Creusé au gabarit traditionnel, le canal de Roubaix, géré par la Métropole de Lille, propose une équipe de deux employés dévoués qui vous ouvrent les portes des écluses, vous les ferment, vous prennent les amarres, remplissent le sas, vous rendent les amarres et la bassinée terminée, vous suivent jusqu’à l’écluse suivante. Le luxe.
Petit couac au départ : nous attendons ces valeureux éclusiers, logiquement, à la première écluse, alors que c’est à la deuxième qu’ils nous attendent. Certes, nous avons un boîtier de télécommande. Il ne porte aucune indication. La personne qui me l’a donné m’a dit : bouton de gauche. J’appuie, pour voir, rien. Mais comme nous attendons les éclusiers, je n’insiste pas. Quand même, au bout de trois quarts d’heure et de deux appels à la permanence du canal où une jeune personne, probablement stagiaire, fait ce qu’elle peut, j’appuie aussi sur le bouton droit. Et ça marche… Vous vous posez la question : pourquoi ne pas venir nous chercher dès la première écluse ? Je n’ai pas la réponse.
Un dépliant nous explique que la première écluse est automatique, mais on nous le donne qu'à la deuxième écluse ! |
Mais nos charmants éclusiers nous accompagnent tout du long. Après une petite échelle de cinq écluses successives, un pont levant (Ah ! le plaisir sadique de créer un bouchon sur la route !) et une passerelle tournante, nous nous sommes arrêtés à l’écluse de l’Union, à Roubaix ou peut-être à Tourcoing, tout dépend de quel côté vous regardez.
Un Anglais volubile sort de son bateau et vient nous prévenir de ne rien laisser traîner car nos « amis, là-bas » sont prêts à vous dépouiller. Ces « amis, là-bas » sont des gens du voyage qui traînent une lourde réputation (parfois méritée certainement, la notion de propriété n’étant pas la même d’un côté et de l’autre d’une roulotte !) mais qui, après enquête, n’ont commis, les deux coupables, comme seul crime que celui de monter sur le bateau de l’Anglais pour se prendre en photo.
La route bruyante est à gauche, hors cadre. |
Bien plus gênante est la route très bruyante sur l’autre rive. Le quai lui-même est plein de promesses, mais seule pour l’instant la poussière, vite transformée en boue par la pluie, accueille le plaisancier fatigué. La zone est en travaux ; il faudra revenir. L’électricité est offerte et si votre câble n’est pas assez long, demandez, on vous en prêtera un ! Cela dit, préférez une halte plus loin, dans la nature, au calme, si vous pouvez vous passez d’électricité pendant au moins une nuit.
Nous avions prévu de partir le lendemain à 09 h 00, mais la pluie nocturne abondante et un vent à vous arracher la casquette (deux fois !) nous ont fait changer d’avis. Tant pis pour le bruit, nous resterons un jour de plus.
À 09 h 00 tapantes, les portes de l’écluse s’ouvrent et nous commençons la descente vers la Belgique. Après cinq écluses et cinq ponts tournants, nous avons atteint la frontière (invisible) et nous savons que nous sommes en Belgique parce qu’on nous le dit. Ah si ! détail : le bleu des superstructures de la prochaine écluse (belge) n’est pas le même que le bleu de la VNF. Nous explorerons les environs plus tard.
Le trajet sur ce canal de Roubaix a été très agréable, dans des paysages variés, entourés d’une équipe de jeunes gens consciencieux, agréables et efficaces. On ne peut que le recommander aux plaisanciers qui n’ont pas encore eu l’occasion de l’essayer. Pour ceux qui débuteraient dans le fluvial, c’est une sorte de concentré des différents obstacles et difficultés qu’on peut rencontrer sur un canal : ponts levants, passerelle tournante, échelles d’écluses. Excellente école.
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