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jeudi 14 avril 2016

Rodéo

mardi 13 avril.

La Somme au printemps a beaucoup de courant. À tel point que lorsqu’on est avalant et qu’on veut s’amarrer à un ponton, il faut faire demi-tour pour avoir le courant sur le nez et le lit de la rivière n’est pas toujours confortablement assez large pour ça, d’où quelques petites émotions  : des souvenirs, comme dit le capitaine. 

Halte de Pont-Rémy avec un beau décor de fond
Des souvenirs, il un gardera un bien bon de l’écluse de Long.
Je vous raconte : Les constructeurs du canal eurent l’idée, certainement ingénieuse et nécessaire, de construire là deux barrages. Le barrage amont à 300 m au dessus de l’écluse régule la rivière pendant que nous nous engageons dans une dérivation, petit canal qui vous conduit tout droit vers l’écluse. L’éclusier précédent m’avez prévenu : restez à gauche, à cause du courant.

Parce qu’effectivement, juste à l’entrée de l’écluse, rive droite, s’ouvre le deuxième barrage qui, en temps normal est plus ou moins fermé. Mais aujourd’hui, le barrage amont étant en travaux et donc fermé, c’est le barrage aval, à côté de l’écluse, qui est ouvert et dans lequel les eaux, pas tumultueuses mais presque, de la Somme se précipitent. En plus, l’écluse est située, comme souvent, après une courbe qui vous empêche de la voir jusqu’au dernier moment…

Je serre donc à gauche pendant que le courant nous entraîne assez vite et j’espère que l’écluse est ouverte car vu la vitesse (le bateau + le courant), je ne pourrai pas m’arrêter : l’Ivanka déplace 20 tonnes ! Je passe le pont, le barrage est à droite, aspirant tout ce qu’il peut. Je vois l’écluse : ouverte !… 

Zut ! le long du quai que je serre, une barque en métal est amarrée lâchement (les amarres sont lâches, pas l’amarreur, – quoique…) ! Barre à droite, point mort, marche arrière ! Puis tout de suite, barre à gauche, point mort, marche avant pour entrer dans l’écluse.  Mais le courant nous prenant par l’arrière, l’avant part trop à gauche. L’angle du quai à l’entrée de l’écluse se précipite sur nous. Nous allons cogner !…

Bon, je ne pourrais pas vous dire comment j’ai fait, mais on n’a pas cogné, et j’ai pu arrêter l’Ivanka avant qu’elle aille emboutir la porte aval de l’écluse. Comme me dit alors l’éclusier : C’était chaud ! 
Et désolé : je n'ai pas eu le temps de prendre des photos.

Ce soir, nous sommes dans la dérivation qui mène à l’écluse d’Abbeville. Attention à l’entrée de ce « canal de transit » comme il est appelé. Le courant est assez fort pour mettre un bateau en travers. Ensuite le ponton un peu avant l’écluse est calme et propre. Une balade en ville que nous prévoyons de visiter un peu plus au retour. En fait, nous sommes assez fatigués. Fabi va faire quelques courses au Casino tout proche et Pierre va se renseigner à la gare pour les transports de la région. Et la gare d’Abbeville mérite d’être vue ! 

L'est pas belle, la gare ?

Mercredi 14 avril.

Ça y est ! Après un trajet strictement rectiligne de 15 km et 4 ponts tournants, nous arrivons à Saint-Valéry-sur-Somme. La mer !


Nous sommes à couple d’un superbe tchalk, l’Antigone, au ponton juste avant l’écluse 25 qui ouvre sur le domaine maritime. La première fois que nous avions voulu arriver ici, c’était en 2009. Nous partions du port de Cergy où le bateau avait hiverné, bien décidés à monter jusque sur la Somme. Mais il était trop tôt dans la saison. Enfin, nous y voilà et ce ne sont pas les quelques gouttes de pluie timides qui nous accueillent  qui gâcheront notre plaisir. D’autant que nos accueillants voisins, Michel et Catherine de l’Antigone sont charmants et membres de l’ANPEI, comme nous. Ça crée des liens !

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