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mercredi 29 août 2012

dernier jour à Toul

     Voilà l’Ivanka solidement amarrée au ponton du Port de France, à Toul.
    Depuis quelques jours nous sommes devenus presque des « gens d’à-terre » puisque nous regardons passer les bateaux ! Et certains valent le coup d’œil. Je ne parle pas des « commerce » qui font leur 38,50 m de longueur réglementaires, mais des « plaisance ».
     Il y a d’abord les très gros, 25 m et plus, anciens « commerces » aménagés dans lesquels « on peut faire le tour du lit » comme dit Fabi qui trouve difficile de border le lit dans les coins. Puis il y a les « plasmo » comme nous les appelons, ces vedettes très modernes, très hautes sur l’eau, très m’as-tu-vu,tout en fibre de verre, inox et bruyant propulseur d'étrave, – et très chères, comme on en voyait à Plasmolen, ce charmant port hollandais d’où nous sommes partis il y a si longtemps… Il y a ensuite les anciennes pénichettes de location rachetées et aménagées par des gens qui, en général, naviguent beaucoup et vivent à bord à l’année entourés de pots de fleurs et de chatière. Passent encore les anciennes petites péniches hollandaises aménagées, entre dix et vingt mètres de long, qui furent des bateaux de service dans une vie antérieure et qui ont un charme suranné inimitable (ça, c’est notre catégorie !). Il y a encore les « narrow boats », sucres d’orge flottants à la déco toujours kitch qui nous viennent de « l’autre côté » et les voiliers, démâtés, hébétés, comme des goélands sans ailes, qui se demandent où ils sont et peut-être aussi qui ils sont. Puis il y a enfin la catégorie de ceux qui n’entrent dans aucune catégorie. Nous avons déjà vu le « Majesty of the sea », mais le pompon est peut-être gagné par celui-ci, qui n’a pas su choisir entre une caravane et un bateau et qui a créé cette « chimère », mélange improbable de deux espèces qui ne devaient pas se mêler !

Petit échantillon
Ça c'est de la chimère ! Et quelle bonne idée : allier les deux plaisirs.

     Tous ces bateaux arrivent (montant ou avalant), s’arrêtent pour un ou deux jours et repartent, soit par la Moselle vers le Luxembourg ou l’Alsace (canal de la Marne au Rhin – branche est) d’une part, soit vers la Wallonie et la Hollande par la Meuse ou vers la Marne et Paris par le canal de la Marne au Rhin – branche ouest. Nous, nous restons à Toul. Certains soirs le ciel nous joue le grand jeu et se déguise en Africain, mais demain soir (30 août) nous serons rentrés à Périgueux (soupir)… 


Pas de Photoshop, promis !














Merci de nous avoir accompagnés et rendez-vous dans un mois et demi pour un prochain voyage !

vendredi 24 août 2012

La fin est proche…

Tranquillement assis dans le cockpit à relever mes courriels, niché au creux l’atmosphère tranquille d’un port de plaisance fluviale en fin de saison, je tapotais mon clavier d’un doigt distrait.
Soudain, levant les yeux, je vis sortir de l’écluse à ma gauche … un monstre !
Non pas si grand que ça (gabarit des écluses oblige, il mesure 33,50 m de long sur 4,95 de large), mais énorme par l’impression qu’il donne d’être un paquebot maritime vu de loin ! C’est le « Majesty of the Sea », vu à la télévision (!), le chef-d’œuvre d’un bricoleur de génie qui l’a construit dans son jardin !
Fabi, hélas, était partie faire des courses. J’ai donc pris une photo pour qu’elle me croit !
Encore bravo au constructeur-armateur-capitaine !
Étonnant, non ?

Et parlant de bricolage, Guillaume du « The Sun » peut prendre modèle ! ;-)

Notre voyage estival tire à sa fin. L’Ivanka va nous attendre à Toul où nous la retrouverons en Octobre. Nous avons parcouru 452 km en 25 jours, ce qui est beaucoup pour nous et qui explique la grogne de l’équipage qui parle de galère, de chiourme, de « Bounty », d’usine, de si-j’aurais-su… etc. Toutes remarques désobligeantes que le capitaine excuse au motif de la fatigue générale. Parce que c’est pas des vacances, j’insiste ! Mais bon, la prochaine fois nous essaierons de nous arrêter plus souvent, promis matelot !
Pendant les quelques jours qui nous restent nous allons – tranquillement – ranger un peu, nettoyer un peu et préparer un peu, déjà, le voyage suivant.

Un bel orage arrive avec des grêlons comme des cerises.

