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mardi 16 juillet 2019

Y'a plus d'ka !

Le choc sera dur, asseyez-vous.

Cette péniche qui nous a conduit sur les fleuves et les canaux de France, de Belgique et même de Hollande quelque peu, ce bateau qui savait transformer toute épreuve en souvenir, cette péniche qui savait éclairer vos yeux d’internautes curieux, qui faisait briller notre regard de l’attente d’horizons, sinon lointains, au moins autres, ce bateau qui nous a fait aller dans des lieux improbables, accomplir, pour le matelot des exploits insoupçonnés, cette péniche enfin qui nous a fait voir la France du côté que les gens daterre ne connaîtront jamais, ce bateau … nous l’avons vendu. 

J’entends d’ici le cœur des internautes offusqués s’exclamer en interrogations agressives : Quoi ? Quoi ? Quoi ? (Oui, on peut s’exclamer à en perdre ses mots) vendue l’Ivanka ? ce tapis flottant de nos désirs d’exotisme, vendu ? L’Ivanka de nos rêves d’aventures fluviales, vendue ? L’Ivanka la Batave qui a conquis la France, vendue ?… Avez-vous pensé à nous qui n’auront plus désormais de raison de naviguer... sur le net ? À nous pauvres argonautes débarqués qui n’auront de ressource pour oublier votre traîtrise que les spectacles frelaté d’une quelconque série télévisée ? Á nous, gens daterre, qu’une grosse péniche fait trembler comme trembla le matelot ? Á nous, terriens de vocation, à qui une  écluse immense donnait le tournis ? À nous, marins ni d’eau douce ni d’eau salée, qu’une courbe du fleuve emplissait d’une attente fiévreuse  ? Avez-vous pensé à nous ?… Vendus !

Alors là, je vous arrête, lecteurs assidus et enthousiastes de nos carnets de voyage, pas de méprise : la vendue c’est l’Ivanka !

Au moins, ceux qui, compagnons de fortune fluviale, partagent notre appétit de grands ciels et de coins herbeux sans déjections canines, eux que l’envol effarouché d’un héron longiligne émeut, qu’un long tunnel obscur excite, qu’un port accueillant réjouit, qu’une échelle d’écluses dynamise, auront une pensée émue pour ces pauvres albatros encombrés de leurs ailes boueuses, devenus des gens daterre.

Quant aux raisons de cet acte odieux, croyez-moi sur parole, elles sont aussi nombreuses que rédhibitoires et même, impératives. N’en disons pas plus : les blogs ont des oreilles !

Une consolation ? Roger T. L’heureux nouveau propriétaire, est de ces gens, rares aujourd’hui qui sont nés sur un 38 m, qui ont grandi sur un 38 m, qui ont travaillé sur un 38 m ! Un  marinier, un vrai. Elle est en de bonnes mains notre Ivanka et elle va connaître d’autres horizons en faisant le bonheur de M et Mme T. Pendant longtemps. 

Et vous ? allez-vous enfin poser la question qui compte ? Demandez-nous : Et vous qu’allez-vous devenir ? Comment supporter cette épreuve ? Comment survivre dans le coton gris d’une vie daterre sans surprise, sans attente, sans espoir ? 



Début d'une nouvelle vie pour notre péniche préférée !


Soyons francs, ce sera dur. Mais pour nous soutenir nous aurons un nouveau compagnon, fourgon aménagé dynamique et vaillant qui saura nous transporter vers des cieux toujours bleus (mais pas trop chauds si possible) : voici le van Ivan !


Bonjour Ivan  !