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vendredi 7 août 2015

En Somme, enfin !

Non, non, je ne dis pas enfin ! parce que le chemin fut rude, le temps maussade, la circulation excessive, les pannes nombreuses, les écluses innombrables, les éclusiers acrimonieux et atrabilaires (quoiqu’il y en ait un…), pas du tout.

Au contraire, la voie fut douce de Rouen jusqu’à Péronne, le temps plutôt agréable si l’on excepte une ou deux journées excessivement chaudes comme les aiment le Parisien à la plage, la circulation tranquille et les grosses péniches de transport ou de passagers de la Seine ne nous gênèrent jamais vu la largeur du fleuve, les ennuis mécaniques furent absents (… un instant : je touche du bois du fer et du singe pour conjurer le mauvais sort – recette haïtienne éprouvée), les écluses largement espacées comme toute écluse de rivière qui se respecte, les éclusiers invisibles et polis, agréables parfois (quoiqu’il y en ait un…) et nous avons toujours trouvé une halte où nous arrêter quand nous le voulions. Ce fut un beau voyage, en somme.

Je dis En Somme, enfin ! parce qu’il nous a fallu six ans pour y arriver. C’était notre deuxième année de navigation. Après un hiver un peu rude où la glace avait enserré dans ses bras frigides la pauvre Ivanka qui patientait dans le port de Cergy-Pontoise, nous étions impatients de repartir au gré des méandres. Direction : la Somme ! J’avais téléphoné au numéro indiqué pour demander des instructions ; sans succès. Préparatifs rapides (je crois que c’est cette fois-là où j’ai oublié la clé pour démarrer et qu’il a fallu les doigts magiques de l’ami Philippe – toujours le même dans ce coin-là et toujours là quand il faut – pour arriver à démarrer !) et nous voilà partis. Je téléphone illico derechef. Toujours rien, pas de répondeur. Donc je me tourne vers ma documentation et découvre que la Somme n’ouvre qu’un mois plus tard !… Et voilà pourquoi nous allâmes découvrir Reims et la Marne.

C'est à ça : la forme des bollards, qu'on reconnaît qu'on est sorti
du domaine de la VNF !
Voilà pourquoi aussi, ce matin 5 août 2015, je peux écrire, enfin ! car, partant de Péronne qui expose les horreurs de la Grande guerre dans les restes d’un château médiéval, nous sommes arrivés devant la première écluse de la Somme et, pour la première fois depuis toujours, nous entrons dans un canal français qui ne dépend pas de la VNF. Émotion. Nous voici arrivés à Cappy, notre première étape. Vaches beuglantes, coq chantant, pêcheurs concentrés, lacs mystérieux. La campagne picarde. En Somme, quoi, enfin !

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