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jeudi 30 octobre 2014

Terminus

Port Saint-Louis, à Carrières-sous-Poissy est en bordure de sablières en activité. Situé dans une grande darse, ancienne sablière elle-même, le port de plaisance voisine avec un quai de chargement de sable où viennent se poser délicatement, comme de grands oiseaux de mer, des péniches de commerce qui sont remplies à ras bord de sable au moyen de longs tapis roulants.

Au premier regard, le port semble abandonné. La première panne, couverte de mousse et toute de guingois, à laquelle sont amarrés une vedette et un voilier en piteux état, n’est pas engageante.

Heureusement que nous avons bénéficié d’un luxe inhabituel : l’ami Philippe nous a conduits au port la veille, nous avons découvert l’emplacement qui nous est réservé et rencontré le capitaine du lieu. Il nous a expliqué qu’il a cessé de faire des investissements depuis qu’un projet d’aménagement de toute cette région en bord de Seine prévoit de le mettre à la porte pour aménager à la place une grande déchetterie !

à poste pour l'hiver.

Voyage terminé, l'équipage se relaxe !


La dernière étape Andrésy-Carrières s’est effectuée avec du renfort : nous avions deux passagers qui ont embarqué avec leur drôles de machines roulantes et nous avons retrouvé notre emplacement sans problème.

On ne dirait pas, mais ça s'appelle toujours un vélo !

La fin du voyage se profile. Il fut court cette fois, mais riche. Nous avons traversé Paris et retrouver plusieurs amis, dont certains perdus de vue depuis longtemps. Nous avons profité du dernier jour de grand beau temps pour laver le bateau qui en avait besoin. Revisiter tous les niveaux, vider le chauffe-eau et couper l’eau se feront au dernier moment. Nous avons repéré les magasins de bouche, la gare RER. 


Nous prenons le train vendredi 31.

jeudi 23 octobre 2014

Le bouillon d'Andrésy

Après avoir revu de vieux amis à Rueil, nous partons pour Andrésy à la rencontre aussi d’autres amis. Le voyage s’est passé sans problème. Parfois, j’ai l’impression qu’il reste un bout d’amarre autour de l’hélice : on entend un bruit répétitif, flap, flap, flap. Un coup de marche arrière et le bruit s’arrête. Quand même, il va falloir aller jeter un coup d’œil là-dessous pour évaluer la situation.

L’arrivée à Andrésy se passe sans problème, malgré un vent assez fort annoncé par la météo. Le ponton de la halte est dans un état lamentable, bollards à moitié arrachés, planches pourries et bancales, idéales pour se fouler une cheville… On dirait que la ville n’a pas envie de recevoir de visiteurs. Pourtant, avec l’électricité fournie et de l’eau disponible en petites quantiés, l’escale est gratuite. Il suffirait de la rendre raisonnablement payante et d’entretenir le ponton pour en faire une halte agréable : calme, commerces à proximité, etc. Comme à mon habitude, j’en parle à chaque commerçant où je fais une emplette, ils sont intéressés au premier chef.

Un aperçu de l'état du ponton d'Andrésy.

Grâce à l’ami Philippe d’Andrésy j’ai emprunté une combinaison de plongeur ce qui m’évitera de tremper dans une eau qui commence à être moins chaude… 
remarquez l'élégant camaïeu de bleus.

Pas facile à enfiler, mais efficace.





Et voilà le travail !

… J’ai bien fait d’y aller voir, il restait un bon bout d’amarre enroulée autour de l’hélice et de l’arbre. Mais avec la combinaison, c’aurait été une partie de plaisir si l’eau avait été un peu plus propre (un vrai potage !). Merci Philippe et Alain pour le coup de main !

Pour changer un peu, je suis allé à la réunion des vélocipédistes éclairés. Une association de volontaires qui réparent voter vélo ou vous apprends à vous en occuper comme il faut. Très sympa.


Des vélos, il y en a de toutes sortes.

La preuve : celui-là s'appelle " Vélo Ben-Hur" !

Traverser Paris

Nous avons quitté le port de l’Arsenal à 09 h 00. Journée magnifique, grand soleil, vent, calme à léger, sur le nez. Peu de traffic encore. Nous croiserons quelques bateaux-mouches et le batobus, bien sûr, qui fait la navette. 
Et quand nous passâmes, les cloches sonnèrent !

