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jeudi 17 août 2017

Naviguer, c'est vivre.

Vous savez ce que c’est : on prévoit de faire ci, d’aller là, de rencontrer untel, de visiter ce lieu puis cet autre et, au final, on fait tout autre chose. C’est la vie. Naviguer c’est pareil.

Tenez, nous par exemple, nous avions prévu et organisé de terminer notre voyage de cet été non pas à Valenciennes (malgré la gentillesse chaleureuse de ses deux capitaines) mais à Bassin Rond dans un chantier fluvial qui devait nous mettre un tableau électrique aux normes, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Donc, hier, après nous être mis d’accord avec le responsable du chantier, nous quittons Valenciennes pour un petit voyage de trois heures et demie. Au sortir d’une écluse je remarque qu’on m’a appelé. Je rappelle. C’est le chantier. Problème : la place où nous devions nous mettre, sans gêner la circulation des bateaux (L’Ivanka est un peu longue pour ce tout petit port et gênerait facilement), n’est plus libre car le bateau qui l’occupe d’habitude est tombé en panne et revient bien plus tôt que prévu.

Boooon…

Partis pour partis, nous y sommes allés quand même. Le patron a examiné de visu et noté ce qu’il y avait à faire (c’est mieux que sur des photos) et ce matin nous sommes repartis pour Valenciennes. Dans les deux cas le temps était beau et calme. De quoi se plaint-on ?

Pour vous mettre dans l'ambiance,
voilà ce que voit le pilote de l'
Ivanaka. 
D’autant qu'au retour nous avons fait le voyage de conserve (c’est comme ça que ça se dit) avec l’Amiral, joli petit bateau hollandais avec Dominique et Rachel comme équipage. Chouette rencontre qui s’ajoute aux précédentes. On se reverra !

Alors, cette fois, c’est bien fini. L’Ivanka nous attendra à Valescaut, le port de Valenciennes, jusque dans la seconde moitié d’octobre où nous la conduira probablement jusqu’au chantier fluvial de Bassin Rond.
Je ne vais pas chercher à faire l’original : À suivre !…


Et merci de nous lire.

Au revoir !

lundi 14 août 2017

la bâche à Blas

J’ai oublié de vous parler du résultat de notre commande d’une nouvelle toile pour la plage arrière à l’entreprise BLAS, spécialisée dans ce domaine. 
Après un rendez-vous raté (Aller-Retour Périgueux-Valenciennes pour des prunes, on avait oublié de nous prévenir…), à notre voyage suivant nous avons eu finalement la visite de M. Blas en personne, accompagné de deux ouvriers. Ils ont pris les mesures de la bâche et l’ont emportée. On nous expliqua que l’ouvrier spécialisé dans la fabrication des bâches pour bateau étaient en longue maladie mais qu’on allait nous réaliser cette nouvelle bâche sans problème.
Nous avons cette nouvelle bâche.
Elle a des plis là où l’ancienne n’en avait pas.
Elle a des collages (c'est mieux que les coutures) qui frisent parfois l’art contemporain.
Elle a des rapetassages que ne devrait pas avoir une bâche neuve bien conçue.
Elle a des creux dans les angles où l’eau de pluie et les saletés vont s’accumuler et qu’il faudra régulièrement nettoyer.
Elle a des défauts de collage.
Elle a des clavette dont les rivets rouillent déjà (!)…

Normal, me direz-vous, l’ouvrier spécialisé est malade ! Certes, c’est sans doute l’explication (sauf pour les rivets), mais M. Blas n’a jamais envisagé de me faire payer un tarif d’amateur pour ce travail qui en est un. Ou, s’il y a pensé, il a oublié de me le dire.

Sinon, les employés, standardiste, ouvriers, sont tous charmants.

Mais bon, disons qu’en ce qui me concerne, les bâches à BLAS… Bah !

Note : j'ai laissé la saleté pour que les détails ressortent mieux.






vendredi 11 août 2017

Leers-Nord > Antoing > Valenciennes

Nous sommes partis de l’écluse d'Estaimpuis (Leers-Nord) dimanche matin par une journée d’été. Je sais, au mois d’août, c’est un peu normal, mais dans les Hauts-de-France août peut vite ressembler à octobre. Et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais puisque c’est pour ça que j’aime le nord: on y a moins chaud. En général. Aujourd’hui, le temps beau et calme nous accompagne jusqu’à la sortie du canal d’Espierre (la suite du canal de Roubaix, en Belgique), sortie qui surprend un peu par la vétusté des bajoyers de ce qui fut sans doute une écluse de garde, et par sa discrétion. En venant de l’Escaut, il faut bien regarder pour trouver cette entrée, par laquelle nous sommes sortis pour retrouver une large rivière et de grosses péniches.

