement, l’un reculant, l’autre se poussant, ils sont sortis, nous sommes entrés. Il était 12 h 35, l’éclusier est parti déjeuner jusqu’à 13 h 30. Nous étions trois plaisance. Nous avons déjeuné puis, au retour de l’éclusier, les portes se sont fermées et le niveau est monté.

Oups ! ça coince !

Accroche-toi aux branches !


Joigny
Célèbre escale sur l’Yonne, Joigny mérite sa réputation. Dix mille habitants et un centre ville composé d’une grande quantité de maison à colombages et à pans de bois dont beaucoup encore cachées sous un vilain crépi gris. Une église Renaissance avec un étonnant plafond et… des rues vides !… Pour qui connaît Sarlat au mois d’août, ça surprend. Nous y resterons deux jours en compagnie d’Alain et Patricia qui, à bord d’Alpatoune vont retourner vers Rouen. Alain a construit lui-même cette superbe house-boat en aluminium. Un artiste !…
Demain, dimanche 9 août, nous reprenons la route vers l’entrée du canal de Bourgogne.



drôles de panneaux !