Le héron et le poisson
Ce héron, efflanqué, affamé et gourmand,
Cherchait poisson désespérément.
Ils ne respectent rien, les pêcheurs du dimanche
Pas même le lundi. Ils projettent leurs manches
Et, sans penser à mal,
Vont voler sa pitance à ce pauvre animal.
Il en était si amaigri
Que vu de face on ne voyait qu’un i.
Enfin, un beau matin, avant potron-mimi,
Le club halieutique est encore endormi,
Lorsque la bête à plume allant au ras des eaux,
Aperçu un poisson, le plus gros, le plus beau,
Qui bêtement nageait juste à portée de bec.
Notre héron, d’un coup sec,
Le saisit et le jette au sol herbeux du bord,
Pressé de lui régler son sort.
À ventre vide, hélas, regard exagéré,
Et ce poisson trop gros il ne peut l’avaler.
Il le frappe et le pique et veut le découper,
Puis se décide à bien le présenter
Pour pouvoir se l’ingurgiter.
Mais la soif le prend. Laissant là son repas,
Il se tourne vers l’eau et fait un petit pas,
Suffisamment grand
pourtant
Pour qu’une corneille à l’œil acéré
Voit le poisson, tombe dessus, et bien serré
Dans son bec, il l’emporte.
Que l’échassier jeûnât, peu importe.
Le plus grave ici c’est que ce héron
Eut l’air d'un con.
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