À mi-distance entre la sortie du canal et Tournai, l’écluse de Kain est remarquable par son absence de bollard où les petits bateaux de plaisance comme nous pourraient s’amarrer. Ils existaient mais semblent avoir été supprimés. Curieux.

Le célèbre pont de Tournai.

L’Escaut traverse la ville de Tournai où ne nous arrêtons pas puisque nous y étions il y a deux semaines. Après quelques minutes d’attente pour le feu vert de l’alternat, nous passons sous le pont des trous. Par VHF je demande à la responsable de l’alternat s’il est normal de rencontrer des plaisances dans l’autre sens, elle me répond que ce ne sont que des « yôtes » et donc qu’il n’y a pas de problème. Ce qui veut dire que les bateaux de plaisance ne seraient pas obligés d’attendre le feu vert? Attention quand même, restez bien à droite, parce que les péniches de 85 m de long prennent toute leur place dans le canal.
La halte est un ponton avec eau et électricité, mais pas du tout protégé du passage, souvent un peu trop rapide, des commerces qui vous secouent parfois force 5!

Sinon, rien à dire sur cette navigation jusqu’à la darse d’Antoing, juste avant le pont du même nom, discrètement nichée après la station-service fluviale (pour les bateaux montants). On y est secoué surtout par la navette de la station-service qui semble toujours pressée.

Quelques Hollandais en route pour rentrer chez eux (en fait, un détour à cause d’un problème sur la Meuse) y passeront la nuit en compagnie de l’Ivanka. L’un d’eux nous narre sa triste aventure d’avoir pris une couverture dans son hélice! Il a fallu appeler les pompiers pour s’en débarrasser!

Les oies bavardes (ça fait un bruit!) et les canards finiront pas comprendre que nous n'avons pas de pain à leur donner et la nuit se passera tranquillement sous la protection de la tour du château des princes de Ligne (Eh oui, nous sommes en Belgique: il y a des princes!).

Antoing et son château.


Le trajet d’Antoing à Valenciennes se fera aisément sous une pluie continue qui mouille bien. À l'écluse de Fresne, l'éclusière de service nous a oubliés. Faut dire que le ponton d'attente est situé hors de sa vue et la caméra de l'autre bord ne doit pas fonctionner. Ou alors la dame ne regarde pas ses écrans… Je l'ai rappelé, elle a interrompu le remplissage de l'écluse, qu'elle avait lancé, pour la vider et nous ouvrir les portes. Amoureuse l'éclusière ?

L'avant-port de Valenciennes, pour les bâteaux de passage.

Et nous retrouvons le port de Valenciennes d’où nous sommes partis le 17 juillet.La pluie cesse le soleil apparaît. Puisqu’il est prévu d’aller jusqu’à Bassin Rond pour que l’Ivanka reçoive un cablâge électrique aux normes, nous sommes amarrés dans la partie accueil du port, d’où il nous sera facile de repartir. Le capitaine, Philippe, est toujours aussi jovial, accueillant et serviable. Lucie, la capitaine du week-end, l'est tout autant. 

La boucle est bouclée !

dimanche 6 août 2017

roman-photo

Certains biefs du canal de Roubaix sont envahis de lentilles d’eau que nous traversons sans problème puisque l’Ivanka possède un système de refroidissement en circuit fermé : deux tuyaux, sous la coque, permettent à l’eau devenue chaude du refroidissement du moteur de se rafraîchir. 

Les lentilles d'eau, c'est tout petit mais ça finit par prendre de la place.

Plus loin, les biefs sont couverts d’une sorte de mousse végétale qui, m’a-t-on assuré, disparaîtra avec les fraîcheurs automnales. C’est le cas du dernier bief français avant d’arriver en Belgique.

L’Anglais qui avait peur des gitans (ça fait un peu titre de polar, non?) nous a recommandé cette halte. Entourée de hauts peupliers frissonnants et chantant sous la brise, la halte nous propose deux pontons, un en amont, l’autre en aval. Eau et électricité. S’y ajoute « la maison du canal », bar-restaurant qu’on entend peu et qui ferme au plus tard à 11h00 (ouf!), un peu de sable pour les gamins qui ne vont pas à la plage, des pédalos et des planches à louer.
Nous retrouvons le Geeske (se prononce guiesk) déjà rencontré trois fois. Des gens charmants, souriants et drôles: « Bienvenue en Belgique, capitale mondiale du surréalisme » nous affirme Michel en expliquant que le panneau indiquant le canal 79 de la VHF n’est que décoratif puisqu’on attend cette VHF depuis trois ans.
Nous dînons chez eux ce soir. Soupe épicée d’Anne, lasagnes végétariennes de Fabi, glace à la vanille (2 fois) de Michel. Douce soirée.
Ils partent dimanche matin et je vous l’ai fait en roman-photo :

1. Bon, c’est pas fini de faire l’artiste? C’est moi qui fais tout ici!


2. Nous voici en Belgique. Sur le ponton, une place nous attendait, juste de la bonne longueur.


3. halte de Leers-Nord, l’Ivanka, le Geeske, le Marlou un freycinet que Jack habite depuis 30 ans.