Derniers préparatifs avant de quitter le bateau.

mardi 21 août 2012

Temps de chien

Chaud, lourd, orageux, chaud, lourd, orageux, chaudlourd, orageux, lourd, orageux, chaud, lourd, orageux, chaud, lourd, orageux, chaud… etc vous avez compris le topo. Par ces températures caniculaires j’ai le cerveau en yogourt bulgare et ne suis pas vraiment productif.

À Nancy nous sommes restés sur le quai en face du port, très encombré, dans un environnement bruyant – et très cher ! – et nous avons pu recevoir à dîner nos amis Mary et François retrouvés à l’aller. Ce quai est aussi bruyant qu'en face, mais gratuit ! Nous sommes allés dormir à Champigneulles qui est tout aussi bruyant : trains et camions (canicule = sommeil léger). 

Quai de Nancy, trop éclairé et bruyant, mais chicos, non ?…

Dernière écluse du canal : 10 m.

Dans une écluse de 10 m, l'échelle fait… ?

Sortis du canal, nous avons remonté la Moselle et, juste après l’écluse de Fontenoy, à 5 km de Toul, en rase campagne, nous nous sommes arrêtés et nous avons enfin pu dormir !
La pluie, la pluie, c'est tout ?

En rase campagne, vous dis-je !

Aujourd’hui, 21 août, nous sommes arrivés à Toul. Malgré la météo qui assure que c’est fini, il fait toujours aussi chaud et lourd et orageux.
Vivement l’hiver !

jeudi 16 août 2012

Lagarde > Einville au Jard (16 août 12)


« The Sun » et son matelot(e).
Le ciel m’a entendu. Bon, il n’a pas neigé, mais le vent et la pluie orageuse de cette nuit ont bien rafraîchit l’atmosphère et, ce matin, notre navigation fut très confortable : on a passé les premières écluses avec une polaire sur le dos : le rêve ! C’est vrai qu’on est parti à 08h00. Heureusement d’ailleurs parce que ça n’a pas duré.

À Xouaxange nous avons fait connaissance avec Sophie et Guillaume, le jeune et dynamique équipage du bateau « The Sun ». Guillaume est le roi du bricolage et à voir l’état du bateau, on sent qu’il va se régaler ! Plein de ressources, lorsque son moteur tombe en panne, il le remplace par un moteur hors-bord ! (voir photo) ! Nous les avons recroisés rapidement à Lagarde, peut-être les verrons-nous encore au chantier fluvial de Dombasle où ils veulent faire les grosses réparations nécessaires. En tout cas, ils nous ont impressionnés ! Bonne continuation et bon courage et à bientôt !

Ça c'est du bricolage !
Belle rencontre inattendue en arrivant à Einville-au-Jard : deux tortues ! De loin, ça ressemblait à des bouts de plastiques accrochés à une branche. Mais non, ce sont bien des tortues !… Trop tard pour s’arrêter (rappel : pas de freins sur un bateau !). Qu’importe, aussitôt l’Ivanka amarrée, Pierre, n’écoutant que son courage et animé par un sens prononcé de la responsabilité envers ses lecteurs, saute sur le vélo et roule jusqu’à retrouver les deux testudines dulçaquicoles (Eh oui !…) qui l’attendaient patiemment au soleil !


 

Salut Nepa !

En résumé, il fait trop chaud.
L’Ivanka se couvre de draps blancs censés faire obstacle au soleil et piéger les quelques souffles d’air qui frisent à peine la surface d’un canal impassible et glauque.
On se lève, on a chaud ; on fait trois pas, on est en nage ; on s’allonge et la fatigue vous plombe : il fait trop chaud, quoi.
    Nous sommes restés deux jours et demi à Lagarde, mais demain nous partirons aux aurores (les écluses ouvrent à 07 h 00), puisque de toute façon il fait aussi chaud ailleurs !
    En attendant (en attendant quoi ?… l’hiver pardi !…) nous jouons aux entomologistes amateurs. Fabi a découvert une drôle de bestiole sur le passavant tribord. C’est à la fois bizarre, inquiétant et beau !… Un insecte comme nous n’en avons jamais vu.  Dès qu’on le touche il s’immobilise pour ressembler à une feuille morte, je suppose. Vu de près, ses petits yeux, rapprochés de chaque côté d’un nez à ridiculiser Cyrano, nous fixent avec une sorte d’intensité anxieuse. On dirait qu’il se demande si, pour nous, il est mangeable… Mais non, a pas peur, nous ne voulons que te prendre en photo !
    Ce que nous fîmes avant de le déposer délicatement dans l’herbe du quai en lui souhaitant bonne chance. Et maintenant, quid de la bébête ? Nom ? Origine ? Profession ?…
    Et c’est là qu’intervient l’internet magique grâce auquel tous les ignares du monde peuvent se donner la main en se félicitant.
On l’a trouvé : Dites bonjour à Nepa Cinerea !
Comptez 4 cm d'un bout à l'autre !