Vous les voyez les feux verts ? C'est pour nous.









Comme le temps était extraordinairement beau, tout le monde était de sortie : joggeurs, coureurs, promeneurs, canoéistes. Nous avons même traversé une régate de voiliers, plutôt encalminés, les pauvres.

Le Batobus ressemble à un gros insecte

Notre escale prévue à Asnières fut de courte durée. Le temps de reconnaître le paysage et de comprendre que nous n’étions pas au bon endroit, le courant, très fort, nous a drossé contre un houseboat et, au moment où l’une de nos amarres récemment achetées tombait à l’eau et coulait (on fait encore des amarres qui coulent !) pour aller se prendre dans l’hélice et caler le moteur, nous avons pu nous amarrer en catastrophe à couple d’un bateau, aidés par un homme et sa femme qui, de leur bateau, avaient assisté à nos déboires. Un essai de démarrage, marche avant, le moteur cale. Re-démarrage, marche arrière et l’hélice se libère. Ouf ! Pas de dégâts.

D'une époque à l'autre, les sculptures changent,
Elles sont plus colorées.















Nous avons pu remonter légèrement le courant et nous mettre à couple d’un bateau de même taille que l’Ivanka. Déjeûner et départ de nouveau. Nous nous arrêterons finalement à la halte de Rueil-Malmaison, dont le quai tout encombré de gens qui prennent, une dernière fois, le soleil, est bien sympathique. 45 km au compteur, pas mal ! Demain, nous resterons ici, malgré l’absence d’eau et délectricité.

Les temps changent, les rives aussi…


vendredi 17 octobre 2014

Les touristes

Nous sommes à Paris. Nous avons donc fait les touristes. Je veux dire, les vrais.

Comme nous ne sommes pas blasés, nous avons décidé de préférer au métro, pratique, mais bruyant, souterrain et très fréquenté, la navette fluviale, le batobus, qui nous emmène du Jardin des Plantes au pied de la Tour Eiffel d’où nous rejoindrons le musée qu quai Branly.

Il y a tant de ponts qu'on ne voit pas où va la rivière !

L’occasion de découvrir une belle exposition sur la civilisation maya, avec de superbes pièces de poterie, de sculpture et des explications probablement instructives mais sans doute destinées à des enfants en bas âge ou à des nains vu l’endroit où les placards informatifs sont placés. Si on y ajoute la lumière basse et parcimonieuse, Fabi ne savait plus si elle devait mettre ses lunettes, ôter ses lunettes, mettre ses lunettes, ôter… 

Si, comme nous, vous craignez la foule (ah ! ces provinciaux !…) allez-y tôt, avant midi. 

Sans les mains, sans les pieds, avec une boule de latex dur et le but,
cet anneau à huit mètres du sol, ça c'est du sport !
Reprenant notre navette, nous nous sommes arrêtés au pied de Notre-Dame. Après quelques courses, nous avons repris la navette jusqu’au Jardin des Plantes. En fait, si le billet (à la journée seulement) est un peu cher, vous pouvez vous en servir toute la journée. Transport agréable qui permet de sentir la taille de la ville, comme dit le matelot. En tout cas, ne regardez plus les touristes que vous croisez avec un œil ironique : c’est un métier ! Rentrant à bord nous avons réalisé que nous étions épuisés. 

Coincés entre deux grosses , la blanche et la rouge, nous semblons tout petits,
mais ce n'est qu'une impression !
Étonnant : d'habitude, passer sur les portes d'écluse est interdit.
Ici, il y a un feu !… Mais c'est pareil sur la Seine ; un fleuve avec
des feux rouges… sont fous ces Parisiens !


Ce qui est bien à Paris c’est que nous pouvons retrouver plein d’amis. L’une s’est même levée à 5 h 30 du matin pour nous apporter des croissants ! C’est pas une vraie amie, ça ?

lundi 13 octobre 2014

Paris

Depuis les années que je change de métro à la Bastille en regardant, nostalgique, les péniches amarrées dans le bassin de l’Arsenal, je n’aurais jamais imaginé en être un jour de ces pénicheux nichés au chaud entre deux murs et surplombés par deux rues qui relient la place de la Bastille à la Seine et, plus loin, à la gare d’Austerlitz. Eh bien, ça y est !

La BNF, vue de l'eau, ça a une autre allure

Austerlitz, notre gare préférée !

