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dimanche 15 juillet 2012

Épinal- Noméxy

Navigation de 08 h 50 à 13 h 50 pour faire… 16 km.
Oh ! je sais, j’en vois déjà sourire, j’entends les remarques désobligeantes : «  Pas possible, vous faites de la navigation buissonnière ! Vous chassez les papillons ! Vous avez peur d’écraser les canards, etc. etc. »

Je sais, 16 km en 5 heures, on ne peut pas dire que ce soit un record de vitesse. D’accord. Mais sachez, ignorants daterre, qu’à ces kilomètres il faut ajouter dix écluses de chacune 3 m au moins de dénivelé, dont une en panne ( = attente de l’éclusier chargé de la réparer), une en suivant un bateau qui préférait être seul dans le sas  parce qu’il était un peu grand (et qu’il voulait être tranquille !) ce qui veut dire qu’il faut attendre que le bateau entre dans l’écluse, que les portes amont se ferment, que le sas se vide, que les portes aval s’ouvrent puis se referment, que le sas se remplisse de nouveau, que les portes amont s’ouvrent pour nous laisser entrer, qu’elles se referment, que le sas se vide… tout ça plutôt lentement parce que c’est plus sûr et que c’est la vie !

Enfin, il ne faut pas oublier le transport de granulats.
Les granulats ? C’est du gravier, pour faire simple, transporté par péniches. Gabarit freycinet, donc même taille qu’une écluse avec seulement un mètre devant, un mètre derrière d’espace entre la péniche et les portes ! Elles circulent entre les  écluses 18 et 21.

Nous ne savions pas combien elles étaient. La première rencontrée s’appelle « Mica » et était à quai en train d’être vidée par une énorme grue.  Nous avons croisé la deuxième deux biefs plus loin, sans problème. Elle s’appelle « Quartz ». Fabi, matelot qui a des lettres, me dit en souriant : la prochaine sera « Feldspath » !… Eh bien, lorsqu’à la sortie d’une courbe nous avons vu s’avancer le museau trapu et enfoncé de la troisième péniche et que dans les jumelles j’ai pu lire son nom : «  Feldspath », nous avons connu un petit instant de joie ! Faut pas grand chose pour être heureux !



Or, arrivant devant l’écluse en panne citée plus haut, nous fûmes rattrapés par « Mica » qui repartait, lège, c’est-à-dire, vide, vers l’écluse 21 se remplir de nouveau la panse de granulats, donc, puisque c’est comme ça qu’ils disent.  Vous n’ignorez pas qu’une « commerce » a priorité sur une « plaisance », ce qui est tout à fait normal. Au final, nos avons laissé passer « Mica », c’est-à-dire que nous avons connu la même opération que pour le bateau qui se trouvait un peu grand (voir ci-dessus). Fabi en a profité pour sauter (ce qu’elle craint !) sur un quai envahit par les orties (ce qu’elle craint aussi !) accompagnée par les feulements affamés des fauves du cirque voisin : c’était la minute exotique.

Vous comprenez maintenant pourquoi notre moyenne fut si basse. Cela dit, on s’en moque, on n’est pas là pour courir. Nous sommes amarrés à un quai à hauteur d’une ancienne briquetterie, à l’ombre d’arbres rafraîchissants et demain est un autre jour !…

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