C’est une sorte de grande punaise aquatique qui peut même attrapé des alevins et dont la piqure est vraiment douloureuse ! Heureusement qu'on ne l'a pas touchée… Quant à sa longue et fine queue c'est en fait un siphon caudale par lequel elle respire. Autrement dit, elle a le nez là où vous, vous avez…, la brave bête !

… Si seulement demain il pouvait neiger !…

dimanche 12 août 2012

Saverne > Arzviller > Xouaxange

À  07 h 45, le moteur démarrait : nous étions prêts.
Il nous a fallu dire au revoir à notre charmante et serviable voisine ainsi qu’à son mari qui venait de rentrer. Des mariniers, des vrais : cinquante ans à naviguer sur tous les canaux et les fleuves d’Europe. Très impressionnant ! On a l’air de quoi, nous, avec nos mille petites écluses, je vous le demande ? À propos, il vivent sur le « Domingo », un bateau de 28 m. qui est à vendre, si certains s’intéressent.
Au petit matin, se lever et voir ça !…

Nous sommes montants et la chance a commencé par nous sourire : aucune attente aux écluses, mais à un moment, le système nous a oublié ! Ces écluses automatisées sont synchronisées les unes avec les autres et normalement tout se passe en douceur, quand vous sortez d’une écluse la suivante se réarme et les portes ne tardent pas à vous ouvrir grands les bras, mais là, rien. L’écluse s’est offerte une fausse bassinée (elle s’est vidée pour rien, sans bateau à l’intérieur) puis… rien. Téléphone au service de navigation. Quinze minutes plus tard, l’éclusier itinérant remettait tout ça en route.

La navigation sur ce canal est étonnante. Nous qui avons connu – et apprécié – des jours de solitude sur certains canaux, ici nous sommes débordés. Montants et avalants se bousculent (bon, ce n’est pas l’autoroute des vacances, quand même !) ; nous avons même vu quatre, quatre ! bateaux attendant de passer une écluse ; on se croirait sur le canal du Midi ! Il faut dire que le tout est aggravé par le passage de « commerces », ici aussi assez nombreuses. Ces gabarits freycinet (38, 50 m de long sur 5 m de large) sont impressionnantes et leur lenteur majestueuse et puissante intimide. Mais ça fait toujours plaisir d’en croiser, ce qui prouve que le trafic fluvial vit encore même dans les « petits » canaux.  Je regrette simplement que la radio VHF ne soit pas plus souvent utilisée parce qu’à certains endroits un peu sinueux, on n’aimerait pas se retrouver nez à nez avec une telle « grosse mémère » comme dit le matelot.
C'est beau, non ?
Le soleil, l'air frais, la forêt, et une écluse !… Le paradis ?

Tiens, en parlant d'écluse…

C'est cette falaise que le plan incliné nous fera monter.

D’une écluse à l’autre nous nous  élevons dans une vallée superbe, boisée et baignée de soleil. Sur 14 km et en treize écluses, nous sommes montés de 36 m. Arrêt pour la nuit au pied du plan incliné qui nous fera grimper de 45 m d’un coup et que nous avions découvert à l’aller. Un peu de patience et je saurai monter des vidéos pour vous faire découvrir cet engin exceptionnel.


Dimanche 12/08
Voilà, nous sommes montés de 45 m en 5 mn ! C’est beau le progrès. En fait, la montée est plus impressionnante que la descente ; pourquoi ?

Après un bief de 11 km de long – ce que le matelot appelle « un bief de rêve », c'est-à-dire qu'on ne rencontre pas d'écluses pendant plus d'une heure – nous nous arrêtons à Xouaxange, comme à l’aller. Pourquoi Xouaxange ? D’abord parce que c’est un bon exercice de prononciation ; ensuite parce que l’auberge du Mesnil propose une bonne connexion Wi-FI ce qu’on ne peut ignorer ; enfin parce que le ponton est long et… complètement occupé par trois bateaux !… Qu’importe, nous nous amarrons un peu plus loin, nez à nez avec une péniche-hôtel.

Et voilà pourquoi vous pouvez lire ce message.

jeudi 9 août 2012

Le train, c'est bien… aussi.

Depuis Saverne nous avons pris le train pour aller à Nancy : un voyage d'une heure. Maintenant que Fabi recommence à pouvoir marcher, nous allons en profiter.