La descente de la Seine jusqu’au confluent avec la Marne s’est faite sans problème. L’entrée dans le bassin de l’Arsenal fut un peu plus laborieuse. Nous sommes arrivés à l’instant où un bateau à passagers se préparait à sortir. La bassinée fut très longue. Il semble que deux vantelles de la porte aval ne fonctionnent pas et l’écluse se vide très lentement. Or, ce n’est pas facile de faire du surplace à la surface d’un fleuve qui n’arrête pas de couler et le petit ponton tout proche n’est pas un ponton d’attente comme je le croyais mais réservé à la protection civile. Nous y sommes finalement entrés dans cette écluse, précédés par un petit bateau-école qui s’est précipité sur un bollard flottant, nous empêchant ainsi de nous amarrer au deuxième par manque de place, car ils sont tous deux du même côté. Pas sympa, le moniteur.

Disons que cette écluse n’est pas la plus belle des écluses. On passe sous un pont de métro aérien, puis sous une rue. Les bajoyers mériteraient un ravalement et le système des vantelles vous a ce petit air muséal qui provoque un frisson agréable de surprise heureuse quand on s’aperçoit qu’il fonctionne toujours.


Mais il fonctionne et nous voici enfin dans le bassin de l’Arsenal. Rempli de bateaux sur les deux bords, et de gros !… Grâce à notre ami Herbert (vous vous souvenez, le Suisse au canoë jaune) qui hiverne ici, nous avons une place qu’il nous indique obligeamment, tout au bout, près de la place de la Bastille. Et nous voilà amarrés en plein Paris. Wouah !

Nous voilà sous la protection du génie de la Bastille.
Mais j'y reviendrai…

samedi 11 octobre 2014

L'Électricien

   Après trois heures de navigation de conserve avec Gigi et Monster, sympathiques mariniers, nous arrivons à Draveil, au Port-aux-Cerises. Plein comme un œuf ce port, mais nous trouverons quand même une place, tout au bout d’un ponton et les pontons sont bien espacés, ce qui fait qu’on n’a aucun problème pour les manœuvres. On nous place sur le quai où se trouve la pompe à eaux noires et grises – ce que les daterres appellent une pompe à merde – mais elle est neuve et en bon état, donc elle ne sent pas. Une bonne chose. Le port est agréable, un bon endroit mais, bien sûr, tarif Région parisienne !

Nous les avons attendus, mais gentiment ils nous ont dit
de ne pas rester collé au quai à cause d'une petite marche invisible sous l'eau.
Ce que l'éclusier ne nous avait pas indiqué.
Ça fait un peu famille d'oies à la queue leu leu. Mais ils préviennent
l'écluse suivante que nous sommes ensemble. Les mariniers
sont sympas, qu'on se le dise !
   L’ électricien, recommandé par le port, arrive à l’heure dite. Un bon signe.
   Fabrice, un grand garçon sympathique, souriant qui, nous avouera-t-il plus tard, a une passion : chercher la panne et la résoudre. Juste ce qu’il nous faut ! Il lui faudra quand même cinq heures pour résoudre toutes les pannes et j’ai vu, avec plaisir, que je n’aurais jamais pu trouver le moindre commencement du début d’une compréhension de pourquoi ça ne marchait pas. 

La photo est un peu floue, mais moi, ça m'impressionne ce fouillis.

   Voilà un artisan qu’on peut recommander avec plaisir. Si vous habitez dans la Région parisienne, que vous avez des problèmes électriques chez vous ou sur votre bateau, n’hésitez pas à appeler au 07.81.34.18.30 ou à lui écrire : electron-libre@gmail.com. Fabrice, un artisan comme on aime en rencontrer et les faire travailler ; ils le méritent. 

Voyons, si ce fil passe là, et celui-ci passe ici,
où va le troisième ?… Ah ! c'est un métier !

Demain, départ vers Paris. 

Il y a départs et départs.

   Quitter Périgueux en train est un départ, certes, mais comme disent les Anglais : So what ?
   Mais quitter Seine-École en péniche, ça c’est un départ ! Qui ne s’est pas fait sans mal, d’ailleurs.
   Première difficulté : le vélo.
   Vous n’avez pas oublié qu’un petit salopard, rectification, un gros salopard, m’avait volé mon deuxième vélo à Montargis. J’en ai donc commandé un autre, pliable et léger, pour le mettre à bord sans problème et le ranger facilement. Commandé en poste restante, il est venu pour repartir (ne me demandez pas pourquoi) pour revenir, après un coup de téléphone inquisiteur de ma part. Enfin !

