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dimanche 2 novembre 2008

Cre-vés !

En deux mots, voilà notre état au soir de ce 31 octobre : cre-vés !

Figurez-vous qu’en quittant Givet, toujours en remontant la Meuse pour ceux qui suivent sur une carte, nous avons attaqué les écluses automatisées...
D’abord, pour nous qui sommes habitués aux écluses hollandaises sur la Maas, avec, les précédant, de longs quais où il est aisé d’accoster pour attendre son tour, puis leur sas gigantesque aux bajoyers (murs) bien entretenus, la rencontre avec les écluses françaises fut un choc culturel : courtes ( - de 40 m), étroites (5,50 m), le parement des bajoyers en mauvais état, des herbes, des fougères qui pousent partout y compris sur les portes... un autre monde. Remarquez que ça vous a un côté vieillot et bucolique pas désagréable !...

Pour l’automatisme des écluses, c’est très simple. À l’entrée en France, on nous a donné un boitier avec un bouton vert. Arrivé en vue d’une écluse, on pousse sur le bouton. Un voyant jaune vous indique que le signal est reçu. Après le temps nécessaire pour vider le sas s’il était plein, le feu d’entrée se met au vert. On vise bien (écluses étroites !), on entre. Fabi attrappe une échelle en fer avec la gaffe pour y tenir Ivanka. Je grimpe à l’échelle puisque l’équipage s’y refuse absolument (appelez ça une rébellion, vous aurez raison). Elle me lance une amarre pour l’avant, puis une amarre pour l’arrière. Quand tout le monde est prêt (nous faisons convoi avec « Centurion » bateau allemand où vivent Andy & Petra que nous avons rencontrés à Givet), on pousse vers le haut une barre bleue, les portes aval se ferment, l’eau entre à gros bouillons de l’autre côté. Puis les portes amont s’ouvrent quand le sas est plein (c’est une éclusée) et nous pouvons continuer la route, pépères... enfin non ! parce qu’en sortant on rencontre un tunnel, pas très long mais si étroit que je me demande comment y passaient les péniches commerciales et si noir qu’au bout de quelques mètres je n’y voyais plus rien. Pas long, certes, mais... ouf ! content d’en sortir (désolé, pas eu le temps de prendre de photos !...), ou alors, vous avez un long couloir d’eau qui vous conduit en un coude vers un étroit passage que traverse un pont-levant à la Van Gogh... que des surprises !

En sortant du tunnel ci-dessus, nous avons dû attendre un peu que la deuxième écluse toute proche s’ouvre. Elle était pleine. J’étais trop près des portes et lorsque les vantelles se sont ouvertes pour laisser sortir l’eau, les remous et le courant m’ont fait faire un joli tour complet sur moi-même (euh... SUR LE BATEAU MÊME ?...) dans un bras de canal qui faisait pas plus de 4 m de plus en largeur que la longueur d’Ivanka. Un petit moment de suspense, certes, mais souvenez-vous de notre toute première écluse : je suis le spécialiste du ballet de péniche !...

Après une courte halte dans un village où les hôtesse de l’office de tourisme, très gentilles et serviables, ont fait ce qu’elles ont pu sans pouvoir nous trouver une halte avec eau et électricité : tout est fermé en cette saison sur la Meuse !... nous nous sommes arrêtés à Revin, juste un quai, sans commodités. C’est une petite ville construite sur deux méandres, ce qui me semble assez rare. Enfin, nous avons passé neuf écluses et nous nous sommes endormis sans trop de problèmes : crevés, vous dis-je, cre-vés !

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