Le musée des beaux-arts de Nancy est dans un beau bâtiment de la place Stan’, agréablement frais à l’intérieur et la muséographie est très réussie puisqu’on ne la remarque presque pas. Très riches collections de peintures de tous les siècles, y compris un « Jésus chassant les marchands du temple » qu’on devrait exposer à Strasbourg…

De la Tour avait trouvé le truc, certes, mais c'est beau !

escalier classique au musée des beaux-arts.

escalier contemporain dans le même.

Quelque chose me dit que les hivers sont froids !


Cette année nacéenne est consacrée à Jean Prouvé. Inventeur de génie, il dessina chaises, tables, lits, abris pour réfugiés (c’était après la guerre), maisons économiques… on sent un esprit bouillonnant. Malgré tout, sa « maison tropicale » en aluminium installée au Congo laisse songeur quand on pense à la chaleur de là-bas, dis !…

Et juste pour vous embêter, nous avons déjeuner dans un restaurant indien tenu par un Pakistanais.

L'après-midi, petit tour dans le musée alsacien, avec des peintures de De la Tour et des poêles énormes !

Amarrés à couple avec de gros bâteaux (30m). Rencontré une charmante dame. Elle navigue depuis cinquante ans — la durée de son mariage ! – et son mari est encore au travail, d'abord parce qu'il ne peut pas s'en passer, avoue-t-elle et aussi parce que les retraites d'artisans… Merci, Madame "Domingot", pour les souvenirs de navigation que vous avez partagé avec nous !

Ivanka près de ses grandes sœurs

mardi 7 août 2012

Strasbourg-Saverne, deux jours de voyage tranquilles arrosés d’un orage nocturne.
Là, il y a l'intrus.

Là, il n'y est plus !… On a compté trente zoizos, quand même !
Nous avons craint de ne pas revoir « notre » troupeau de cigognes. Mais si ! elles étaient là, dans le même champ, encore plus nombreuses qu’à l’aller.  J’ai pris des photos encore et, comme à aller, il y avait un intrus.
    Comme une seule personne – toujours la même, elle se reconnaîtra – l’avait remarqué, tant pis, le revoilà !
      Nous nous arrêtons à Saverne pour un jour ou deux, avant de décider, de la suite du voyage.
     Nos lecteurs assidus, l’équipage du bateau l’Elisabeth, nous invite à venir à Colmar. Dommage : nous avons reçu son invitation trop tard, nous étions déjà repartis dans l’autre sens.  Mais  puisqu’un canal baigne cette cité qu’on dit si accueillante, nous finirons bien par y arriver.

vendredi 3 août 2012

Strasbourg

     Belle ville qui semble agréable à vivre.
     Bien sûr, pour nous gens du Sud-Ouest, l’idée de l’hiver strasbourgeois effraie un peu, mais tous ces gens ont l’air de s’y faire sans trop de problèmes et une serveuse de restaurant qui a vécu à Blaye nous a confirmé que les Alsaciens ne sont pas des Esquimaux ! Ils trouvent quand même qu’en général ça manque de soleil !
     Strasbourg, la ville des vélos. Des pistes cyclables partout, les trottoirs autorisés, les sens interdits pas interdits, etc… Un paradis pour les cyclistes, surtout que, ne se prenant ni pour Rome ni pour Paris, Strasbourg est plate, pas de côtes : que du plaisir comme on dit aujourd’hui !…

J'adore !

     Les maisons à colombage sont connues, les toits, à étages multiples et lucarnes abondantes, pittoresques, la Petite France peuplée de Japonais (et autres!). Mais grâce à Martine et Bahiyyih, une amie de longue date, nous avons pu découvrir des quartiers plus éloignés du centre touristique qui paraissent aussi agréables à vivre; Ça manque de cigognes en ville, reproche Fabi qui ne rêve que de ça ! Mais on en a aperçues quelques-unes dans un parc et découvert un troupeau (dix !… douze !… ) dans un champ avant d’arriver.


Des troupeaux comme ça ? C'est pas dans le Sud-Ouest !

    Curieusement, ce que je n’aime pas ici c’est la cathédrale ! Je la trouve lourde, inélégante, prétentieuse, mal vieillie. Et surtout, surtout, le détail qui tue : l’intérieur plutôt sombre n'est éclairé que par … des boutiques de bondieuseries lourdesques qui ne contribuent pas à créer l’ambiance idoine…
     Heureusement que les Alsaciens et les Alsaciennes ont l'accent… alsacien, ça console de beaucoup de choses. Et les bâtiments de l'Europe sont impressionnants. Même le ciel semble plus beau sur l'Europe qu'en vrai. La crise ? Quelle crise ?…

ciels d'Europe

     Nous restons encore ici pendant deux jours.