L'est pas beau, mon vélo ? Et il ne pèse que 10 kg !
   Sitôt arrivé, sitôt déballé. Il est superbe ! J’enfourche ma monture pour les réglages nécessaires (hauteur de la selle, du guidon) et pars faire un petit tour. Soudain, la pédale gauche, pédale pliable sur vélo pliable, se replie intempestivement, cassée. La seconde suivra une heure après et je me retrouve avec des moignons de pédales qui, certes, permettent d’avancer, mais qui manquent de confort. 
Après examen, je me dis que ces pédales se seraient brisées un jour ou l’autre puisque tenues en position horizontale par un simple bout de plastique !
   J’ai appelé le magasin qui m’a vendu le vélo. Leur solution : renvoyer le vélo pour un échange standard. Pour deux pédales !… Ridicule ! Ça me priverait de nouveau de vélo, nous serions coincés  quelques jours de plus dans la darse de Seine-École et si c’est pour recevoir le même vélo avec les mêmes pédales, quel intérêt ?

Ouais, je sais, ça fait bricolé, mais c'est temporaire.
   Donc, je me suis bricolé, c’est le mot, des renforts de pédales que j’essaierai d’améliorer un jour. Dommage car le vélo lui-même est exactement comme je le voulais, solide, pliable et surtout léger : 10 kg. Mais tant pis, je ne peuxpas vous conseiller d’acheter chez Compass24. La qualité n’est pas dans les détails (le diable si !) et puis, retourner un vélo entier pour une paire de pédales , c’est du n’importe quoi !
   Donc, évitez d’acheter chez Compass24, à moins d’habiter près de chez eux !

   En préparant notre départ, je m’aperçois que les feux de navigation ne fonctionnent plus. Vous savez, ces feux qui éclairent vert à tribord, rouge à babord et blanc devant et derrière, avec des angles bien précis qui permettent de déterminer, quand on voit un bateau de nuit, dans quelle direction il va. Ce n’est pas fondamental quand on navigue sur une rivière (encore moins s ur un canal !) et nous naviguons rarement à la nuit tombée, mais d’abord c’est obligatoire et ce ne serait pas très sérieux de négliger cela. 

   Après quelques recherches nous décidons de partir, vendredi 10 octobre, jusqu’à Draveil (25 km et deux écluses) où nous avons un contact avec un électricien. Sans feux de navigation ? Oui ! Ne le répétez pas, mais avec un peu de chance, il n’y aura pas de brume.

dimanche 5 octobre 2014

ça change à la SNCF !

Cette fois, nous sommes partis à une heure raisonnable et tout allait pour le mieux lorsque notre train s'arrêta en gare de Brétigny de triste mémoire. Même si vous ne prenez jamais le train, ce qui du point de vue de la production de CO2 est dommage, vous n’êtes pas  sans ignorer que lors d’incidents : grèves, etc, ce que reprochent le plus les usagers c’est le manque d’informations. 

Ce ne fut pas notre cas. Nous n’aurons rien à reprocher à la SNCF dans ce domaine. Il semble qu’une personne soit tombée sur la voie dans « une gare qui nous précède » (sic) ce qui provoqua l’intervention des pompiers. Eh bien, si le contrôleur ne nous l’a pas répété dix fois, il ne l’a jamais dit. Ce qui prouve qu’en protestant, quand il est encore temps, comme chantait Boris Vian…

Donc, le retard provoqué par une personne tombée sur la voie dans une gare qui nous précède qui a nécessité l’intervention des pompiers a fait que nous avons raté notre correspondance et que nous sommes arrivés une heure plus tard que prévu à bord d’Ivanka.

Qu’est-ce qu’une heure, me direz-vous. Certes. Mais la pauvre Ivanka nous attendait avec tant d’impatience ! Et les innombrables araignées qui envahissent une péniche dès que plus personne n’est à bord étaient toute excitées. Peut-être parce qu’on les dérangeait…

Enfin, nous sommes de retour à bord. Pour un petit mois. Sur la Seine.


À tout de suite. 

Notre voisin parti, profitons du paysage !