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mercredi 8 août 2018

À la queue leu leu

La première fois que nous sommes entrés dans le canal Blaton-Ath, les quatorze écluses qui se suivent l’une derrière l‘autre, ce qu’on appelle un échelle d’écluses, nous les avons passées avec un bateau anglais. Il était aussi long que nous : 14 m. et nous entrions sans problème à deux dans ces écluses qui mesurent 41 m de long. Mais nous étions montants, c’est-à-dire que nous entrions dans une écluse vide et que le sas se remplissait en ouvrant les vantelles des  portes  amont ce qui crée des tourbillons qui peuvent être asses forts parfois pour secouer le bateau et lorsque deux bateaux sont secoués dans le même sas… Donc, nous avons monté ces quatorze écluses concentrés sur ce que nous faisions. Nous n’avons rien vu.

À peine sortis d'une écluse, déjà dans l'autre !
Alors qu’au retour, étant avalant et seul, le bateau descendant tranquillement dans un sas d’où l’eau sombre s’échappe un peu comme par magie et où l’Ivanka s’enfonce comme avalée par la terre entr’ouverte, nous avons découvert le paysage comme si c’était la première fois. Déjà que parcourir un chemin, à pied, à cheval ou en péniche, dans un sens ou dans l’autre en fait deux chemins différents, lorsque vous ne regardez rien à l’aller et prenez votre temps pour découvrir le paysage au retour, c’est comme si vous faisiez un autre voyage.

Sur ce petit canal, nous en avons rencontrés trois de ce gabarit !
Donc, seuls (si l’on excepte les deux éclusiers chargés de la manœuvre), et avalants, nous avons parcouru les derniers kilomètres du canal Ath-Blaton en profitant d’un agréable paysage bucolique et de rives agrestes. Les quatorze écluses furent descendues à la queue leu leu sans effort et si le soleil n’avait pas jusqu’au bout joué à la boule de plomb fondu, on pourrait dire que nous nous sommes régalés. 
Mais cette chaleur est épuisante et nous nous sommes arrêtés, comme à l’aller, dans le port de Peruwels (se prononce Pérué) pour une nuit plus ou moins tranquille malgré le troupeau d’oies, de bernaches et de canards qui trompettent dès qu’ils croient que quelqu’un veut leur donner à manger.
Le lendemain matin  nous sommes sortis du canal. On parle à la radio de problèmes d’eau dans les canaux belges que que certaines dispositions risques d’être prises. Nous avons pris les deux dernières écluses à Péronnes, dont une de 12,50 m, avec deux commerces de 38 m et un autre plaisancier. Très bon moyen d’économiser les sassées. 

Quand on descend de 12,50 m à côté de ces grosses mémères,
on se doit de rester attentif

La dernière écluse (5,50 m) fuit un peu en amont :
la porte aval sera longue à s'ouvrir.
     Et ce soir nous passerons la nuit à la halte d’Antoing où nous étions déjà l'an dernier. Pas d’électricité, pas d’eau, mais le chateau des princes de Ligne en fond de scène et une bibliothèque municipale très moderne et bien fournie, où l’on sait accueillir comme il sied l’étranger de passage qui cherche une connexion internet. 
Enfin, après une première alerte de quelques gouttes, les orages ont frappé, le premier pluie et vent, le second pluie et pluie, on se serait cru en Afrique, sauf que le thermomètre est un peu descendu.

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