4. L’écluse, le panneau VHF et La maison du canal, bar-restaurant accueillant qui bichonne les plaisanciers. WI-FI. Remarquez la mousse végétale (spirogyre) sous laquelle se cachent d’innombrables poissons.

5. En attendant l’éclusier, on se dit au revoir en échangeant les dernières infos.

6. Bon, alors, il arrive cet éclusier?

7. C’est parti!

8. Le Geeske dans sa splendeur.

9. Au revoir les amis! À bientôt, sur l’eau, quelque part.

samedi 5 août 2017

Le luxe !


Creusé au gabarit traditionnel, le canal de Roubaix, géré par la Métropole de Lille, propose une équipe de deux employés dévoués qui vous ouvrent les portes des écluses, vous les ferment, vous prennent les amarres, remplissent le sas, vous rendent les amarres et la bassinée terminée, vous suivent jusqu’à l’écluse suivante. Le luxe.

Petit couac au départ : nous attendons ces valeureux éclusiers, logiquement, à la première écluse, alors que c’est à la deuxième qu’ils nous attendent. Certes, nous avons un boîtier de télécommande. Il ne porte aucune indication. La personne qui me l’a donné m’a dit : bouton de gauche. J’appuie, pour voir, rien. Mais comme nous attendons les éclusiers, je n’insiste pas. Quand même, au bout de trois quarts d’heure et de deux appels à la permanence du canal où une jeune personne, probablement stagiaire, fait ce qu’elle peut, j’appuie aussi sur le bouton droit. Et ça marche… Vous vous posez la question : pourquoi ne pas venir nous chercher dès la première écluse ? Je n’ai pas la réponse. 



Un dépliant nous explique que la première écluse est automatique,
mais on nous le donne qu'à la deuxième écluse !

Mais nos charmants éclusiers nous accompagnent tout du long. Après une petite échelle de cinq écluses successives, un pont levant (Ah ! le plaisir sadique de créer un bouchon sur la route !) et une passerelle tournante, nous nous sommes arrêtés à l’écluse de l’Union, à Roubaix ou peut-être à Tourcoing, tout dépend de quel côté vous regardez.


Un Anglais volubile sort de son bateau et vient nous prévenir de ne rien laisser traîner car nos « amis, là-bas » sont prêts à vous dépouiller. Ces « amis, là-bas » sont des gens du voyage qui traînent une lourde réputation (parfois méritée certainement, la notion de propriété n’étant pas la même d’un côté et de l’autre d’une roulotte !) mais qui, après enquête, n’ont commis, les deux coupables, comme seul crime que celui de monter sur le bateau de l’Anglais pour se prendre en photo.

La route bruyante est à gauche, hors cadre. 
Bien plus gênante est la route très bruyante sur l’autre rive. Le quai lui-même est plein de promesses, mais seule pour l’instant la poussière, vite transformée en boue par la pluie, accueille le plaisancier fatigué. La zone est en travaux ; il faudra revenir. L’électricité est offerte et si votre câble n’est pas assez long, demandez, on vous en prêtera un ! Cela dit, préférez une halte plus loin, dans la nature, au calme, si vous pouvez vous passez d’électricité pendant au moins une nuit.

Nous avions prévu de partir le lendemain à 09 h 00, mais la pluie nocturne abondante et un vent à vous arracher la casquette (deux fois !) nous ont fait changer d’avis. Tant pis pour le bruit, nous resterons un jour de plus.

À 09 h 00 tapantes, les portes de l’écluse s’ouvrent et nous commençons la descente vers la Belgique. Après cinq écluses et cinq ponts tournants, nous avons atteint la frontière (invisible) et nous savons que nous sommes en Belgique parce qu’on nous le dit. Ah si ! détail : le bleu des superstructures de la prochaine écluse (belge) n’est pas le même que le bleu de la VNF. Nous explorerons les environs plus tard.


Le trajet sur ce canal de Roubaix a été très agréable, dans des paysages variés, entourés d’une équipe de jeunes gens consciencieux, agréables et efficaces. On ne peut que le recommander aux plaisanciers qui n’ont pas encore eu l’occasion de l’essayer. Pour ceux qui débuteraient dans le fluvial, c’est une sorte de concentré des différents obstacles et difficultés qu’on peut rencontrer sur un canal : ponts levants, passerelle tournante, échelles d’écluses. Excellente école.

