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jeudi 26 août 2010

Amarrés à Mailly

Ciel d'été à Migennes. Comment sera demain ?


Comme ça !… L'orage matinal ne nous effraya pas. Nous sommes partis !

Voilà. L'été est fini. Nous sommes rentrés.
Le retour s'est bien passé, nous avons mis deux jours comme prévu et nous avons passé la nuit à Auxerre. Le moteur au ralenti trop bas recommençait à vibrer d'une manière excessive, mais tout cela devrait s'arranger. La facture a finalement été beaucoup plus lourde qu'annoncée et nous essayons de savoir pourquoi. Ivanka est tranquille à Mailly où elle va connaître quelques améliorations dont nous parlerons en temps utile.

Certes, nous n'avons pas beaucoup navigué en termes de kilomètres : 110 km en 4 jours, ou plutôt 6 semaines ( et 50 écluses, quand même), mais nous avons rencontré ou retrouvé pleins de connaissances que nous reverrons certainement un jour au fil de l'eau.

Donc : à suivre !…

Nous avons prévu de reprendre la route, pardon, le canal début octobre. À bientôt !


Des connaissances ? Non, des amis !…

vendredi 20 août 2010

Le Triangle de Bourgogne

Figurez-vous que n'écoutant que notre courage nous décidâmes de tenter une nouvelle fois l'expérience d'aller à Avallon en train. Nos fidèles lecteurs se souviennent de notre tentative avortée pour cause de grève locale. Debout dès l'aube - bon, vers 7 heures - nous arrivons à temps à la gare. L'achat du billet se fait sans difficultés majeures, même nous si trouvons le préposé au guichet un peu distrait par la présence d'une collègue à ses côtés. Billets acquis nous les compostons - et le regretterons plus tard. Lecture des panneaux d'affichage. Le train à destination d'Avallon et de Clamecy nous attendra sur le quai K. Nous y sommes. Annonces sonore : "Le train à destination d'Avallon et de Clamecy entre en gare quai K, éloignez-vous du quai, etc. » En montant dans la voiture nous remarquons que le bandeau qui doit indiquer les différentes destinations est bloqué sur le terminus : Clamecy, mais bon, les pannes tout le monde connaît !… Le train démarre à l'heure, bonne augure, et nous découvrons bientôt Auxerre, trois minutes d'arrêt, avec un coup d'œil ému sur le quai où nous restâmes quelques jours plaisants. Le paysage qui suit, agréable, n'a rien d'extraordinaire et nous nous souvenons des promesses de Herbert le Suisse qui nous parlait de beaux paysages, de fermes fortifiées, de forêts sombres… Attendons !
En attendant les forêts sombres, on doit dire que la SNCF s'y connaît en catalpas …


Après quelques arrêts qui ne méritent pas qu'on s'y arrête, nous arrivons à Cravant-Bazarne. Cinq minutes d'arrêt ; aucune annonce supplémentaire. Tous les fumeurs, surtout des jeunes, se précipitent sur le quai pour allumer un clope. Tiens, un « arrêt fumeurs » cinq minutes, c'est bien pour assouvir ce besoin funeste. Le train repart. Passent dans l'ordre les gares que nous connaissons déjà puisque nous sommes venus à Auxerre par le train depuis Mailly-la-ville. D'ailleurs, nous commençons à trouver que ces gares nous les connaissons un peu trop… Mailly-la-ville dépassée, enfin l'inconnu, enfin l'aventure ! Certes, nous avons fait route depuis Clamecy jusqu'à Mailly, mais par le canal ce qui est une tout autre histoire…
Hélas ! Alors que le panneau ferrovière de la gare de Migennes annonçait : Avallon, Clamecy, donnant à penser que Clamecy était le terminus d'une ligne passant par Avallon, il s'avèrera que nous sommes montés dans les voitures qui allaient à Clamecy alors que les voitures allant à Avallon nous quittaient à… l'arrêt-fumeurs.
Le Chef de gare, levant les bras au ciel devant notre désespoir nous affirme : Oh ! ça arrive tous les jours !Voilà notre triste histoire. Nous avons passé la journée à Clamecy - ville pittoresqsue, charmante libraire, charmante relieur, bon restaurant - que nous comptions ne revoir qu'à notre voyage sur le canal du Nivernais, un jour.
Et nous ne connaissons toujours pas Avallon.
Vérifiant sur une carte nous remarquons, émus, inquiets, qu'Avallon est situé au centre d'un triangle formé par Migennes, Dijon (où nous fûmes il y a peu) et Clamecy. Un triangle… On peut se poser la question : Avallon existe-t-il ?
On peut aussi se poser une autre question : Est-ce que la SNCF sait qu'elle a besoin de voyageurs ?…
Le clocher de Clamecy


Une maison de Clamecy « nettoyée »

Avant nettoyage !Étonnant ce manque de respect
dans une ville à l'architecture intéressante


DERNIÈRE NOUVELLE : La (bonne) pièce manquante est (enfin) arrivée ! Remontage effectué tout semble aller bien. Bientôt, on remet tout en place et le début du voyage peut continuer (finir) !

dimanche 15 août 2010

La vie au chantier

Ne me demandez pas des nouvelles de notre inverseur, on s'fâcherait !…
Mais aujourd'hui, dimanche 15 août, tout est calme au chantier fluvial de Migennes, d'autant plus calme qui pleut sans interruption depuis ce matin. Il fait frais aussi : 16°. Un vrai temps de 15 août, quoi.
Mais déjà hier on le sentait venir.

