Nous avons décidé de faire le voyage (600 km environ à l’aller) en deux jours, parce les vacances sont les vacances et que conduire n’est pas aussi amusant que d’aucuns le prétendent. Donc, première étape, Périgueux - La Roche-sur-Yon.
La Roche-sur-Yon a pour inconvénient d’avoir été fondée par un certain Napoléon, personnage que je ne porte pas spécialement dans mon cœur. Mais je peux vous recommander, en face de la gare, le restaurant « Marie Stuart » pour son excellente recette de moules et les statues animées de la Place Nap’ , comme ils disent : superbement animées par les promeneurs.
Nous sommes partis le lendemain assez tôt pour rouler le plus possible près de la côte, mais en suivant les conseils de Waze, nous avons surtout vu du bitume. Qu’importe ! Bien arrivés, bien accueillis par le propriétaire de notre location tout à fait confortable, nous nous installons.
Surprise, au premier regard le Morbihan n’est pas le pays de la mer mais le pays des arbres. Immenses, robustes, crochetés au sol, ils dominent les rochers de la côte et, soit à cause du vent, soit grâce au climat modéré et quelque peu humide, on rencontre ici des géants : chênes de toutes sortes, pins, cyprès, figuiers même, tous sont dignes d’être photographiés, ou peints. Quant à la mer, entourée ici de rives, elle ressemble au premier regard à un lac.
Je sais, c’est une illusion, ce mor bihan, cette petite mer, n’est qu’une goutte de l’océan tout proche, mais on a le droit de faire semblant de croire à ses illusions, non ? Sinon, la campagne électorale qui vient a du souci à se faire. Selon une tradition familiale bien établie, nous arrivons à marée basse (donc, ce n’est pas un lac !) et le petit port de pêche de Port-Anna est à moitié vide d’eau.
Port-Anna |
Nous découvrirons Vannes et ses colombages, son port de plaisance en longueur, ses crêpes et ses poissons frais. Nous visiterons la réserve d’oiseaux toute proche, mais ce n’est pas la saison : pas encore arrivés ou déjà partis, nous en apercevrons quelques-un de loin.
Sur la terre comme au ciel… |
"Crédit agricole" en breton ? |
L’île d’Arz (z muet) et son vieux moulin à marée nous accueilleront et, comme l’affirmait en souriant le patron du restaurant (bonnes moules-frites, mais un peu en dessous de celles du Marie Stuart) en parlant de l’île voisine : « Depuis l’île aux moines, ce qu’il y a de beau à voir c’est… l’île d’Arz ! »
Pauvre touriste cherchant sa pitance. |
Les sinagoîts, c'est ça ! |
De l'inconvénient de s'amarrer pendant une très haute marée. Faut attendre la très haute suivante ! |
Moulin à marée de l'île d'Arz. |
C'est là que je me suis baigné… |
Y'en a plus ! |
C'est une photo de photo, hélas ! |
Un sinagot au sec. |
Cette semaines sera une suite de longues marches agréables, fraîches et même, un jour sur l’île d’Arz, carrément chaude. C’est en effet une autre tradition familial de n’avoir que du beau temps quand nous sommes en Bretagne : il ne pleuvra qu’une nuit, la dernière.
L'abondance des voiliers de plaisance est époustouflante. Dommage que la plupart soit en fibre de verre et plastique… Quelques beaux spécimens se laissent néanmoins admirer, dont des « monuments historiques », les sinagots, par exemple, que je ne verrai sous voile que de loin, hélas.
Nous repartirons heureux et fatigués (y a-t-il un âge ou l’on prend sa retraite même des vacances ?…) en ayant envie d’y revenir et couperons le voyage de retour par une halte chez nos amis Marie et Jean-Luc de Saint-Florent-le-Vieil (mais si, vous savez, la patrie de Julien Gracq, l’écrivain…) halte toujours aussi chaleureuse.
Ah ! j’oubliais : j’ai réussi à combler mon envie d’huîtres. Très bonnes, les huîtres bretonnes.
En résumé, nous n'avons rien vu : faudra y retourner !