Vous savez sans doute que l’un des changements fondamentaux qu’a récemment effectué la SNCF a été de changer de nom : son site n’est plus voyages-sncf.com mais Ouigo.sncf. Pourquoi pas, mais si vous êtes, comme moi, un béotien, attention !
Oyez, oyez la triste histoire d’un béotien, comme vous, empêtré dans les lacs de la ouigoterie cheminote…
Depuis l’Ivanka, par internet, sur le site de Ouigo.sncf, je commande des billets pour rentrer chez nous. Dans le choix qu’on me propose, je repère les horaires qui nous conviennent et bientôt je suis l’heureux e-possesseur de deux e-billets pour aller de Cambrai à Paris, de deux e-billets pour aller de Paris à Bordeaux et de deux e-billetspour aller de Bordeaux à Périgueux. J’ai payé par CB. Je suis content
Pour laisser à tous ces petits électrons le temps de trouver leur place et de me faire ça bien, j'attends quelques jours avant de vérifier sur la page que j’ai créée sur le site de Oui.sncf si mes billets sont bien présents. Rien. Pourtant j’ai reçu une confirmation par courriel, dans laquelle on me signale que je recevrai mes e-billets quatre jours avant la date de départ.
Quatre jours avant notre départ je reçois mes billets par courriel. C’est alors que j’apprends, en lisant les petites lignes qu’on ne lit jamais, qu’ayant choisi un trajet avec Ouigo (moins cher) je n’ai droit qu’à un bagage cabine et un sac et que je dois être impérativement sur le quai 30 minutes avant le départ. Comme un avion sans ailes… Donc, a priori, devant aller de Gare du Nord à Montparnase, nous allons rater notre train, parce que je n’avais pas prévu, n’en étant pas informé, cette marge de 30 mn. J’apprends aussi en lisant le courriel que je dois impérativement imprimer mes billets. N’ayant pas d’imprimante sur le bateau (quoi ? pas d’imprimante sur un bateau ? Quel plouc vous faites !) je crois que nous allons rater tous les trains !…
La veille de notre départ, je vérifie sur ma page dans le site Oui.sncf, toujours rien. Du coup j’appelle un numéro de téléphone trouvé sur la confirmation d’achat de mes billets. C’est une gentille jeune fille (la voix est très jeune) qui ne trouve pas non plus mes billets et qui me conseille d’appeler un autre numéro – qu’elle me donne – pour éclaircis-sements. J’appelle. J’arrive chez Oui.sncf.
Non mais pourquoi vous m’appelez, ce n’est pas Ouigo ici, c’est la SNCF ! … et je me fais sermonner fermement par une dame qui, devant ma réaction indignée menace de raccrocher si je ne me calme pas. Elle même calmée (un peu) m’explique que Ouigo, c’est de la merde (j’interprète), c’est comme “Cora” comparé à “Carrefour”, une sous-marque de la SNCF (je n'interprète plus) et je ne peux rien faire pour vous, bonne journée…
Je vérifie mon relevé de banque. Je n’ai pas été débité de la somme du prix des billets. Par sécurité, j’achète des billets de petites lignes (Cambrai-Paris et Bordeaux-Périgueux) sur le site Oui.sncf qui m’informe que si j’ai la carte Voyageur (je l’ai) mes billets vont s'enregistrer dessus sans aucune manip de ma part. Chouette ! Je trouve enfin le gentil Jean-Marc, chez lequel l’Ivanka va se refaire une beauté, qui m’imprime les billets Ouigo. Parés !…
Pendant le voyage, aucun des contrôleurs n’a été capable de trouver nos billets avec leurs petites machines bizarres, mais, prudent, j’avais une photo de tous les billets achetés, des confirmations de paiement, etc., des références, etc. etc. et si une contrôleuse a su nous trouver par nos noms, les autres ont laissé tomber, découragés.
Donc, non seulement le client est mal renseigné sur le site ou par téléphone, ou informé trop tard, mais les contrôleurs eux-mêmes sont incapables de vérifier si vous avez bien acheté un e-billet ! On n'était même pas sur ma carte voyageur, manip ou pas.
Remarque : pour arriver une-demi heure avant le départ du train (rappel : ce dont je n’étais pas informé lors de l’achat du billet) nous avons pris un taxi, ce qui réduit nettement l’intérêt d’un train à prix réduit (!) et sommes arrivés à la gare Montparnasse-Vaugirard avec 5 mn de retard mais pas les derniers.
Finalement, nous sommes bien arrivés mais je me dis parfois que la concurrence est peut-être une bonne chose…