Catherine et Bruce, nos voisins néo-zélandais, ont sorti leur bateau de l'eau. Il va rester au sec pendant un an. Affaires antipodales à régler… Catherine veut absolument repeindre les superstructures avant de partir, Bruce hait peindre…

Fabi, Peter (ben oui, de dos !), Steve, Catherine (ben oui, cachée),
Pei-shan (de dos évidemment) et Bruce.

… mais ils se mettent d'accord pour organiser un barbecue. Il y invitent des amis qui ont leur bateau à Auxerre, Peter, notre voisin hollandais dont l'énorme bateau, « Joy » domine tout le monde au sec sur le quai et nous. Et nous voilà à barbecuer au milieu des coques échouées. C'est d'un romantique extraordinaire.
Ancien marinier, Peter parle l'allemand, l'anglais et le français en plus du hollandais. Un exploit. C'est un vrai, pur et dur : il n'a jamais eu de maison.
Steve et Pei-shan sont Américains du Michigan. Leur bateau, Elisabeth, est la sister-ship d'Ivanka. Nous avons passé une excellente soirée sous un ciel menaçant qui tient ses promesses aujourd'hui.


Un aperçu du menu : maquereaux, aubergine blanche, poivron rouge, saucisses de volailles. Y ajouter une belle salade et au dessert, des petits fours auxerrois…à noter l'engin design, pliable, idéal pour un bateau. Dommage que nous ne soyons pas très barbecue…

Un ciel qui promet et qui tient ses promesses : aujourd'hui pluie, pluie, pluie…



vendredi 13 août 2010

Je confirme

T"THE" colis est arrivé !

Je confirme, TNT sont des bons à rien… au moins au mois d'août.
Le paquet est arrivé.
Oui ! vous avez bien lu, le paquet est arrivé.
Après deux semaines d'attente d'un e pièce venant d'Amérique, le paquet, envoyé « immédiatement par nos soins en express, arrivé sous 24 heures »… est parti quatre jours après (le fournisseur n'est donc pas tout à fait innocent dans ce crime) et a mis trois jours pour arriver. Première faute.
Nous avons trouvé le colis par hasard (!) devant la porte des bureaux du chantier. Le livreur s'est défilé en douce, pas de signature de réception, rien ! Deuxième faute. Le paquet n'était tenu par dessous que par deux agrafes et bayait légèrement : certaines pièces étaient assez petites pour en tomber. Troisième faute.

Nous verrons s'ils sont plus efficaces pour rembourser les frais de transport !… à suivre.

En attendant, ne confiez pas vos colis à TNT au mois d'août.

Les Chinois ont toujours raison !

Ainsi le sage affirme : assois-toi au bord du fleuve et tu finiras par voir passer le cadavre de ton ennemi, ou… les bateaux que tu as déjà rencontrés ailleurs !
Depuis notre séjour forcé chez Jo Parfitt (chantier fluvial de Migennes), nous avons retrouvé :

1/ Le « Harem », navire de mer turc, capitaine Engin et sa femme Ludmilla d'Europe centrale qui remontent l'Europe par les rivières et les canaux. Les canaux qui sont si étroits (ou Harem est si large !) que le navire est éraflé de tous les côtés ! Nous l'avions rencontré à Saint-Mammès et bien sûr, nous nous souvenions surtout de leur chat : un chat grec, vous pensez, c'est pas tous les jours ! Ils continuent vers la Hollande avant d'aller chercher le Danube pour retourner à Istanbul. Oui, vous avez bien lu : par les canaux et les rivières d'Europe on peut aller jusqu'à Istanbul. Et dire que certains se demandent si la Turquie est en Europe ! ;-)

Le «Harem » au départ du chantier, Jo Parfitt à la manœuvre sur la plage avant. Son tirant d'eau de 1,40 m rend difficile son départ : il faut le remorquer dans la boue !…


Le « Calisson », nickel !

2/ Le « Calisson », rencontré sur le Nivernais. Leurs propriétaires, M. et Mme Lamoureux nous avaient fait gentiment visiter ce bateau neuf. Nickel, sans un pli, sans une tête qui dépasse, une perfection… et un tableau électrique qui fait rêver Ivanka qui serait plutôt du genre baba cool dans ce domaine… Ils se sont gentiment arrêtés quelques instants pour dire bonjour.


Herbert, son Fuschia, son canoé

3/ Le «Fuchsia », capitaine Herbert le Suisse. Déjà rencontré à Joigny l'an dernier. Il vit sur son bateau et sait tout ce qui se passe sur la rivière Yonne. Une mine d'informations et de cancans. Précieux ! et reconnaissable au canoé qu'il porte sur la tête, enfin, c'est façon de parler.

