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samedi 5 août 2017

D'Armentières à Wambrechies

d’Armentières à la Deûle, la Lys est frontière: pied gauche en Belgique, pied droit en France. Quelle bêtise! On en voit bien l’imbécillité quand on sait qu’en Belgique, encore aujourd’hui, les cigarettes sont moins chères qu’en France. Qu’attend l’organisme politique responsable pour supprimer aussi ces traces des vieilles divisions qui, non seulement sont inexistantes (pas vu de pointillé au fond de la rivière) mais provoquent par ce qu’il en reste des situations ridicules pour les frontaliers.


Enfin la Deûle nous offre ses grands horizons. Comparée à la Lys, on pourrait se croire sur un lac. Mais grands horizons, ça veut dire grands gabarits et nous retrouvons les mastodontes (90 m de long, 7 ou 8 de large) que nous avions abandonnés en entrant sur la Lys.

Quand je dis gros, c'est gros et prioritaire.

À la première écluse, Quenoy, nous avons attendu. Apparemment un plaisancier s’était mis au sec et ne pouvait pas s’en décoller. Il a fallu qu’un autre plaisancier ressorte de l’écluse où il s’était déjà engagé pour aller lui porter secours. L’amusant c’est que la même chose nous est arrivée, pratiquement au même endroit, il y a dix ans!

Nous étions venus en train jusqu’à Lille, puis en bus qui s’arrête à deux pas du port et nous y avions découvert La vita qui avait quelques qualités mais dont le moteur faisait un drôle de bruit, comme s’il ne tournait que sur deux pistons.

Le propriétaire, un Anglais charmant, nous propose un petit tour et nous voilà partis sur la Deûle, un jour de chômage, c’est-à-dire que nous ne rencontrerons pas de grosses péniches de commerce. Le mois de mars est calme, une nuée d’oiseaux posés sur l’eau s’élèvent à notre passage pour se reposer sur l’eau ensuite, comme un voile magique.

Au retour, paf! La vita se conglutine sur un haut-fond vaseux très collant d’où elle ne peut repartir malgré les efforts du capitaine: marche avant, marche arrière, barre à droite, barre à gauche… rien n’y fait.

Je remarque sur le roof un canot pliable en toile de bâche, un Bardiaux pour les connaisseurs, qui se déplie facilement. Je propose de m’en servir. Je le déplie, y dépose l’ancre et sa chaîne ainsi qu’une grande longueur de câblot, prends les deux avirons et me voilà traversant la Deûle, heureusement libre de toute circulation.

Un descendant du "Bardiaux", chez http://www.woodenwidget.com/

Un peu avant d’arriver sur l’autre bord, de légers flocons de neige se mettent à tomber. Le canot, que j’avais monté dans la précipitation, mal calé se replie un peu sur lui-même, mais puisque je suis dedans, le pire qui peut m’arriver c’est de manquer de place. Pourtant, de loin, Fabi m’assura plus tard que c’était impressionnant. Je jetais à l’eau l’ancre, sa chaîne et son câblot et, revenant à bord, l’un tirant sur l’ancre et l’autre encourageant au moteur, le bateau finit par se décoller et nous sommes rentrés au port sains et saufs. Surtout, nous sommes arrivés à temps à la gare pour prendre notre train. Et moi je me suis régalé!


À Wambrechies, le capitaine, employé municipal, est efficace. Le port est situé le long de la rive et nous sommes un peu secoués par les grosses péniches qui passent sur la Deûle, mais rien de grave.

Plus ennuyeux, la terrasse de La Guinguette, un bar-restaurant sur le quai qui reste très bruyant assez tard dans la nuit. Rien à dire sur le port, sinon qu’il faut y entrer prudemment, qu’il n’y a pas de lave-linge et que le WI-FI ne fonctionne vraiment que sous les fenêtres de la capitainerie. Ce qui fait beaucoup pour un prix/journée qui devient excessif.

On n'est pas aussi serré que ça a l'air.


Aujourd’hui, 1er août, nous sommes allés faire un tour à Lille. Tourists or not tourists! En fait, c’était plutôt moules et frites. Et la pâtisserie Méert qui sévit depuis le 18e siècle.

La rue Sainte-Catherine de Lille… les Bordelais apprécieront !


Finalement, après une seconde nuit en partie blanche, le bar est vraiment trop bruyant et si nous repassons sur la Deûle un jour, non, nous ne nous arrêterons pas à Wambrechies pour la nuit.

Il faut admettre que nous étions très près de la guinguette !


Demain, direction Roubaix.

D'armentières à Wambrechies

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