D'Armentières à Wambrechies

d’Armentières à la Deûle, la Lys est frontière: pied gauche en Belgique, pied droit en France. Quelle bêtise! On en voit bien l’imbécillité quand on sait qu’en Belgique, encore aujourd’hui, les cigarettes sont moins chères qu’en France. Qu’attend l’organisme politique responsable pour supprimer aussi ces traces des vieilles divisions qui, non seulement sont inexistantes (pas vu de pointillé au fond de la rivière) mais provoquent par ce qu’il en reste des situations ridicules pour les frontaliers.


Enfin la Deûle nous offre ses grands horizons. Comparée à la Lys, on pourrait se croire sur un lac. Mais grands horizons, ça veut dire grands gabarits et nous retrouvons les mastodontes (90 m de long, 7 ou 8 de large) que nous avions abandonnés en entrant sur la Lys.

Quand je dis gros, c'est gros et prioritaire.

À la première écluse, Quenoy, nous avons attendu. Apparemment un plaisancier s’était mis au sec et ne pouvait pas s’en décoller. Il a fallu qu’un autre plaisancier ressorte de l’écluse où il s’était déjà engagé pour aller lui porter secours. L’amusant c’est que la même chose nous est arrivée, pratiquement au même endroit, il y a dix ans!

Nous étions venus en train jusqu’à Lille, puis en bus qui s’arrête à deux pas du port et nous y avions découvert La vita qui avait quelques qualités mais dont le moteur faisait un drôle de bruit, comme s’il ne tournait que sur deux pistons.

Le propriétaire, un Anglais charmant, nous propose un petit tour et nous voilà partis sur la Deûle, un jour de chômage, c’est-à-dire que nous ne rencontrerons pas de grosses péniches de commerce. Le mois de mars est calme, une nuée d’oiseaux posés sur l’eau s’élèvent à notre passage pour se reposer sur l’eau ensuite, comme un voile magique.

Au retour, paf! La vita se conglutine sur un haut-fond vaseux très collant d’où elle ne peut repartir malgré les efforts du capitaine: marche avant, marche arrière, barre à droite, barre à gauche… rien n’y fait.

Je remarque sur le roof un canot pliable en toile de bâche, un Bardiaux pour les connaisseurs, qui se déplie facilement. Je propose de m’en servir. Je le déplie, y dépose l’ancre et sa chaîne ainsi qu’une grande longueur de câblot, prends les deux avirons et me voilà traversant la Deûle, heureusement libre de toute circulation.

Un descendant du "Bardiaux", chez http://www.woodenwidget.com/

Un peu avant d’arriver sur l’autre bord, de légers flocons de neige se mettent à tomber. Le canot, que j’avais monté dans la précipitation, mal calé se replie un peu sur lui-même, mais puisque je suis dedans, le pire qui peut m’arriver c’est de manquer de place. Pourtant, de loin, Fabi m’assura plus tard que c’était impressionnant. Je jetais à l’eau l’ancre, sa chaîne et son câblot et, revenant à bord, l’un tirant sur l’ancre et l’autre encourageant au moteur, le bateau finit par se décoller et nous sommes rentrés au port sains et saufs. Surtout, nous sommes arrivés à temps à la gare pour prendre notre train. Et moi je me suis régalé!


À Wambrechies, le capitaine, employé municipal, est efficace. Le port est situé le long de la rive et nous sommes un peu secoués par les grosses péniches qui passent sur la Deûle, mais rien de grave.

Plus ennuyeux, la terrasse de La Guinguette, un bar-restaurant sur le quai qui reste très bruyant assez tard dans la nuit. Rien à dire sur le port, sinon qu’il faut y entrer prudemment, qu’il n’y a pas de lave-linge et que le WI-FI ne fonctionne vraiment que sous les fenêtres de la capitainerie. Ce qui fait beaucoup pour un prix/journée qui devient excessif.

On n'est pas aussi serré que ça a l'air.


Aujourd’hui, 1er août, nous sommes allés faire un tour à Lille. Tourists or not tourists! En fait, c’était plutôt moules et frites. Et la pâtisserie Méert qui sévit depuis le 18e siècle.

La rue Sainte-Catherine de Lille… les Bordelais apprécieront !


Finalement, après une seconde nuit en partie blanche, le bar est vraiment trop bruyant et si nous repassons sur la Deûle un jour, non, nous ne nous arrêterons pas à Wambrechies pour la nuit.

Il faut admettre que nous étions très près de la guinguette !


Demain, direction Roubaix.

D'armentières à Wambrechies