Un voyage de neuf heures (en comptant le changement de gares) c'est un voyage de neuf heures. Arrivés à bord d'Ivanka qui nous attendait avec impatience (si, si, elle avait même branché l'électricité) nous avons rapidement retrouvé nos marques et, comme dit le matelot, c'est comme si on n'était pas partis !
Et ne croyez pas qu'on sourit parce que c'est drôle : c'est pour la photo !…
Malgré tout, le temps de trouver les bons réglages, les bonnes prises sur le quai (certaines sautent pour un rien, d'autres non), les premiers matins furent frais… mais tout finit par s'arranger.
On nous rappelle rapidement que la VNF n'est pas une administration peuplée d'excités. Comme certaines écluses sont en chômage sur le canal de Bourgogne (c'était prévu et annoncé) Les cent premiers kilomètres du canal, qui nous séparent des dites écluses, sont… fermées aussi, – en attendant ! (le contraire est annoncé sur la carte officielle des chômages…). De plus, on a fait une erreur, dit le responsable, dans l'avis à la navigation on a mis qu'on n'ouvrait que le 25 mars, mais on ouvre le 15 ! Alors tous les bateaux qui se présenteront le 15, on les prend.
Chouette !…
En attendant on prépare Ivanka pour le grand voyage, 215 km jusqu'à Dijon. Niveaux à revoir, réserves à faire, lessives à sécher, etc. etc. On vous le répète et on vous le répètera encore : c'est pas tous les jours qu'on rigole, parole !…
Nous retrouvons Julie, notre oie solitaure qui joue au Rantanplan :
je les connais ceux-là, mais d'où…
Elle ne s'est pas ennuyée cet hiver, avec toutes ces copines !
Tenez, pour le poêle à mazout on a besoin de fioul (eh ! oui, c'est comme ça). Mais bien sûr, 100 ou 120 litres de fuel, personne ne voudra vous les livrer. En plus Ivanka est à couple d'autres bateaux, en quatrième position, donc trop loin du quai. Pour faire l'histoire courte, il faut transporter six bidons de 20 l, à la main forcément, descendre avec l'un du quai sur le premier bateau, enjamber le bastingage, poser le bidon sur le deuxième bateau, refaire la manœuvre pour le deuxième bateau, puis ce sera pour le deuxième bidon… vous avez compris le topo… Heureusement que l'hiver on n'oublie pas de s'entretenir et de faire un peu d'exercice pour éviter les courbatures.
Ça me rappelle l'époque lointaine où je vivais dans une maison chauffée au bois. Le camion-remorque apportait ses stères et stères et stères de bois en 1 m de long (taille de la chaudière, une erreur !) les déposait sur la rue et… je passais le reste de la semaine à rentrer le bois à la brouette. Exercice…
En parlant d'exercice : Soit 6 bidons de 20 l. Soit quatre bateaux. Si un bidon doit faire deux mouvements pas bateau, calculez combien de kg j'ai soulevé. On estimera le poids du fioul à celui de l'eau, et on oubliera le poids du bidon vide.