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lundi 19 octobre 2015

Prédateurs et crottes de chiens

Ce dimanche matin nous nous éveillons entourés de prédateurs féroces et animés des instincts les plus cruels : c’est concours de pêche à Corbie. 

Une vingtaine d’êtres à la forme vaguement humaine, accroupis au bord du canal, le regard fixe, concentré, affûté, surveille l’extrémité souple d’une lance guerrière d’une huitaine de mètres de long : la canne. Et sans vouloir faire de mauvais esprit, il semble que plus la canne est longue et plus le poisson attrappé est petit : je ne les vois sortir que de la menuaille qui oscille entre 2 et 4 cm de long !




Ça va être la fête à la poiscaille !
C'est comme au tennis, une question de concentration.



Dans sa folle jeunesse, mon fils fréquentait des copains pêcheurs et je lui avais expliqué le principe : on mange ce qu’on pêche, car les animaux ne sont pas faits pour nos distractions gratuites. En garçon sage, il avait approuvé vigoureusement et, comme il n’aimait pas les arêtes, c’est moi qui mangeais sa pêche…

J’ai peur que peu des poissons minuscules attrapés aujourd’hui devant nous finiront dans une poêle… Or, la plupart des poissons hameçonnés meurent après avoir été rejetés. Mais peut-être que je me trompe et que ce soir, le menu des restaurants corbinois* sera : friture pour tous !

… Eh bien, pas de friture ce soir : après contrôle du poids de poissons pêchés (quelques centaines de grammes à comparer avec les kilos d’équipement nécessaires pour les attraper), chaque prédateur a rejeté ses poissons à l’eau. Dans quel état ?… Puis, après un bon repas sur le pouce, tout le monde s’est remis à la pêche. Je parie que les poissons sont partisans du travail du dimanche. 

Notez la propreté hallucinante du caniveau : on y mangerait !

Comme c’est dimanche, nous allons nous promener en ville. On ne peut pas se promener dans Corbie sans remarquer ces pochoirs très expressifs à tous les coins de rue. Hélas ! le bord du canal, à Corbie, sert de promenade à chiens. Et que font des chiens qui se promènent ?… On pourrait peut-être placer les pochoirs ci-dessus le long du canal, mais je crains que les chiens corbinois* ne sachent pas déchiffrer les symboles.  Et leurs maîtres non plus…

En fin d’après-midi, Le lys, un cotter majestueux en route vers Carrières-sous-Poissy est venu s’amarrer derrière nous. Sourires et amarrage font plus que bonsoir monsieur bonsoir madame. Nous avons passé un bon moment avec Solange et Michel à échanger des anecdotes… fluviales, bien sûr. Une bonne fin de dimanche gâchée quand on découvre qu'on nous a volé un raccord électrique… 

* Les habitants de Corbie sont des corbéens. (NdT)

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