« Johanna Grietje » à couple de «Ivanka ».

4/ « Johanna Grietje », équipage néo-zélandais : Catherine Griffith et Bruce Connew, rencontrés à Cergy : nous partions quand ils arrivaient et avions pu leur laisser un fond de soupe fait maison dont ils se souviennent encore. Lui est photographe professionnel et elle est graphiste. Ils se sont arrêtés à couple d'Ivanka. Nous sympathisons facilement. Vous aurez droit à des photos de l'équipage plus tard.

Enfin, un conseil d'ami : n'attendez jamais un paquet au mois d'août. Le transporteur anglais vous répond gentiment : nous ne pouvons pas être responsables de ce qui se passe en France (c'est sûr : entre Français, allez savoir de quoi ils sont capables !). La branche française du transporteur anglais vous répond, flegmatique : c'est sans doute un problème de douane (avant qu'on lui rappelle qu'entre la France et l'Angleterre, la douane… n'existe plus !). L'entreprise est la TNT… je ne veux pas vous influencer, mais moi j'en choisirai une autre la prochaine fois que j'aurai besoin d'envoyer un paquet quelque part.

samedi 7 août 2010

C'est pas possib, on nous en veut !

Nous sommes ici depuis des lustres (au moins), coincés pour cause de pièces détachées qui viennent (à la rame ?) des États-Unis. Et aujourd'hui, alors que nous voulions profiter de cet arrêt forcé pour jouer encore aux touristes en allant visiter Avallon, nous arrivons à la gare pour apprendre que des « mouvements sociaux » perturbent le trafic. Nous n'irons pas à Avallon aujourd'hui !

Mais ne croyez pas que nous perdons notre temps. Vivant à bord du plus beaux des bateaux fluviaux connus (si, si !) nous sommes heureux ! Se lever le matin en découvrant cette imposante masse liquide qu'est l'Yonne ici, est toujours un plaisir des yeux. Voir arriver les cygnes et leurs cinq enfants pour la becquée quotidienne, repérer un martin-pêcheur, entendre un chevalier (oiseau de bord de mer qui s'est sans doute égaré), être entouré de tous ces bateaux en plus ou moins bon état, mais bateaux quand même, tout cela fait que nous commençons toujours les journées avec plaisir. Et je ne vous parle pas du thé délicieux qui nous réveille quotidiennement.

Le reste de la journée passe à une vitesse folle. Fabienne s'est lancée dans l'aquarelle. Elle fait tous les jours des progrès mais sa modestie l'empêche de le proclamer encore. Pas mal, non, pour une débutante ? Quant à Pierre, il débute dans la menuiserie. Voici son premier placard qui permettra de ranger les outils. Oui, il en est très fier !




Et quand il lui reste un peu de temps, il bricole son petit dinghy pliable qui prend de l'allure chaque jour. Voici le premier essai à la voile. Impressionnant, non ? Sam, le fils du patron du chantier, qui vient de trouver du boulot sur un ketch de 45 m avait un air… dubitatif en me regardant larguer les amarres ! Mais bon, chacun a le jouet qu'il peut.

mardi 3 août 2010

Le chantier fluvial de Jo Parfitt


Un chantier de bateaux, c'est un monde de rêves.
Je sais, ça peut surprendre quand on connait l'amoncellement de ferrailles, de vieux moteurs rouillés, de vieilles coques percluses, de pots de peinture éventrés et de chaînes d'ancre emmêlées qu'on y trouve. Mais précisément, c'est là que se logent les rêves. Rêves perdus, rêves déçus, rêves à venir, rêves envolés, rêves éveillés et souvenirs… Approchez et tendez l'oreille…
Vous ne pensez pas qu'il rêve celui-là qui se prend pour un paquebot ? L'ancien remorqueur, une fois remis à neuf, partira pour de longs voyages, ou brefs, mais toujours des voyages pour le plaisir… un cruiser comme on dit aujourd'hui (c'est le futur bateau du patron, mais chut !…).
Et celui-ci, qui se rêve destroyer de la Royale, prêt à partir à l'assaut des écluses !


Combien de rêves cachés sous ces bâches, attendant patiemment celui qui viendra les réaliser ?


Combien de vies éveillées, endormies, rêvées, avortées, épanouies, ces engins ont accompagnées ?



Toutes sortes de rêves se retrouvent ici, ou de souvenirs : vous les voyez les FFI brandissant des PM aux fenêtres de leur jeep à eux ?



Et même, en clignant des yeux, en restant un peu distrait, en regardant en coin, on peut trouver ici comme des abris sous roches (en fibre de verre, d'accord !) qui nous parlent d'îles lointaines, de temps enfouis, de vaisseaux perdus…
C'est dans ce monde onirique que nous attendons patiemment les pièces de l'inverseur qui nous viennent d'Angleterre et d'Amérique (et revoilà les voyages !…) et qui devraient arriver ce 3 août, croisons les doigts. En attendant, ben qu'est-ce que vous croyez : on s'occupe. On fait le ménage, par exemple !…