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lundi 18 août 2014

Un coin tranquille.

L’inconvénient des coins tranquilles c’est qu’ils sont tranquilles.
Prenez le port de Seine-École à Saint-Fargeaux-Ponthierry ; Un petit lac, ancienne sablière sans doute, avec un étroit accès à la Seine, entouré d’un parc de loisir peu fréquenté. les bateaux y sont en sécurité. Le soir, la grille du parc est fermée. Vous vous dites, bien, quel est le problème ? Le problème c’est qu’aucun bateau n’est habité en permanence et que les gens sont drôlement culottés !

Notre voisin qui vit sur un beau tjalk hollandais nous semblait bien un peu bizarre. Il parle seul, pousse des cris parfois… Bon, des gens bizarres on en connaît d’autres. Sa réponse à mon innocente question m’a surpris, pourtant : Vous l’avez acheté où ce superbe bateau ?
–… Euh… on y travaille, on y travaille…

Un bateau, deux propriétaires ?…

Tu parles qu’il y travaille ! Ce matin un ouvrier embauché par le propriétaire vient pour travailler sur le bateau. Problème : l’occupant n’est pas le propriétaire. C’est un scouateur !… Et dès que l’ouvrier lui demande de partir il répond non, non, pas question, je connais mes droits, je vais appeler le DAL, etc !… Quel culot !

La police est venue, le propriétaire est remonté en scooter depuis Bordeaux où il était pour un mariage et a engagé une discussion parfois houleuse avec son auto-invité. Avec aplomb le scouateur lui a même demandé des compensations en argent pour préjudice (on croit rêver) avant de partir, un sac sur l’épaule, en ronchonnant et en omettant de prendre un des sacs-poubelles contenant toutes ses cochonneries, parce qu’il en a fait des cochonneries, notamment sur le plancher de la cuisine-pièce à vivre. Il s’est aussi amusé à laver toutes les fringues du propriétaire avant de les entasser, mouillés, dans des sacs et à ranger tout le pic avant, le grenier d’un bateau, si vous préférez… Bizarre…

Franchement, ce scouateur n’avait pas l’air d’avoir le gaz à tous les étages, avec pourtant des moments très raisonnables. Il monologuait constamment à voix haute, changeant d’intonation à tel point qu’un soir on a cru qu’ils étaient plusieurs à bord. Il poussait des hurlements sporadiques et semblait hyper actif. Mais lorsqu’il venait sur le pont le matin boire son café en fumant une clope et qu’il restait là, calme, à contempler le paysage, on l’aurait pris pour quelqu’un de normal. Quand il me remerciait profusément pour avoir empêché la pluie d’entrer dans son bateau ou qu’il affirmait aux policiers que tout allait bien, qu’il avait même rempli le contrat pour séjourner au port, il faisait très propriétaire…
Mais finalement, ce n’était pas lui.
Décidément, on ne peut plus se fier à personne.

Note encourageante : le vrai propriétaire est plus sympa !…

On ne le croirait pas, mais c'est joli quand c'est grand ces petites poules d'eau.

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